Grelu: Ne Pars Pas

Chapitre 10

~Côté Fairy Tail~

D'un geste lents de la main, Juvia utilisa le peu de magie qui lui restait pour englober le plus de gens qu'elle put dans une grosse bulle. Son regard atterri sur le corps inerte de Grey et les larmes lui montèrent au yeux. Wendy était déjà au dessus de lui. Tous étaient épuisés mais tout le monde savait qu'ils devaient encore donner leur maximum. Ils remontèrent finalement à la surface. Une fine couche de glace parti de Grey, toujours effondré, pour s'épaissir sous les pieds des membres de la guilde. Ils voguèrent pendant des heures avant de retrouver la berge. Apparemment, M. Ravenstein voulait se débarrasser des dépouilles de ses victimes...
À la guilde, l'ambiance était lourde. Natsu sentait peser la mort des centaines de personnes présentes sur le bateau sur ses épaules. Juvia, après avoir autant utilisé sa magie, était tombé dans un coma léger, pour approximativement une semaine, selon Wendy. La fatigue était présente et le désespoir au rendez-vous. Leur esprit, occupé à imaginer pourquoi Lucy était aux côtés de leur ennemi, voguait en silence. Erza fut la première à interrompre ce vide envahissant. Elle écarquilla les yeux et couru dans la bibliothèque. Elle revint avec une seule et unique page. Sur le dessin, on pouvait voir Kukai, ou plutôt M. Ravenstein... On entendit alors des pas descendre les escaliers. Personne de daigna tourner la tête, ne voulant pas affronter le regard du nouvel arrivant.

-Où est Lucy? Demanda Grey.

La tête baissée de ses compagnons répondit d'elle-même. Il avala difficilement, une boule en formation lui bloquant la gorge.

-Elle est...

Tout à coup, la porte explosa en mille morceaux, seulement pour laisser passer un corbeau croassant. Il échappa un petit appareil circulaire dans le centre de la guilde. L'oiseau quitta immédiatement le bâtiment. Une forme flou s'éleva de l'objet et prit une apparence que les mages de Fairy Tail ne connaissaient que trop bien; Kukai, encore et toujours avec ce sourire moqueur aux lèvres. Tous en position d'attaque, ils attendirent avec appréhension.

-Bonjour à vous, membres de cette guilde. Je vous apporte un message très important.

Une boule de feu traversa M. Ravenstein. Sa forme s'embrouilla et reprit sa forme initiale.

-Si ce message s'active, l'un de vous a essayé d'utiliser de la magie sur un hologramme. Vos tentatives seront vaines et je ne dirais ces paroles qu'une seule fois, alors écoutez bien.

Levy empoigna une feuille et un crayon pour prendre en note tout ce qu'il dirait.

-Lucy m'appartient, bande d'enfoiré, vous n'avez pas intérêt à venir me la reprendre. Si jamais vous l'approchez, je n'hésiterai pas à le faire regretter autant à vous qu'à Lucy. Mais puisque je ne vous fait aucunement confiance, je dois m'en assurer. Bonne chance pour échapper à mon fléau!

Sa silhouette se transforma en nuées de petits insectes noirs qui virevoltaient de plus en plus proche des mages. Et Natsu fut le premier à être mordu...

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P.D.V. Lucy

J'ouvris doucement les yeux sur une plafond blanc crème. J'étais allongée sur un lit simple dans une chambre de la même couleur. Je me redressai, cherchant Grey du regard. J'aperçus une porte latérale et me dirigea vers celle-ci. Mes pas légers résonnèrent sur le plancher de marbre. Le silence régnait en maître. Je sortis dans un couloir tout aussi calme. À ma gauche, un balcon s'ouvrait et une douce brise paisible souffla mes cheveux détachés. Je portais une robe vaporeuse blanche. J'avançai vers l'extérieur et vis Grey, accoté sur la balustrade, fixant l'horizon.

-Grey...

Il me regarda et sourit faiblement. Je courus vers lui et le pris dans mes bras. Sa peau était froide, rappelant à chaque seconde qu'il était mort.

Tout comme moi... Pensai-je. J'eus comme un pincement au cœur. Une larme coula, puis une autre, et encore une autre. À peine un instant plus tard, mes sanglots déchiraient la calme environnant. Pourquoi suis-je si lâche? Pourquoi j'étais si facile à briser? Finalement, le... Suicide... Ne m'apportait pas plus que ce que j'avais déjà... La mort n'était donc pas la solution? Je n'étais pas plus en paix, ni en meilleure forme. Et maintenant, il n'y avait plus de retour en arrière possible. Plus de délivrance.

Je jetai un regard dégoûté sur mon poignet, d'un bleu-violacé pas très naturel. Avec le temps, les marques de ma vie s'effaceraient et je pourrai enfin tout oublié. Ma conscience n'était pas de cet avis...

-Pourquoi oublier? Tous ces bons souvenirs serviraient à quoi? Me demanda-t-elle.

Mes pleurs redoublèrent. Ne pouvais-je pas tomber au repos éternel, soulager mon cœur vide? Grey me serra plus fort contre lui.

-Chu, c'est fini maintenant.

Pour une certaine raison, ces paroles ne me firent aucun bien. Après de longues heures à pleurer mon désespoir, je me calmai. Main dans la main, nous marchâmes le long couloir et entrâmes dans un grand salon. Grey déposa un doux baiser sur la racine de mes cheveux avant de s'asseoir face à moi. Il m'observa intensément pendant que le rouge me montait aux joues. Ce n'était pas dans ses habitudes de me regarder comme ça, qu'est-ce qui lui prenait? Il me sourit et se leva.

-Pour l'instant, je dois partir, mais à mon retour, nous aurons tout le temps du monde.

Je hochai la tête, tout de même confuse du pourquoi il devait partir. Il quitta, me laissant seule dans la salle. Je regardai autour de moi quand un détail insolite attira mon attention. Encadrant la fenêtre, des lourds rideaux rouges se balançaient au gré du vent faible.

Rouge, comme chez Kukai... J'ouvris les yeux. Je m'approchai du tissu écarlate et l'écartai. Derrière se dissimulait une porte fermée. Et verrouillée. Je secoua la poignée de toutes mes forces, en vain. Il fallait que j'arrive à sortir, je voulais savoir! Je replaçai le rideau et cherchai la chambre de Grey. Après de longues minutes, je découvris la pièce grandiose. Je me dirigea tout de suite vers la table de chevet et l'ouvris.

Mon cœur manqua un battement. À l'intérieur se trouvait une petite clés, mes propres clefs d'esprit... Ainsi que le fourreau qui contenait ma dague et la pierre. Je ramassai le tout et m'arma. Le poids réconfortant de la lame me calma. Je retournai au salon -tâche difficile quand tu as erré pour trouver la chambre de... Oh peu importe!- et glissai la clé dans la serrure.

La porte s'ouvrit dans un grincement strident. Je me faufilai à l'intérieur et barrai derrière moi. J'avançai dans le silence pendant un moment. Un nouvelle porte se dessina devant moi. Je sortis du corridor et pus tout de suite remarquer que je me trouvais encore dans la forteresse de Kukai.

Je n'étais pas morte. Un sourire illumina mon visage avant de s'effacer. Claira...