Etoile du soir.

Prologue

Lorsque son père lui a annoncé qu'il allait adopter un garçon du même âge que lui, Jonathan était absolument ravi. Suite au décès de sa femme adorée, M. Joestar n'avait jamais pu se remarier ni oublier la femme de sa vie, la mère de son fils. Enfant unique, seul héritier, le jeune Jonathan Joestar grandit dans l'opulence, dans un manoir immense et même si son père s'efforçait à lui donner la meilleur éducation, il était toujours distrait. Privé de l'amour d'une mère, élevé par ses domestiques, sans aucuns amis proches mis à part son fidèle Danny, Jonathan se sentait constamment isolé. Il avait souvent imaginé à quoi ressemblerait sa vie s'il avait eu un petit frère sur qui veiller, quelqu'un qui soit sans cesse à ses côtés, quelqu'un qui ne l'aurait jamais laissé seul.

Solitude, ce mot le poursuivit toute sa vie depuis son intrusion. Son tissu social, sa fierté, son seul ami, son premier amour et même son propre père, « il » lui avait tout prit. Sa maison était devenu une prison, sa vie un enfer. Dio trônait sur son malheur, monopolisant sa vie dans ses retranchements les plus intimes. Mais à présent qu'il ne lui restait rien, qu'avait-il a craindre ? Qu'est-ce que Dio pourrait lui arracher de plus ?

*

Solitude, ce mot, il l'a inlassablement trainé toute sa vie. Les seuls souvenirs restant de sa mère étaient un visage flou, déformé par la tristesse et la douleur, une main moite, des yeux vitreux et un corps glacé. Sa dépouille était restée des jours dans ce lit mais pas un moment la petite chose fragile qui gémissait dans sa dernière étreinte ne l'avait quittée. Jusqu'a ce que son abomination de père ne l'arrache à lui. Elle n'eut pas de sépulture, il ne se souvenait même pas de son prénom.

Son immonde géniteur le délaissait, entre ses beuveries et ses visites aux bordels il n'était jamais à ses côtés. La faim le tenait au ventre mais il la préférait à sa présence infâme. Lorsque l'argent manquait, le privant de ses sorties lubriques, et depuis la décès de sa femme, il déversa rapidement son dévolu bestial sur son fils...

Abject. Répugnant. Odieux.

Le coeur plein de haine et de rancoeur, il prit l'habitude de tirer avantage de toutes situations, il devient sans scrupules, fourbe, déloyale ; sa vie était un combat permanent.

Une existence sculptée par la cupidité et le vice de l'homme engendre inexorablement un être dénué de tout sentiment humain.

Il méprisait tout, il ne possédait rien, juste un nom ; Dio.