Chapitre 1

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1º Des histoires

Assise, en tailleur sur le pavé
humidifié par cette pluie de novembre, je grelotait. Seulement couverte d'une couverture trouée et usée, je sentait la pluie froide couler le long de mon visage, de mon cou. Je serais mon petit frère dans mes bras.

Ses cheveux d'anges étaient la seule chose claire qui me restait de notre ancienne vie. Une vie où nous avions encore des parents pour s'occuper de nous; maintenant je devais endosser cette lourde tâche. Seule.

Ça faisait bientôt 3 ans que cette tragédie c'était produite. Je me souviens de ce jour du nouvel an. Londres était recouvert de neige, mon père avais réussi à obtenir une augmentation pour les fêtes. Il nous offrit une dinde pour célébrer cette nouvelle année.

C'était pour nous un cadeau extraordinaire. On ne pouvais pas s'offrir cela tout les jours, c'est pourquoi la dinde du nouvel an représentait, pour nous, une victoire contre la pauvreté.

Nous n'étions pas riches mais étions heureux. Jusqu'à ce sinistre jour de janvier. Nos parents nous avaient demandé de nous enfermer dans notre chambre et de se cacher sous le lit.

Quelques minutes plus tard quelqu'un sonna à notre porte. J'entendis des voix, des murmures. Le mot 'dettes' revenait plusieurs fois dans la conversation. Mon petit frère s'endormir dans mes bras, toujours cachés sous le lit. Puis des cris stridents montèrent de la cuisine. Des casseroles tombèrent par terre, des bruits de pas, une porte qui claque, puis le silence.

J'Attendue longtemps avant de m'extirper d'en dessous du lit. Je laissait mon frère dormir paisiblement, et descendit a la cuisine. J'avais devant moi une scène sanglante. Cette image ne s'effacera jamais de ma mémoire.

Là, baignants dans une mare de sang, gisaient mes parents. D'immense tâches de sang se rependaient sur leurs habits du dimanche. Un couteau luisant, était resté enfoncer dans l'abdomen de mon père.

Moi, je restait là tétanisée, ne sachant quoi faire. Ma tête me lançait, tout tournait autour de moi. Peu après la réalité n'ébranlais; nous étions orphelins et sûrement en danger. Je me précipitait chercher le petit Thomas, toujours endormit sous le lit. Je le secouais de toutes mes forces.

Il leva une paupière, puis l'autre. Le temps qu'il se réveilla, je regroupait dans un petit sac quelques provision, le peu d'argent que l'on avait. Je pris Thomas dans mes bras et je m'enfuis.

Depuis ce jour j'essaye de nous faire vivre comme je peux. Mon petit frère a dorénavant 5 ans, encore innocent. Il doit manger à sa faim. Pour lui faire oublier toutes les horreurs de la vie, je lui racontait des histoires des pays imaginaires, des îles paradisiaques, où régnait la paix, ou l'on ne grandissait pas, sans aucune responsabilité. Il
s'endormait toujours après.

Mes paupières s'alourdissent. Je plonge dans un sommeil profond.

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Merci d'avoir lu :)

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