Chapitre 6

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- Tiens, je me disais que ça pourrait te faire plaisir.

J'ouvris la petite boite, et y trouvais un collier magnifique. À la chainette d'argent pendait un morceau de ce qui semblait être du cristal, en forme de goutte d'eau, avec des motifs d'argent taillé dessus.

- De la glace éternelle, souris-je.

- Maman m'en a ramené du Repère, je me disais que tu aimerais peut-être avoir un souvenir de Ice, répondit mon frère en souriant aussi.

Je le serrais contre moi.

- Tu es vraiment un frère fantastique.

- Je sais, on me la sort souvent, plaisanta-t-il.

Je lui donnais un petit coup de coude, et il éclata de rire.

Ça faisait quatre mois que nous étions revenus à Beurk et vaincu Drago. Krystal s'était trouvé un nouveau chevaucheur, et j'étais toujours incapable de monter un dragon. Ça me faisait trop mal et, la majorité du temps, je restais enfermée dans ma chambre, ou m'exilais dans la forêt pour être un peu seule. De plus, je ne pouvais pas retirer Krystal à sa nouvelle protégée, une fillette de neuf ans. Elles possédaient un lien unique que je ne pouvais tout simplement pas briser.

J'étais heureuse d'être revenue, bien sûr, mais j'ai passé toute ma vie parmi des dragons, avec seulement ma mère comme autre semblable. Alors passer du Repère au village, ça faisait beaucoup d'un coup. Évidemment, Harold et ses amis m'aidaient à m'adapter. Du moins, chacun à leur façon.

Varek était vraiment gentil, et je l'aidais à remplir le grimoire sur les dragons qu'ils avaient commencé. Il était très cultivé, et j'appréciais les moments passés avec lui.

Rustik était très imbu de lui-même et très vantard, mais je savais qu'il était loyal malgré tout. Souvent, il me forçait à venir le regarder écraser ses concurrents durant des championnats quelconques. Sauf que quand il s'agissait de dragons, c'es moi qui gagnait. Ce qui le faisait bouder à chaque fois.

Astrid et moi nous ressemblions sur beaucoup de points, ce qui faisait soupirer mon frère à chaque fois. On passait beaucoup de temps ensemble, mais elle savait quand me laisser seule, et que je devais affronter mon deuil par moi-même. Alors, elle ne me forçait pas à parler, ni rien. On se contentait de discuter d'autres choses, oubliant le passé pour quelques heures.

Kognedur et Kranedur étaient vraiment amusants, à toujours se battre pour un oui ou pour un non. Les jumeaux réussissaient toujours à m'arracher un sourire, et c'était parfois les seuls à en être capable.

Ma mère avait bien plus de facilité à se faire une vie ici. Après tout, elle y avait déjà vécu. Et elle profitait pleinement de tout le temps qu'elle avait pour renouer avec d'anciens amis.

Harold était très prit par son poste de chef, ses devoirs envers Astrid et ses amis, et aussi ses moments avec Krokmou, mais il trouvait toujours un petit moment pour moi. Mais pour en revenir au moment présent...

- Et sinon, tout va bien ?

- Je... bon, très bien. Varek a découvert d'anciens manuscrits dans une pièce secrète, et il est parvenu à en traduire un premier... Soupira-t-il.

- Laisse moi deviner : c'est des indications pour de nouvelles iles aux dragons, où tu espères trouver de nouvelles espèces, le coupais-je.

Je tentais de sourire, mais le cœur n'y était pas. Parce que s'il a trouvé ces indications, alors il repartirait à l'aventure comme il le faisait autrefois avec ses amis. Ces derniers partiraient avec lui et ils ne reviendraient pas avant un bout de temps. Alors je serais seule.

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