L'assassin de Paris {Ne Sera Probablement Jamais Fini}

8 Mai 1789 - Pt1

Cinq personnes étaient présentes et toutes nous regardaient lorsque nous entrâmes dans la salle. Blanche me fît sursauter quand elle prit la parole.

- Le voici, mon père.

Blanche se recula de quelques pas et s'inclina légèrement. L'homme qui paraissait être le plus vieux se leva et se plaça devant moi.

- Erwan... Tu ressemble à ton père tu sais?

Je ne réponds pas et il me demande:

- Quel âge as-tu déjà? 17? 18?
- 20.
- Vraiment? Tu grandis si vite!
- Qui êtes vous?
- Un vieil ami de ton père.
- Comment le connaissez vous?
- Nous travaillions ensemble autrefois, lance t-il avec un regard mélancolique.

Je le regarde toujours aussi méfiant pendant qu'il retourne s'assoire. Blanche est revenue à mon côté et son père me fixe intensément quelques instants.

- Tu as déjà tué ?
- Oui, répondis je d'un ton sec.
- J'ai un service à te demander
- J'écoute, dis je curieux de savoir ce qu'il me voulait.
- Tue la. Maintenant. Me demande t-il en désignant d'un mouvement de tête sa fille.

Aussitôt, je la voit se mettre en position de défense. Elle ne s'y attendait visiblement pas.
Je l'observe de côté. Son visage était d'une finesse incomparable, ses pommettes hautes, ses yeux doux et froids, ses lèvres pulpeuses. Elle était parfaite. Et puis cette impression que j'ai depuis que je l'ai vue sur la place... Non je ne peux pas. Je ne veux pas.

- Pourquoi? Pourquoi voulez vous tuer votre fille?
- Poses tu des questions à tes employeurs d'habitude?
- Non quand ce n'est pas leur fille, répliquais-je avec hargne.
- Qui t'a dit que c'était ma fille?

Déstabilisé, je regarde Blanche qui semble choquée tandis que son "père" reste de marbre à me fixer intensément.
Je réfléchis à toute vitesse pour prendre une décision que j'espérais ne pas regretter.
Je la regardais en espérant qu'elle comprenne ce que j'essayais de lui dire.
Avec mes doigts je fais un court décompte.
1, 2, 3!
Comme une seule personne Blanche et moi nous retournons pour courir.

De nouveau, je la suivis à travers les ténèbres. Je me guidait grâce aux bruit de ses pas. Nous courûmes si longtemps que je croyais que nous étions perdus. Elle tourne et s'arrête brusquement. Je m'arrête à temps pour ne pas lui foncer dedans. Je lève la tête et comprend immédiatement pourquoi elle s'est arrêtée.
Ils sont là.