P.D.V. externe
Deux silhouettes encapuchonnées dans de longues capes noires se faufilèrent dans une ruelle crasseuse. Ensemble, elles s'accroupirent derrière un container à ordure. La première personne enleva sa capuche, dévoilant de longs cheveux dorés.
-Claira, nous reste-t-il de quoi manger? demanda Lucy.
-Oui, il me reste quatre pommes.
-Je t'en prendrais bien une, soupira Lucy.
Claira lui tendit le fruit à moitié pourri. La constellationiste prit une bouchée en grimaçant. La chair brune et molle de la pomme dégoulina d'un jus infect. Ayant fini sa collation, elle escalada le mur et observa l'horizon. Elle esquiva de justesse une lame projetée sur son épaule. La jeune adulte se laissa tomber en bas du bâtiment et se réceptionna en roulade.
-Attaque de l'Ouest, on part vers le Sud.
Ensemble, elles s'enfuirent en direction de Fairy Tail. Ça devait bien faire une semaine qu'elle progressait à pas-de-souris. Si elles se cachaient, c'était simplement pour ne pas se faire attaquer. La ville la plus accueillante de Fioré était devenue la cité cauchemardesque. L'endroit où les mères menaçaient d'envoyer leurs enfants turbulents pour qu'ils se calment. L'enfer, quoi.
P.D.V. Lucy
Si mes estimations étaient correctes, nous devrions être en sûreté à la guilde demain. Encore une nuit dans la rue... Nous courrions depuis un moment quand quelque chose de lourd s'écrasa sur moi. Je roulai au sol et me retrouvai sur le dos, sous une personne à l'air sauvage. Je reconnu vaguement le visage d'une ancienne cliente avant que je ne la frappe. Je me relevai et couru vers Claira, qui attendait dans l'entrée d'une maison qui n'était pas complètement effondrée. Elle ferma derrière moi et poussa un meuble devant alors que quelqu'un martelait la porte de ses poings. Ses cris perçants résonnèrent dans la petite pièce dans laquelle nous nous trouvions.
Je marchai silencieusement dans la cuisine, ramassant quelques fruits pas trop pourris. Ma plus belle trouvaille fut la viande sèche dans le garde-manger. Je rigolai doucement quand je réalisai que j'étais heureuse de trouver de la vielle nourriture défraîchie. Mon appartement et mes problèmes de loyer étaient si loin! J'avais tant hâte de voir Natsu, Erza et Gr-. Non. Plus de Grey...
Quand je repris finalement mes esprits, Claira se dirigeait déjà vers les escaliers. Je la suivis au deuxième étage, puis sur le toit. Le soleil était bas dans le ciel, nous dissimulant partiellement. Je déplaçai quelques débris sur la trappe qui menait à l'intérieur, la rendant impossible à traverser. La guilde se trouvait à environ 600 mètres, mais je pus voir la porte barricadée. Derrière laquelle il n'y avait pas Grey...
Je regardai tristement Claira, qui tenait deux grosses couvertures de laine. Elle en posa une au sol et m'invita à m'asseoir dessus. Nous mangeâmes environ le quart de la viande et partageâmes de la papaye comme dessert. Ma meilleure amie nous recouvrit de la deuxième douillette et nous dormîmes jusqu'au lever du soleil.
-Pomme ou barre tendre? Demandai-je.
-Barre tendre, répondit-elle sans hésiter.
Nous avions probablement mangé trop de pommes récemment. C'était l'un des seuls fruits qui se conservait longtemps. Remettant nos capes, nous descendîmes d'un saut de la maison. Le cri strident de Claira m'alerta. Je vis sa cheville tordue, dû à un mauvais atterrissage.
Instantanément, des corps décharnés et repoussants se précipitèrent dans la ruelle. Je me jetai carrément sur mon amie, replaçant brusquement son tibia. Un nouveau hurlement sortit de la bouche de Claira. Je l'aidai à se relever et nous nous enfuîmes chacune de notre côté. Je sifflai et roulai parterre attirant plus de ces êtres immondes vers moi. La ruse marcha et plus de la moitié convergèrent dans ma direction.
Ils étaient environ dix au départ et il y en avait sept qui me suivaient. Je traversai une maison dont la partie droite était effondrée, laissant de longs tuyaux de métal dépasser. J'esquivai habilement les obstacles, essayant de semer mes poursuivants. Je jetai un coup d'œil derrière moi et vis qu'il n'en restait que trois, les quatre autres s'étant empalés dans la tuyauterie.
Ces bêtes n'étaient en fait que des personnes contaminées par un virus ou deux. Malgré leur apparence répugnante, je ne pouvais m'empêcher d'être désolée pour eux. Ils n'avaient rien demandé... Et ils couraient vachement vite!
Je repérai un trou profond pas trop loin. Je laissai les créatures me rattraper et me projetai en roulade au-dessus du gouffre. Je me rattrapai de justesse et sentis la main de l'un des énergumènes me frôler le dos. Je montai sur le bord du précipice et soupirai. Je repris mon souffle avant de monter sur un toit, cherchant Claira dans les ruelles encombrées.
C'est alors qu'un hurlement retentit, plus puissant que jamais. Un hurlement à glacer le sang. Un hurlement que je n'avais entendu qu'une fois. Quand j'avais vu un humain se faire mordre, perdant quelques membres à la gueule des bêtes de la ville. Puis je l'avais vu se transformer. Et là, maintenant, le cri qui résonnait partout dans ce que j'avais l'habitude d'appeler maison.
Et c'était son cri...
P.D.V. Claira
Trois des créatures m'avaient suivi et leur course au rythme rapide et régulier les rapprochait de plus en plus de moi. Je tournai brusquement dans une grande rue, les forçant ralentir leur allure pour tourner. J'aperçu le reflet d'une lame rouillée et me penchai pour la ramasser. Je la lançai derrière moi de toutes mes forces et put voir la bête la plus proche s'effondrer.
La main de l'un des êtres attrapa mon bras, me tirant vers lui. Je le frappai au visage de mon poing droit, le faisant reculer, puis tomber au sol. Mais je n'avais pas vu le dernier s'approcher. Je sentis une puissante mâcheoir se refermer sur mon épaule, arrachant une partie de ce membre. La douleur me rappela vaguement les tortures de Kukai, mais en mille fois pires. Du sang giclait sur mon visage et dégouttait de mon coude. La souffrance semblait empirer de seconde en seconde. Mon esprit commençait à divaguer et, d'un geste faible, je poussai mon ennemi au sol.
Des dents encore plus pointues et coupantes que les premières déchicetèrent mon mollet gauche lorsque je sentis le venin commencer à courir dans mes veines. Le monstre qui me mordait ne me lachait pas et on aurait dit que mon sang le rendait plus fort. Je criai alors que je sentis les dents de l'énergumène se toucher au travers de ma jambe. Je tombai en me tortillant de douleur. La dernière chose que je vis avant de sombrer dans le gouffre de l'inconcience fut Lucy, abattant la créature.
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Grelu: Ne Pars Pas
Hayran KurguC'est l'histoire de Lucy, une jeune constellationniste qui ne connaissait pas son passé aussi bien qu'elle croyait. Quand Lisanna, une bonne amie à elle, lui demande désespérément de ne plus aimer l'élu de son coeur, Lucy se met énormément de pressi...