Sang d'Alpha

Chapitre 11.

C'est une blague?! Mon père est le roi? Je pouvais voir dans le visage de tous ceux présents la confusion qu'ils ressentaient. Je regardai les corps encore inertes d'Eric et d'Enzo, dans l'espoir qu'ils soient éveillés, mais sans résultats. J'étais donc seule, avec de purs inconnus qui m'avaient bousculés, pour la première rencontre que je faisais de mon père. 

"Dis-moi, comment t'appelles-tu, ma chérie?" demanda le roi, voyant qu'aucun mot de semblait vouloir quitter ma bouche.

"Lexie, votre Altesse?" J'osais espérer qu'il ne remarque pas l'incertitude dans ma voix, mais hélas, ce fut le cas.

"Pourquoi ce doute, Lexie?" Entendre mon nom rouler dans sa bouche était un sentiment assez étrange... 

"Euh, je suis désolée, j'osais espérer que vous ne le remarqueriez pas... C'est que je ne sais pas comment vous appeller..." Votre Altesse? Mon roi?... Père?

"Pour l'instant, si tu es plus à l'aise, tu peux m'appeller Henrik." dit-il, amusé.

Le fils qui se trouvait encore à mes côtés avança d'un pas et pris la parole, avec un ton presque haineux.

"Père, voulez-vous qu'on se débarasse des intrus? Ils n'ont pas leur place ici." Il me regarda avec un air dégoûté.

"Felix, tes frères et toi pouvez disposer de vos propres corps. Lexie et ses deux compagnons sont mes invités." Le roi soutint le regard avec celui qui semblait être le plus vieux de ses fils, le fameux Felix, d'un air de défi. Quelques secondes plus tard, Felix baissa le regard et quitta en un coup de vent, ses frères derrière lui.

"Je suis désolé de son attitude. Il est un peu impatient ces derniers temps." dit Henrik, se tournant vers moi.

"Pourquoi toute cette haine à l'égard de mes amis et de moi?"

"Sa haine n'est pas dirigée vers tes amis, que sur toi. Il croit sans doute que tu vas accéder au trône à sa place." 

"Q-quoi? Je ne comprend pas..." 

"Lexie, je sais que je suis ton père, je peux sentir ton loup. Aussi, tu as les yeux de ma mère, d'un bleu profond comme l'océan." Tout ceci commençait à être beaucoup... j'avais maintenant la confirmation qu'il était mon père, bien que je m'en doutait fortement lorsqu'il m'a dit que j'étais le portrait craché de ma mère. 

"Pourquoi est-ce que j'accéderais au trône? Vous avez trois fils, tous plus vieux que moi. En plus, c'est certain qu'ils sont nés d'une union royale. Pourquoi m'avoir fait ça? Pourquoi avoir abandonné ma mère ou plutôt, pourquoi avoir eu une relation avec ma mère alors que vous aviez clairement une reine qui vous attendait ici, bien tranquillement avec vos trois fils?!" Ouais, je n'ai pas pu m'arrêter à la première question. Tout le reste a sorti d'un seul coup, sous l'effet de toutes les émotions qui bouillaient en moi. Je dois vraiment commencer à contrôler mes émotions... 

"À quelle question veux-tu que je réponde?" Je regardai autour de moi. Tout était parfaitement à sa place et rien de semblait avoir la moindre trace d'usure, c'était impressionnant, je dois l'avouer.

"À chacune d'entre elles, ce serait bien." dis-je, sèchement en retournant mon regard sur mon interlocuteur, en le regardant droit dans les yeux.

"Eh bien, pour commencer, saches que je n'ai pas trompé ma reine avec ta mère. Ma première femme est décédée deux ans avant que je ne fasse la connaissance de ta mère. C'est avec elle que j'ai eu Felix et Marcus. J'étais en grand deuil et je me suis enfui de mon royaume, laissant mes deux fils seuls avec mes conseillers, mes frères. Je ne pouvais plus gérer correctement notre peuple. Quelques temps après j'ai rencontré ta mère et nous sommes tombés amoureux. J'aimais réellement ta mère, mais après avoir fui pendant près d'un an mon rôle de roi, mon père s'est mis à ma recherche. Il m'a trouvé assez rapidement, je dois dire, et il a menacé de tuer ta mère si je ne revenais pas directement avec lui ici. Je n'ai pas eu le temps de m'expliquer à ta mère et une fois ici, je ne pouvais plus avoir un seul contact, car dans le cas échéant où mon père s'en rendrait compte, il l'aurait tué. Un an après j'étais de nouveau marié et j'ai eu Nico, alors tu es plus vieille que lui. Josefina, ma dernière femme, est morte à l'accouchement et après elle, je ne voulais plus avoir une femme. J'attendais simplement que le plus vieux de mes fils accède au trône, à défaut d'avoir une fille, ce qui maintenant n'est plus le cas." Expliqua-t-il longuement, en s'asseyant sur son trône. Nous étions désormais seuls dans la salle, ses deux conseillers avaient quittés la pièce à un moment dans son récit.