J'ai l'impression de tomber chérie.L'impression que tout s'effondre et que plus rien ne va. J'ai comme un goût amère, un goût de haine. J'ai l'impression que tout ce que j'aime disparaît. Je me retrouve seul face à moi même et c'est tellement difficile.Les monstres, Alya. Les monstres qui te font peur le soir. Tu crois qu'ils dorment sous ton lit mais ils hurlent à l'intérieur de mon crâne. Ils me rendent folle.Alors c'est ça la vie ? C'est souffrir en silence ? Tomber sans pouvoir se relever ? Se laisser mourir petit à petit sans même réagir ?Montre leurs que tu vaux mieux que moi, montre leurs que tu es plus forte que moi.J'ai préféré abandonner, ne fais pas la même erreur.Vie Alya, pour moi s'il te plait.
Pour ta mère.
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ALYSSA A TOUJOURS EU PEUR DES MONSTRES. Elle déteste l'admettre, n'en a d'ailleurs parlé à personne, même pas à ses plus proches amis. Il n'y a qu'une chose qui peut agiter la bile dans sa gorge et lui donner envie de courir se mettre à l'abri. Ils existent. Elle le sait.
Ceux qui ne peuvent pas la toucher, comme Peter lui raconter lorsqu'ils étaient enfants, recroquevillée en dessous d'une couverture qui lui grattait la peau. Ceux qui se cachent dans un coin, qui attendent et regardent avec leurs yeux globuleux. Tout ceux que son imagination pouvait invoquer lors de ces soirées sombres où le vent faisait claquer les volets, et où elle pensait pouvoir entendre les loups hurler au loin.
Les mythes et les légendes que sa mère lui murmurait lorsqu'elle rentrait de ses expéditions après l'école. En proie à la peur dans sa maison, qui se déchirait petit à petit à cause de la maladie, elle grimpait dans le lit de sa mère la nuit et se recroquevillait sur le côté, lui serrant fort la main. Elle n'était plus une fillette, mais était loin d'être une adulte pour autant. A demi consciente, sa maman passait ses doigts fins dans ses cheveux et lui racontait des histoires de crânes hurlants et d'église en ruine.
Mais ces choses n'étaient que des mythes. Les mythes ne pouvaient pas vous faire du mal, sauf dans votre esprit, comme cela avait été le cas pour sa mère. Les Hommes par contre, pouvaient être des monstres.
L'homme qu'Alyssa observait du coin de l'œil avait sa main posée sur ses genoux, il portait un pantalon de costard bleu et une chemise blanche repassé à la perfection, son chapeau gris pâle était posé à côté de lui. Un sac trônait sur la table, à côté d'une petite tasse de café. Pour tous ceux qui passaient par là, il n'était qu'un homme d'âge moyen au visage chaleureux qui se reposait dans un café.
Alyssa rêvait d'être toujours aussi naïve. Mais elle savait bien trop de chose sur cette personne pour ne pas en être effrayée. Comme le fait que sa simple présence dans ce lieux déjouait les lois de l'univers.