Je m'étais quelque peu éloignée de la route lorsque j'eus une...putain... idée... de génie.
Je retournais vers la route et m'assurais qu'il n'y avait personne avant de prendre ma robe au passage dans ma gueule et de courir vers la voiture.
Je me retransformais en humaine et enfilais ma robe, tout en grimpant dans la voiture. Les idiots avaient oubliés les clés sur le contact. Je fis un magnifique dérapage pour mettre la voiture dans le bon sens, ne doutant pas un instant que les loups m'aient entendu, et j'appuyais sur l'accélérateur.
D'après une étude, un loup-garou, lancé à pleine vitesse, atteignait les 80 kilomètres-heures en cinq secondes.
Mon compteur affichait déjà les 110 et l'aiguille continuait de grimper. Soudain, quelque chose percuta la voiture par l'arrière et du coup, je me retrouvais à tourner sur moi-même pour finalement me faire stopper par un arbre qui brisa la vitre et plia la portière.
Etant donné que je ne portais pas de ceinture de sécurité, je me retrouvais à moitié projetée sur le siège d'à côté. Le levier de vitesse s'était enfoncé dans mes côtes, m'en cassant une ou deux au passage. Je sentais que ma jambe droite était plus que probablement cassée, elle, si je devais en croire la douleur et le fait qu'elle avait un angle non-naturel.
A moitié assommée par le choc, je gémis de douleur lorsqu'on bougea la voiture. On arracha la portière qui avait été tordue par l'arbre et une main s'approcha de mon cou. Je la repoussais.
"Je suppose qu'il te faut bien pire pour te tuer, fit l'Alpha.
- Tu n'imagines même pas, murmurais-je avant de cracher du sang."
Et je m'évanouis.
********************
Lorsque je m'éveillais la première fois, j'avais mal partout et quelqu'un était en train de me recoudre mais je perdis de nouveau connaissance.
La fois suivante fut moins douloureuse. Je me trouvais allongée sur un lit, dans une cage aux barreaux d'argent, la seule matière pouvant tuer un loup-garou, autre que lui arracher la tête ou le cœur. Il y avait même des toilettes dans un coin.
Je m'assis. La pièce en elle-même était assez grande pour contenir douze cages comme la mienne. Les murs étaient gris et des luminaires allongés éclairaient l'ensemble d'une pâle lumière.
Je remarquais qu'on m'avait lavée et habillée d'un pantalon et d'une chemise, dans lesquels je nageais complètement. Je remontais les pans du pantalon pour que je puisse marcher, et en fis autant pour les manches.
Ma jambe était entièrement guérit bien qu'encore un peu raide. Grâce au métabolisme rapide des garous, les blessures, comme une jambe cassée, étaient oubliées en douze heures.
Donc, cela faisait un peu plus de douze heures que j'étais là. Je repérais plusieurs bourdonnements de caméras.
Quelques minutes plus tard, alors que j'avais déjà fais deux fois le tour de ma cage, découvert qu'en plus d'être en argent, les barreaux étaient électrifiés, que j'avais une faim de loup, littéralement, une porte s'ouvrit sur l'Alpha et un type blond que je devinais être le Bêta. Le Gamma les accompagnait aussi.
"Bonjour, ma belle, me dit l'Alpha. Comment te sens-tu ?
- ..., lui répondis-je.
- Cela fait une semaine que tu es dans le coma, le choc a été rude. (Il croisa les bras.) Nous avons fait des cherches, tu n'as aucune identité humaine et le site qui "rassemble" toutes les noms des femelles couplées ou non, ne te connais pas.
- ... (Je me contentais de m'asseoir et de patienter.)
- Je suis donc curieux de savoir qui tu es ?"
Je me contentais de ne rien dire. J'avais l'habitude de me murer dans le silence, même sous une pluie de coups. Cela m'avait sauvé la vie à plusieurs reprises.
Voyant mon entêtement, le blond se mit à parler.
"Je m'appelle Ulrick. Je suis l'Oméga."
En fait, non, ce n'était pas le Bêta. Au temps pour moi.
L'Oméga me sourit avec affection. Ils étaient comme ça les Oméga. Ils aimaient tout le monde. Mais il valait mieux qu'ils ne prennent pas part au combat car s'ils se battaient, ils tuaient leur adversaire même si celui-ci se soumettait.
"Nous avons dû te nourrir par intraveineuse mais on te prépare un bon déjeuné là-haut. Tu dois avoir les crocs."
Oh oh, un homme qui avait le même humour que moi.
"Nous ne savons pas qui tu es, reprit l'Alpha en faisant signe à Ulrick de se taire. Mais nous savons que des loups de la meute de Charles Astier traînent aux abords de mon territoire."
Un froid polaire m'envahit. C'était fini. Cet Alpha allait me remettre à Charles qui ferait en sorte à ce que je sois continuellement meurtrie tout en m'empêchant de m'enfuir ou de me tuer. L'un n'excluant pas l'autre.
Je ramenais mes jambes contre moi et les regardais, complètement abattue. Les trois hommes me fixaient sans rien dire. Puis, l'Oméga ouvrit la cage et vint s'asseoir doucement près de moi. Il leva lentement la main et la posa sur ma tête. Je l'écartais aussitôt. Je ne supportais pas son contact. Ni celui d'aucun homme ou mâle, peu importe.
"Laissez-moi, leur demandais-je en m'allongeant et en leur tournant le dos. Laissez-moi seule."
Ulrick ressortit de la cage et referma la porte.
"Killian, il faut que je te parle, dit-il à l'Alpha.
- Bien, allons dans mon bureau, dit le chef. Idir, tu lui apporteras son repas.
- Oui, Killian, fit le Gamma répondant sur le même ton qu'un serviteur aurait dit : "Oui Votre Majesté." Ce qui me fit un peu sourire."
Les trois mâles repartirent.
Dans le silence de ce que je supposais être le sous-sol, je m'imaginais pleins de plans différents pour sortir d'ici mais il était évident qu'aucun ne fonctionnait. Je ne pouvais m'empêcher de regarder de temps à autre les caméras qui me filmaient, me demandant qui pouvait bien regarder la prisonnière.
Il y a un domaine autre que la chasse, dans lequel un garou est champion... La sieste. Le sommeil étant un important facteur de régénérescence, je m'endormis instantanément.
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In Memorum
WerewolfJe m'appelle Marie. Je suis née en 1746, dans un petit village de Lozère et techniquement, je suis morte le jour de mes 21 ans, le 19 juin 1767, tuée par la Bête du Gévaudan. Mais mon histoire est légèrement plus compliquée que cela. Je vous laisse...