Chapitre 24

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Le lendemain matin, à Kensington Palace

Harry jouait avec son neveu lorsque son grand-frère passa le pas de la porte. Le petit garçon se détourna presque instantanément de son oncle pour se diriger vers son père et lui sauter dans les bras. Après avoir donné un baiser sur les cheveux de son fils, William se tourna vers son frère et lui demanda pourquoi il se trouvait chez eux, à une heure aussi matinale.

« Elle m'a mis à la porte » soupira Harry, « Je pense que j'ai tout fait foirer » continua-t-il

William ne comprit pas tout de suite de qui parlait son petit frère mais la lumière se fit ensuite dans son esprit et il lança d'un air las à son frère :

« Que lui as-tu fait? Parce que j'imagine que c'est bien de Léna dont nous discutons? »

Harry ne prit pas ombrage de l'air qu'affichait son frère. Il savait que ce dernier avait toujours été là pour lui, peu importe la nature du problème. Ils s'étaient toujours serré les coudes et leur relation s'était consolidée au fil des années. Il jugea donc bon de se confier à lui.

« Quand nous avons eu cette réunion avec elle au sujet de la soirée, j'ai remarqué que quelque chose n'allait pas. Du coup, j'ai voulu lui remonter le moral en rendant chez elle le soir. Je voulais lui changer les idées et lui proposer de revoir avec elle les détails de la soirée. J'avais amené des pizzas et tout le toutim. Et puis au fil de la soirée, on en est venu à se rapprocher, à tel point que je lui ai raconté l'histoire avec Eleanor. Je ne sais pas pourquoi, je me sentais en confiance. Elle m'a écouté et j'ai senti qu'elle comprenait ».

« Jusque là, je ne vois vraiment pas où est le problème » sourit William

« Le problème, c'est que je l'ai embrassé ! Oh mais attends ce n'est pas le pire, pris dans l'action, je lui ai dit qu'elle me plaisait et je lui ai proposé que l'on devienne des amis avec bénéfices ». s'empourpra le jeune homme, mortifié par ses propres propos.

William resta pensive quelques instants. Il n'avait jamais vu son frère dans un tel état. D'habitude, s'il proposait cela à des femmes, leur rejet éventuel ne l'affectait jamais bien longtemps. Sa notoriété lui permettait de faire de multiples rencontres, presque journalières. Il devait admettre que Léna avait considérablement changé son petit frère. Il ne l'avait jamais vu dans un tel état de honte.

« Excuse moi mais je ne t'ai jamais vu dans un tel état ! J'avouerai que cela me perturbe. Je ne pensais pas te voir un jour aussi effaré de ta façon de traiter les femmes » dit William en souriant franchement avant de poursuivre « Je pense que le plus important, c'est d'aller t'excuser mon vieux. Elle est de toute façon tenue de continuer à travailler avec toi mais je pense que l'ambiance de vos futurs relations dépendra de ta capacité d'excuse. »

« Et tu penses qu'elle acceptera mes excuses? » demanda Harry plein d'espoir


Son frère éclata soudain de rire et s'exclama :

« Oh non loin de là ! Je pense que Léna n'est pas femme à se laisser avoir par des belles paroles et je dois dire que je l'admire pour cela, il faut avouer que cela nous change de tes conquêtes habituelles. Bien que je soupçonne que Léna n'entre pas dans cette catégorie. Mais j'aimerais beaucoup te voir essayer d'arranger les choses avec elle. Je regrette d'ailleurs de ne pas pouvoir être là quand tu tenteras de t'excuser ».

La conversation se termina sur un dernier éclat de rire avant que son frère ne se mette à courir en apercevant son fils, sur le dos de leur chien en pleine course poursuite avec le chat. Harry termina son thé sur cette dernière scène et se dirigea vers la sortie. Il savait qu'il devait s'excuser. Il refusait de perdre le début d'amitié qu'il avait réussi à instaurer avec Léna sous prétexte d'une mauvaise parole. Il se dirigea donc résolument vers son véhicule et vers l'appartement de la jeune femme.


Scandale au PalaisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant