Chapitre 8

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Point de vue d'Harry

Je ne vais pas bien, je suis en manque de lui... Je serais prêt à donner beaucoup rien que pour pouvoir me battre avec lui. Cette semaine je l'ai vu à plusieurs reprises mais il sèche les cours qu'on a en commun, il ne me regarde jamais et m'ignore totalement. J'ai l'impression d'avoir fait une connerie. Je n'arrive pas à me le sortir de la tête et c'est très contraignant. Surtout vis à vis de Ginny qui commence à remarquer que quelque chose ne va pas...

Alors elle se fait encore plus entreprenante et c'est insupportable. J'élabore constamment des stratagèmes pour l'éviter. Ron m'aide en se moquant gentiment de moi et Hermione a probablement tout compris ou du moins une bonne partie. Cela m'inquiète mais heureusement elle n'est pas encore venue m'en parler...

Je me sens vraiment mal par rapport à Ginny, j'ai l'impression que je n'arriverais jamais à l'aimer mais je ne peux pas la laisser tomber... C'est une fille bien, je ne veux pas lui faire de mal, elle ne mérite pas ça. Puis les Weasley risqueraient de ne pas me pardonner. De plus je n'ai pas envie d'être un briseur de coeur aux yeux de toute l'école.

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Point de vue de Draco

Samedi. ENFIN. J'ai l'impression que ça fait une éternité que j'attends ce moment.
Je suis vraiment très ponctuel, j'ai une demi-heure d'avance pour notre retenue. Je me félicite de mon initiative. Je suis là avant l'heure par pure politesse ! Pas du tout par hâte ou par empressement.

Cette semaine a été difficile. J'ai dû courber l'échine pour ne pas affronter le couple de l'année, que dis-je ? Du siècle ! Il va vraiment me payer ça. Personne ne fait baisser la tête d'un Malfoy sans s'exposer à d'intenses représailles ou à une mort imminente. Blaise a finit par réussir à me faire sortir de ma chambre mais je n'ai pas été très coopératif... Il n'a pas vraiment compris pourquoi je ne sortais plus mais il sait que si je ne lui raconte pas, c'est qu'il ne doit pas poser de questions. De toutes façons je ne sais pas pourquoi non plus. Ou du moins je refuse de m'avouer pourquoi...

Il en met du temps le petit Potty... J'appréhende sincèrement que sa petite chienne l'accompagne ici. Je crois que je risque de la démolir, de la brûler vivante et de danser autour du feu afin de ressentir une joie sans nom.

Point de vue d'Harry

J'arrive dans les cachots qui sont sombres et froid. Comme Snape... Je suis presque content d'être là car ça me permet d'échapper à Ginny.
Malfoy est déjà là... Les battements de mon coeur s'accélèrent. J'ai dû descendre les escaliers un peu vite. Il est appuyé contre le mur d'une façon nonchalante. On dirait une gravure de mode dans ses vêtements classes, avec son air perdu et ses cheveux blonds presque blancs absolument parfaits. De toute façon je l'ai toujours dit, trop de perfection tue la perfection. Si on m'avait dit qu'un jour je trouverais Malfoy beau... Toute cette histoire me semble surréaliste. D'autant plus que c'est dans ce couloir que mon trouble a commencé. Je rougis de gêne à ce souvenir. Il relève la tête brusquement vers moi, comme s'il s'était préparé mentalement avant de le faire.
Nos regards s'accrochent et je me noie dans cet océan couleur gris argent. Comme à chaque fois il n'y a plus rien d'autre qui compte. Mais étrangement il n'y a pas cette habituelle animosité, on dirait que ça s'est mué en quelque chose de plus sauvage...

Soudain la porte s'ouvre d'un mouvement sec. L'instant est brisé. Notre agréable professeur de potion nous invite à entrer sans un mot. Il nous amène à la salle habituelle, nous fait ses recommandations et ferme la porte derrière lui.

Sans plus attendre je commence à nettoyer. Plus tôt je commence, plus tôt ce sera terminé et je pourrais partir d'ici... Mais il semble en avoir décidé autrement...

- Harry...

Un conflit intérieur fait rage en moi. Est-ce que lui répondre ce serait rompre la promesse que j'ai faite à Hermione ? Du moment qu'on ne se bat pas, je ne vois pas où est le mal. Puis mon prénom est tellement beau lorsque c'est lui qui le prononce... Mais qu'est-ce que je raconte !?

- Ne m'ignore pas...

Sa voix sonne comme une supplique. Je relève immédiatement la tête, il ne porte plus son masque impénétrable et hautain. Son regard est tellement douloureux qu'il remue quelque chose en moi. J'ai envie de le consoler... Mes yeux capturent les siens une nouvelle fois et cette lueur sauvage réapparaît. Mon bas ventre se crispe d'une manière agréable.
L'atmosphère change brutalement et la température semble avoir montée de plusieurs degrés. Nos souffles s'accélèrent et nos joues rougissent sous l'afflux de sang, je ne comprends pas ce qu'il se passe. Soudain il empoigne ma cravate près du noeud et me pousse presque brutalement contre le mur. Tout cela sans me quitter des yeux. Je ne riposte pas car il n'a pas l'air agressif et de toutes façons je ne dois plus me battre.

Il me coince entre son corps et le mur. Nous sommes tout près et quelque part je désir qu'il n'y ait plus aucune distance entre nous. D'un coup il plaque ses lèvres sur les miennes. Je réponds automatiquement sans réfléchir. Le baiser est extrêmement sensuel, il n'arrête pas de relâcher mes lèvres pour les reprendre ensuite avec plus de vigueur. C'est tellement bon... Le baiser prend fin lorsque nous n'avons plus de souffle, il passe alors sa langue sur le contour de ma bouche et mord ma lèvre inférieur. Je gémis et il me dit en détachant chaque mot:

- Tu. Es. À. Moi.

Sa voix est rauque et incroyablement sexy. Pour l'instant je ne réfléchis pas, je laisse mon corps aller à ses pulsions, j'en ai tellement besoin... C'est comme si on s'était tous les deux retenus depuis trop longtemps. Je sens mon sexe s'éveiller, je rougis fortement et baisse les yeux un peu honteux. Il l'a forcément senti vu qu'il est collé à moi. Je sais qu'il va me repousser et ça fait mal, je ne veux pas le dégouter ni qu'il me rejette. J'essaye alors de m'écarter avant qu'il ne le fasse lui même.

Il me ramène brusquement contre lui. Il prend mon menton et me fait relever la tête vers lui. Son regard ne contient pas une once de dégoût, il est tellement brûlant et provocateur que c'en est presque indécent.

- Harry mais qu'est-ce que tu me fais...
- Je pourrais te demander la même chose... Draco.

Il m'embrasse sauvagement et plaque son bassin contre le mien. Je gémis et il lâche un bruit rauque. Il semble avoir perdu toute la maîtrise dont il fait preuve d'habitude. Lui aussi est excité, je sens son excitation contre la mienne. Il commence à se frotter contre moi. Je n'ai jamais rien ressenti de tel, c'est tellement grisant ! Ses mouvements se font de plus en plus appuyés et rapide. Nos respirations s'accélèrent... Il me soulève en tenant fermement mes fesses. Je mets mes jambes autour de ses hanches pour qu'il y ait plus de contact. J'ai le dos qui râpe contre le mur mais je m'en fou, je ne sens plus que le plaisir. Il accélère encore et la tension est à son comble. J'ai peur qu'il n'aille pas jusqu'au bout, mais bien vite la délivrance arrive aussi dévastatrice que délicieuse. Il y a un moment de flottement où on reste là sans bouger à se contempler, les joues encore rouges et la respiration saccadée. Ses cheveux sont tout emmêlés et il a un sourire paresseux et repu sur le visage. Je ne dois pas être mieux... Il me repose délicatement et on se laisse glisser contre le mur dans les bras l'un de l'autre...

Entre Différences et Indifférence (Drarry)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant