Irrémédiablement, les semaines passèrent, devinrent des mois puis des années et beaucoup de choses changèrent. Jonathan Joestar atteignit rapidement sa seizième année aux côtés de son père et de son frère adoptif. Sa relation avec Dio était toujours difficile. Pourtant, au fil du temps, le jeune garçon s'était habitué à sa compagnie, à ses penchants étranges mais surtout, il avait fini par adopter cette peur obsessionnelle de se retrouver seul. Dans ce sens Dio avait réussis à le briser, il l'avait isolé, le forçant à rester à ses cotés. Et à l'abri des regards, lorsque la lumière se meurt libérant ainsi l'obscurité et laissant libre cour aux vices leur relation faussement amical se dégradait de façon bien plus malsaine. Dio était un être insatiable mais Jonathan refusait systématiquement ses avances lorsque son désir allait trop loin. Ça le rendait mal à l'aise, voir le dégoutait. Il n'en demeurait pas moins que certains de leurs contactes étaient nettement ambigus. Mais si Jonathan ne pouvait le satisfaire, il trouverait quelqu'un d'autre, Dio obtenait toujours ce qu'il voulait. Bienque brutal, il ne lui imposerait pas ce qu'on lui avait imposé. Le blond se mit en chasse. Bientôt, les caresses sans plaisir se succédèrent, Dio fini par repousser chaque homme séduit par ses charmes. Sa frustration enflait péniblement. Il ne pouvait s'empêcher de penser à Jojo, de le désirer.*
C'était une claire journée printanière, le chant des mésanges se mêlait à ceux des rouges gorges et autres grives, diffusant une ambiance ravissante entre-coupée par le bruissement des branches et des feuilles. Les premiers rayons du soleil s'initiaient au goute-à-goute à travers les rideaux de satin dans la chambre du jeune Joestar, caressant avec douceur son visage endormit. Les yeux pleins de sommeil, Jonathan bailla, puis se leva en étirant ses muscles encore engourdis, de petits points noirs dansaient dans son champ de vision. Il suivit le filament de lumière au sol et ouvrit grand les rideaux. Dehors, le soleil commençait à monter dans le ciel accompagné de son aurore flamboyante, même la brume avait une couleur orangée. Jonathan n'était pas quelqu'un de matinal, si on ne le réveillait pas, il pouvait facilement dormir jusqu'au diner. Petit, il se promenait souvent toute la matinée dans les alentours du domaine, explorait chaque champs, chaque mare, chaque sentier avec son compagnon Danny. Mais depuis qu'il n'était plus là, il n'y avait personne pour sauter dans son lit aux premiers rayons du soleil, personne pour accompagner sa course effrénée de découvertes ; alors il avait lentement cessé ses escapades.
Soudainement, sur la route menant au domaine, Jonathan remarqua une forme indistincte. Manifestement un grand homme emmitouflé dans une cape foncée. Le jeune garçon observa l'ascension de cet homme pendant de longues minutes et lorsqu'il fut suffisamment proche, Jojo se cacha à moitié derrière un rideau afin d'éviter de se faire remarquer. Il soupira. Depuis le début, il savait que Dio rentrait encore de la ville après une sortie illicite.
Bientôt, des pas se firent entendre dans les couloirs, sa fluidité et sa discrétion c'était envolée. Il s'avançait sur le parquet comme si ses chevilles étaient attachée à de gros boulets. Et lorsque Dio atteignit le pas de la porte de la chambre de Jonathan, il se stoppa un instant. Jojo ferma les yeux nerveusement, la porte trembla comme si on pressait la poignée. "Pitié non, ne rentres pas." En général, les visites de Dio, lorsqu'elles n'avaient pas de mauvaise attention, ce qui était toujours à moitié le cas, ne le dérangeait pas. Mais à l'instant même, il ne voulait pas le voir. Sous pression, il entendait chaque son, chaque vibration et il laissa échapper un soupire de soulagement lorsqu'il entendit Dio s'éloigner dans le couloir. Puis, il attendit un moment, des réflexions plein la tête ; avait-il besoin d'aide ? C'était-il battu ? Peut-être qu'il était blessé. Il ne voulait pas le savoir, c'était son problème. Et lorsque le jeune Joestar eut été sure de ne pas risquer de croiser son frère, il sortit avec précaution de sa chambre et se hâta à l'extérieur. Et sans se rendre compte, il se mit à courir, suivant le chant des oiseaux, remplissant ses poumons de la fraicheur de l'aire matinal.
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Etoile du soir.
FanfictionSolitude, ce mot le poursuivit toute sa vie depuis son intrusion. Son tissu social, sa fierté, son seul ami, son premier amour et même son propre père, « il » lui avait tout prit. Sa maison était devenu une prison, sa vie un enfer. Dio trônait su...