Chapitre 13

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Harry observait discrètement Léna depuis le début du dîner et il devait bien admettre qu'il était impressionné. Elle discutait en majorité avec la femme du gouverneur, les laissant discuter des questions purement gestionnaires et politiques mais lorsque le gouverneur s'adressait à elle, Léna avait toujours le bon mot. Harry était agréablement surpris des connaissances dont elle disposait en matière de politique et la facilité qu'elle semblait avoir à passer d'un sujet commun - la femme du gouverneur était plus portée sur le retour à la mode des robes longues cet été que par la politique en matière d'immigration - à un sujet tactique.

Le gouverneur et sa femme semblaient également sous le charme de Léna. Harry commençait doucement à revoir son opinion envers la jeune femme. Il devait bien admettre que, si elle se montrait docile en public, elle n'hésitait pas longtemps à le bousculer dans la sphère privée. Avec elle, il se rendait compte qu'être un prince ne suffit pas toujours à tout résoudre. Léna semblait le traiter comme n'importe quel client, s'embarrassant visiblement peu de son titre de noblesse.

Harry ne croyait pas au destin. Mais il devait admettre que si ce dernier n'avait pas envoyé Léna au palais, il ne l'aurait probablement jamais rencontrée ni même remarquée. Il avait grandi entouré de gens qui lui accordaient toujours tout, qui le considérait non pas comme une personne mais comme une célébrité. Or, lui n'avait jamais voulu qu'une chose, être reconnu pour sa personnalité et non pour sa famille. Avec Léna, il avait l'impression que c'était le cas. Malheureusement, elle semblait l'avoir d'emblée classé dans la catégorie "enfant pourri gâté incapable de faire quoi que ce soit par lui-même". A partir de maintenant, il espérait pouvoir lui démontrer le contraire...

***

Le dîner touchait à sa fin et Léna était très satisfaite du comportement qu'avait eu Harry tout au long de cette soirée. Elle commençait à comprendre que, sorti de son contexte familial et porteur de responsabilités, Harry devenait vraiment quelqu'un d'autre. Il était plus détendu et arrêtait de porter constamment son masque de mauvais garçon, d'héritier déchu. Il paraissait aussi plus sympathique que lorsqu'il était en présence de sa famille. Il était en fait aussi calme que lorsqu'il était avec ses deux amis les plus proches. Léna se demandait si, finalement, Harry ne manquait tout simplement pas de repères. Il avait tout pour être heureux mais possédait-il vraiment l'essentiel?

Scandale au PalaisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant