Cela allait bientôt faire une semaine que nous avions pénétrés dans l'enceinte du territoire de la famille royale. Je dois avouer que plus on était près de rencontrer mon père, plus je me sentais stressée et je voulais m'enfuir au pas de course. Heureusement que j'avais Enzo et Eric pour me changer les idées. Ces deux imbéciles ne faisaient que s'insulter et se provoquer l'un et l'autre. Eric était le pire des deux. Il avait du mal à accepter que j'étais plus proche d'Enzo que de lui. C'était pourtant bien facile à comprendre, non? Je connaissais Enzo avant même de commencer à partager mes rêves avec Eric! Il était mon ami et il était hors de question que simplement parce que Monsieur était jaloux que je cesse de parler à Enzo!
"Lexie, puis-je te dire un mot, en privé?" Son regard bifurqua vers Enzo qui se trouvait à environ 2 mètres avant de revenir sur mon visage.
"Oui, qu'est-ce qu'il y a?" dis-je en me laissant entraîner un peu à l'écart.
"Est-ce que tu m'aimes?" Whoa! Que pouvais-je bien lui dire? Je l'aime, bien sûr, mais seulement amicalement. Oui, j'ai une attirance incroyable envers lui, mais comment pouvais-je bien l'aimer si je ne le connaissais que depuis quelques semaines, 3 tout au plus?
"Eric, je suis désolée, mais je ne tombe en amour avec quelqu'un que je viens de rencontrer. Je t'apprécie et tu as ta place dans mon cœur, tout comme Enzo. Vous êtes mes amis."
"Des âmes sœurs ne peuvent pas n'être que des amis. Lexie, nous sommes faits l'un pour l'autre." Il plaça sa main délicatement sur mon bras en me regardant tendrement. Oh non, il était déjà amoureux?!
"Écoutes, ce n'est pas parce que nous sommes faits l'un pour l'autre que je suis pour autant amoureuse de toi. Comptes-toi chanceux d'avoir une place quelconque dans mon cœur, parce que je ne suis pas du genre à laisser n'importe qui y entrer. Le jour où mes sentiments vont changer à ton égard, tu seras le premier à le savoir. Pour l'instant, contentes-toi de notre amitié." Il retira sa main de sur mon bras et je pu voir dans son regard qu'il était déçu... Comme j'aimerais que ce soit aussi simple que les histoires d'amours dans les films hollywoodiens!
Des heures de marches passèrent et Eric ne m'adressa la parole qu'une fois la nuit tombée, pour me souhaiter une bonne nuit. Avais-je été trop brutale avec lui? Je repensai à ce baiser dont j'avais rêvé l'autre jour et une boule vint se loger dans ma poitrine. J'avais des sentiments pour lui, mais je ne savais pas si je pouvais les dévoiler au grand jour. Je n'avais pas peur qu'il ne réciproque pas mes sentiments, j'avais même la preuve de ces sentiments, j'avais seulement peur que m'avouer amoureuse ne me rende faible. Je voulais paraître intouchable, solide et forte aux yeux de tous. Je m'endormis en pensant à Eric me prenant dans ses bras et m'embrassant comme il l'avait fait dans mon rêve...
Le matin arriva bien assez tôt et nous reprîmes notre route. Selon Eric, nous ne devrions pas tarder à apercevoir le château de la famille royale au loin. Il me mit toutefois en garde.
"Le roi a trois fils, les uns tous plus fous que les autres. Je préférerais que tu restes près de moi au cas où ils nous attaqueraient. Ils sont très territoriaux et ne font pas toujours preuve de jugement."
"Je suis capable de la protéger, pas besoin de l'obliger d'être près de toi." lança Enzo qui s'était immobilisé à mes côtés, alors qu'Eric se trouvait à un peu plus d'un mètre en-avant de nous.
"Écoutes bien, demie portion, je suis plus vieux que toi, donc beaucoup plus fort. Lexie sera beaucoup plus protégée par moi que par toi." Enzo allait renchérir, mais je pris parole avant qu'il ne puisse s'exécuter.
"Sachez que je suis parfaitement capable de me défendre toute seule. Je suis une adulte avec la pleine possession de mes moyens et en plus, il se trouve que je suis la fille d'un des membres de la royauté. Je suis donc quasi assurée de m'en sortir vivante, alors que vous... Je vous rappelle que la seule raison pour laquelle vous êtes, vous aussi, ici avec moi c'est parce que j'avais besoin d'un guide. Et puisque vous êtes tous deux mes amis les plus proches, je me suis dit que ce serait bien de vous avoir avec moi pour que ce voyage se fasse plus agréablement. Malheureusement pour moi, ce n'est pas le cas. À ce que j'ai pu constater jusqu'à maintenant, je suis accompagnée de vrais imbéciles complètement immatures qui ne sont pas capables de s'entendre comme deux adultes. Alors, si vous avez bientôt fini, est-ce qu'on peut simplement continuer à marcher vers le palais pour que je puisse rencontrer mon père une bonne fois pour toutes?" J'en avais ras-le-bol de toutes ces couteaux qu'ils se lançaient perpétuellement. Il était grand temps qu'ils se rendent compte de toute la frustration qu'ils créaient en moi.
Ils hochèrent tous deux la tête en guise d'accord et ils ne dirent aucun mot pendant des heures, sauf pour participer aux sujets de discussions que je lançais par-ci et par-là.
Au bout de quelques heures de plus, alors que le soleil allait bientôt se coucher, nous vîmes à quelques centaines de mètres le château de la famille royale. Mon cœur manqua un battement dans ma poitrine à la proximité incroyable à laquelle je me tenais de la résidence de mon père. Je ne pouvais pas croire que j'allais, finalement, le rencontrer après toutes ces années. Tout ce que j'espérais était qu'il ne soit pas dégouté d'avoir une fille lorsqu'il me verrait pour la première fois.
Alors que je dormais paisiblement en rêvant de la relation que j'aurais eu si j'avais connu mon père en grandissant, comme presque toutes les petites filles du monde, je fus brutalement sortie de mon rêve et de mon sac de couchage, par le fait même. Mais que se passait-il? Qui était cette personne qui me privait de mon sommeil?
"Debout." dit une voix froide en me forçant sur mes pieds. Tout allait beaucoup trop vite pour que je puisse bouger un seul muscle. Je regardai autour de moi dans m'attendant à voir mes deux camarades de route, mais rien. Absolument rien. Mis à part le jeune homme qui m'arrachait pratiquement le bras et deux autres hommes en retrait, j'étais complètement seule. Et ils osaient dire qu'ils me protégeraient? Voyons donc!
"Où sont mes amis et qui êtes-vous?" Demandai-je, tentant de garder mon sang froid.
"Ils sont avec mes hommes. Ils ont tenté de se rebeller, mais nous avons fait en sorte qu'ils ne dérangent plus." Que voulait-il dire? Et il ne s'était toujours pas nommé.
"Que voulez-vous dire?" L'inquiétude l'emporta sur moi et j'en oubliai presque mon désir de savoir à qui j'avais à faire.
"Ils ne sont pas morts, pour le moment. Tâchez de ne pas essayer de vous défendre, il serait dommage d'endommager un si beau visage..." Dit-il en passant le revers de sa main sur ma joue. Je voulu lui asséner un coup entre les deux jambes - j'aurais pu - mais j'en décidai autrement. J'allais le suivre sans dire un mot jusqu'au palais. Je voulais garder mes forces pour le moment pour lequel j'en aurai de besoin. De plus, ayant deux joueurs en moins, je ne crois pas pouvoir faire le poids contre les 8 hommes qui étaient devant moi, les 5 derniers s'étant rajoutés, trainant avec eux Enzo et Eric.
Après une ou deux dizaines de minutes de marche, nous arrivâmes au palais. Mon dieu, de près il était encore plus gigantesque et imposant, avec ses murs de pierre grise si hauts que je n'aurais pas été surprise que l'on me dise qu'ils touchaient la lune.
Alors que nous frayions notre chemin parmis les couloirs du palais, chaque personne de nous y croisions me dévisageaient affreusement. Leurs regards ne faisaient que balayer nonchalamment les corps d'Eric et d'Enzo, alors qu'ils me scannaient intensément. Heureusement, nous arrivâmes dans la salle du trône, où il n'y avait que trois hommes ; l'un d'entre eux était assis sur le trône (le roi, je présume), tandis que les deux autres étaient placés de chaque côté de leur roi.
"Père, nous les avons découverts sur notre territoire. Nico voulait les tuer, mais Marcus et moi-même avons plutôt décidé de vous les amener. Après tout, il s'agit encore de votre royaume jusqu'à la cérémonie du courronnement." dit celui qui s'était chargé de moi, en s'avançant vers son père, le roi.
Celui-ci se leva de sa chaise royale, puis descendit les quelques marches qui séparait la plateforme sur laquelle reposait le trône et où se trouvaient encore ses deux compagnons du niveau du plancher. Il regarda longuement Eric et Enzo, les examinant, puis son regard vint se poser sur moi. Une étrange expression de confusion défila sur son visage presque sans aucune ride. Je dois dire que je trouvais la qualité qu'avaient les loups-garous à vieillir physiquement plus lentement assez fascinante. Le roi ne me lâchait pas du regard. Il marcha lentement autour de moi, examinant chaque parcelle de mon être. Lorsqu'il revint à mon visage, son expression n'était plus de cette même confusion... Il avait maintenant l'air amusé.
"Tu es la copie conforme de ta mère..." dit-il en souriant sincèrement, alors que mon visage tomba de choc.
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Je suis désolée d'avoir pris autant de temps avant de publier! L'écriture de ce chapitre fut beaucoup plus longue vu mon manque fou de temps avec tous les travaux et examens de fin de session! J'espère que vous avez aimé ce chapitre, d'autres sont à venir, le plus tôt possible! Merci énormément de lire mon histoire!! Commentez et votez si vous avez aimé! :)
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Sang d'Alpha
LobisomemLexie Mikealson vient tout juste d'avoir 18 ans et avec ça est venu un gain de courage et de confiance inouie. C'est à cause de ce fameux changement de personnalité qu'elle a décidé de suivre Jake Novak, un bad boy populaire, pour récupérer la photo...