8 Mai 1789 - Pt2

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- Et bien? Tu n'aimes pas notre compagnie Erwan? lança t-il ironiquement.

Je lâchais un petit sifflement de mécontentement quand il me prit au dépourvu en riant à gorge déployée. Il nous demanda de les suivre. Nous ne pouvions qu'accepter étant donné qu'ils avaient l'avantage du nombre. Le trajet m'a parut bien plus rapide au retour jusqu'à la salle quand je vis Blanche me lancer un regard en coin, un regard qui me parut amusé.
Une fois arrivés, ils s'installèrent tandis que Blanche et moi restions debout.

-Erwan... chuchota t-il en secouant la tête.

Il releva son regard vers moi. Il semblait indécis.

- Je t'avoue que tu n'as pas réagis comme nous nous y attendions. Heureusement on avait tout de même pris en compte cette éventualité.

Je ne comprenais rien de ce qu'il me racontait.
Il tourna son regard sur Blanche.

- Nous avons une très bonne actrice parmi nous...

Je compris une chose: on m'avait fait marcher.

- Malgré le fait que tu n'ai pas réussi...
- Réussi quoi? Le coupais-je
- Le test Erwan. Le test. Je reprends, malgré tout nous souhaitons que tu rejoigne notre compagnie. Nous connaissons tes capacités.
- Un test de quoi?
- Pour savoir de quoi tu es capable.
- Et?
- Tu accepte ma proposition oui ou non? Demanda t-il plus durement.
- Non.

Je me tournais vers Blanche.

- Tu peux me faire sortir d'ici? Dis je d'un ton sec.

Elle lança un bref regard à son père avant de hausser les épaules. Elle s'engouffra une nouvelle fois dans les sombres couloirs et je la suivis sans un regard aux personnes restantes dans la pièce. Les tunnels paraissaient plus sombres que jamais. Tout était chamboulé dans mon esprit et j'avais besoin de repos.
Perdu dans mes pensées, je ne vis pas que Blanche s'était arrêtée et je lui fonçais dedans.

-Quoi?
-Tu ne te rappelle pas n'est ce pas? demande t-elle en se retournant vers moi.

Je lui lançais un regard interrogateur mais elle ne me répondit pas, se retourna et reparti de la où nous venions me laissant seul au bout de ce tunnel. Je fronçais les sourcils en repensant à ses paroles. Y a-t-il quelque chose dont j'aurais dû me souvenir? Pourquoi avoir agit comme je l'avais fait? C'est l'esprit embrouillé que je rejoignit ma demeure en prenant bien soin d'éviter les gardes.
A peine fis je un pas que ma mère se pressa de me demander où est ce que j'étais passé.

- J'ai juste eu un petit problème, rien de grave. Lui répondis je avant d'embrasser sa joue et de partir m'enfermer dans ma chambre.

Je ressassai les événements de la nuit un moment avant de rattraper les heures de sommeil que j'avais manquées.
Je fus réveillé par Sonya, une de mes sœurs.

- Bonjour petit frère, lança t-elle avec un sourire chaleureux. Tu viens déjeuner?
- Bien sûr, répondis-je avec le même sourire.

Elle referma la porte et je l'entendit descendre tranquillement les escaliers. Je me lavais rapidement, enfilais une nouvelle tenue, attachait mes cheveux bruns à l'aide d'une lanière de cuir et rejoignit mes sœurs et ma mère.

Une fois le repas fini, je me glissais à l'extérieur et parti direction la Bastille. Cette fois-ci pour prendre le moins de risques possible, je passais par les toits ce qui s'avéra être un avantage quand je cherchais la rue du rendez-vous indiquée sur le mot que javais reçu avant d'être arrêté et jeté en prison.

Comme un flash, une image apparue dans mon esprit: une longue chevelure blanche légèrement ondulée volant derrière une petite fille en train de courir.

Je secouais la tête pour me débarrasser de cette image et ayant trouvé la rue que je cherchais, je me dirigeais vers une rue attenante pour descendre sans être vu. Je rabattis ma capuche sur mon visage pour éviter que quiconque me reconnaisse. Tête baisée, je m'engouffrais dans la grande rue et frappa à une porte qui s'ouvrit presque aussitôt pour me laisser entrer.

- Vous n'avez pas été trop embêté pour venir? s'enquit l'homme qui m'avait ouvert la porte.
- Non, répondis-je poliment.
- Bien, suivez moi je vais vous emmener dans le bureau de Monsieur.

Je le suivit docilement jusqu'à ce fameux bureau où il me pria de m'installer en attendant qu'il arrive. L'homme en question arriva quelques instants plus tard.

-Bonjour, Mr Erwan... Skyster ?

Je confirmais d'un léger hochement de tête.

- Vous savez pourquoi vous êtes ici n'est ce pas?

- Vous souhaitez la mort de je ne sais quel bourgeois ou dignitaire. Combien?

Quand il m'indiqua la somme je fus stupéfait. Cette mort devait lui tenir à cœur pour y mettre un tel prix.

Une fois toutes les informations dont javait besoin, j'allais quitter la demeure avec déjà un quart du prix en main quand on m'interpella.

-J'ai oublié de vous préciser, j'ai déjà essayé d'engager un homme pour le tuer sauf qu'il n'a pas réussit et s'est fait prendre. Lui n'a pas reçu de peine, c'est sa famille qui l'a eu.

Il relâcha mon bras, tourna les talons et s'en alla, dans son bureau sûrement. Et c'est l'esprit perdu que je partis pour de bon.

L'assassin de Paris {Ne Sera Probablement Jamais Fini}Où les histoires vivent. Découvrez maintenant