Chapitre 8 : Douleur

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Alisson :

- Dégage ! Dit mon frère.

Je le regarde les yeux ronds, il n'a pas dit ça ? Je m'exécute et reste quelques minutes devant la porte, j'entends son poing se cogner dans le mur : il va falloir faire quelques réparations... Je commence à me diriger vers le bureau de Thomas. Des larmes montent dans mes yeux. Je suis arrivée, il ne faut pas que je pleure devant lui, surtout pas devant lui. J'entre sans toquer, comme d'habitude, il relève la tête surpris avec un regard noir, mais qui se radoucit en s'apercevant que c'est moi.

-Allisson? Je croyais que ton entretien avec ton frère durerait plus longtemps. Que s'est il passé ?

Sa voix, son regard me font craquer et des larmes roulent les unes après les autres sans que je puisse les arrêter. Il s'approche de moi, l'air inquiet, essuie mes larmes et me prends dans ses bras. Son odeur. Trop de souvenirs. Je m'écroule au sol, ne pouvant plus tenir debout. Je n'en peux plus, toute la colère, toute la souffrance physique et morale, tout sort en un hurlement. Je l'entend me crier des mots, mais aucuns ne me parvient. Mes yeux, ma peau, tout me brûle. J'hurle encore et encore, jusqu'à n'avoir plus de souflle, et recommence, à croire que ma voix ne se brisera jamais. J'entends un autre hurlement, dans le couloir, dans la pièce, dans mon corps, dans ma tête, partout. Newt. Il m'a entendu, mes sens s'activent, je l'entends taper contre la porte de sa cage avec rage, je sens sa respiration, à force de frapper sur cette porte en fer qui l'électrocute à chaque coup. Mon regard devient sien et inversement. Le sang. Voilà tout ce qu'il y a dans ma bouche. Du sang. J'ai arrêté d'hurler depuis peu, et su sang envahit ma gorge, mon nez, ma bouche. A chaque crise, de plus en plus violentes, du sang coule. Soit le mien soit celui de la personne en face. Thomas m'attrape les épaules et me cris de me calmer, mais je ne me contrôle pas, je ne me contrôle plus. Mon regard est brouillé par les larmes, mais je peux apercevoir Thomas paniquer. J'avais raison, il est toujours là le Thomas d'avant, le Thomas que j'aime plus que tout. Il me prend dans ses bras, et me chuchote des mots d'amitié si je peux dire. Mes spasmes incontrôlables s'arrêtent, le sang disparaît et je me laisse aller dans ses bras.
-Tu m'avais promis de le protéger, de faire tout pour lui. Pourquoi tu ne l'as pas fait? Murmurais je.

-Pour sauver Gally. Je t'en supplie fait moi confiance. Répond-t-il.

J'acquiesse puis me retourne pour avoir mon dos contre son torse et je m'endors directement.

Avec mon frère, nous sommes arrivés au WICKED depuis quelques mois, sept je crois. Aujourd'hui, c'est notre anniversaire. Il est né à 18h04 et moi à 18h08. Il est plus grand que moi de quatre petites minutes. Brenda, ma meilleure amie, et Thomas vont préparer une fête. Même si Newt avait insisté pour qu'on la fasse nous même, les deux autres ont eu ce qu'ils voulaient. Du coup, Newt passe sa journée dans la salle de logique pour battre son record mental. Moi, je suis allée m'entraîner au combat pour battre mon record physique.
Brenda vient me chercher et me bande les yeux. Elle me prend la main et me dirige dans les couloirs, que je connais par coeur. Nous passons devant la salle de tir, la salle principale, dans les jardins puis nous nous arrêtons devant le grand chêne, je crois.

-Ouvre les yeux ma chérie. Me murmure Brenda après m'avoir enlever le bandeau.

Je souris face à ce surnom et ouvre les yeux. C'est fantastique ! Il est vers 18 heures et pourtant la nuit est tombée. Le chêne est décoré de lampe et brille de mille feux. Dans l'herbe, il y a des bougies dont les flammes montent de plus en plus haut. Tous nos amis sont là, Minho tout sourire au milieu du groupe, Alby à sa gauche, Gally à sa droite et Jorge assis contre l'arbre.
-Bonne fête hermanos!
Je ris face à l'accent typique "spanish" qu'il a employé. Tous le dise en anglais sauf Minho qui le dis en coréen. Je réponds un "merci beaucoup" en français car j'admire la France dont j'entendais parler avant. Je remarque qu'il manque quelque chose, enfin plutôt deux personnes: Thomas et Newt. Je tourne mon regard vers Brenda, qui elle sourit de toutes ses dents. Elle relève la tête vers le haut de l'arbre et je l'imite.

Mutation [TDC]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant