Just You - May We Meet Again

Lettre 3

Bell,

J'ai fait un cauchemar cette nuit. J'ai pas réussi à me rendormir après, et je me suis rendu compte d'une chose, tu fais sûrement les mêmes.

Est-ce-que tu les supportes ? Toutes ces voix qui ne cessent jamais de hurler dans nos têtes...

Par moment je crois devenir totalement cinglée, confinée ici à tourner comme un lion en cage, exactement comme dans la quarantaine du Mount-Weather.
Parfois lorsque je me réveille, j'ouvre cette fichu trappe et je cours comme si il y avait quelqu'un à les trousses, je pouvais le faire pendant des heures.

Mais il y a toujours le moment où je m'arrête, où j'attends... je ne sais pas vraiment quoi, ni qui. Je hurle de tous mes poumons, je leurs dit de venir me chercher, parfois me tuer. Mais personne ne m'entend jamais. Personne. Alors je continue...

Bell, je crois que je suis devenu folle.

Je cherche sans arrêt un moyen de revenir en arrière, de l'oublier ne serait-ce que quelques secondes mais j'y arrive jamais. Je cherche une autre solution, une où tout le monde serait épargnés, qui nous aurait évités de faire ça, et ça non plus je ne trouve jamais.

Tu n'aurais pas du faire ça avec moi, c'est de ma faute, c'est moi qui t'es inconsciament poussée à le faire parce que j'étais incapable de le supporter seule. Tu n'aurais jamais dû t'infiltrer là-bas, tu aurais pu mourir, j'aurais jamais pu supporter ton absence, j'aurais jamais pu vivre sans toi. Je plaisantais pas quand je t'ai dit que je ne pouvais pas te perdre toi aussi, mais à ce moment-là je n'avais pas encore réalisé à quel point c'était vrai pour moi.

Et puis il y a cette vérité, on ne retournera jamais en arrière, jamais ça ne sera comme avant. La seule chose qui puisse me faire du bien maintenant c'est de savoir que je n'endure pas ça pour rien. Et savoir que tu vas bien me suffira.

Ton « Princesse » résonne parfois dans ma tête sans que je sache pourquoi, et je l'ai enfin compris maintenant. Il n'y a rien de plus réel que cela.

Je suis la princesse d'un seul homme,
et c'est toi. Enfin si tu me considère toujours comme telle.

Peut-être qu'un jour tu le saura, peut-être que non. Mais si on se revoit je te promet de te le dire, j'aurais ce courage.

Tu me manques tellement...

Toujours avec toi, Clarke.