Chapitre 4

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Le cours venait de commencer quand tout à coup on frappa à la porte. Mon cœur loupa un battement, je restais bloquée. Une fille fit son apparition, elle avait un très joli visage, même parfait, de beaux yeux verts, un magnifique sourire. Je repris mes esprits lorsque je m'aperçus que je la regardais fixement.

Je me sentais confus, pourquoi je regardais une fille comme ça? J'étais attirée par les garçons, n'est-ce pas? Mais il n'y avait pas que moi qui la fixais, tous les garçons dans la classe semblaient la dévorer des yeux.

Elle s'excusa de son retard auprès de la professeure et s'installa à la seule place disponible, à côté de moi. Certaines filles chuchotaient en la dévisageant et les garçons la mataient ouvertement.

Elle me sourit, je lui rendis son sourire.

J'écoutais attentivement le cours quand j'entendis un : "Moi c'est Manon."

Je tournais la tête et je vis que c'était elle qui me parlait.

"Marie." lui disais-je en souriant.

On parlait un peu, elle était encore plus belle de près. Elle était vêtue d'un jean slim, d'un top blanc, de stan smith et d'une veste en cuir noire. Nous nous fîmes surprendre par la professeure en train de rigoler. Nous nous concentrions alors sur le cours, du moins pour ma part, j'essayais avec beaucoup de difficultés. C'était tellement déstabilisant d'avoir une fille comme elle à côté de moi.

Le premier trimestre se finit. J'étais toujours avec ma bande de potes, Manon et moi étions devenues très proches. D'ailleurs, ce soir elle venait dormir à la maison.

À la fin de la journée, nous montions dans ma voiture direction mon domicile. Elle restait bloquée en voyant ma demeure.

moi: "Qu'est-ce qui a..?" lui demandais-je inquiète.

elle: "Elle est magnifique!!"

Je rigolais à cette remarque. C'est vrai que j'avais une belle maison, moderne, avec du terrain et une piscine.

Je la fis entrer, elle n'arrêtait pas de dire "whaooow", on aurait dit une petite fille devant ses cadeaux de Noël. Miranda était en train de préparer le repas du soir, des crêpes étaient au menu. Pierre récupérait nos sacs et nos vestes. Manon le remercia, ce que je fis ensuite.

Nous montions alors dans ma chambre, rigolions, parlions et regardions la télé. Vient l'heure de manger, je n'avais pas très envie de descendre manger à table, alors je lui proposais de manger devant le film dans le lit, elle acquiesçait. Je descendis prendre le plateau, je fis un bisou sur la joue de Miranda pour la remercier, ensuite elle s'en alla tout comme Pierre. Nous n'étions à présent plus que deux dans la grande maison. On se régala avec des crêpes au nutella. Une fois le film terminé, je lui proposais d'aller se laver mais elle insista pour que j'y aille avant.

Une fois ma douche prise je revins vers le lit.
Elle se tournait vers moi, et la question qu'elle me posa me figea sur place:

"Est-ce que tu as déjà été attirée par une fille?"

Je sentis mon cœur battre la chamade et mes joues s'empourprer.

"Euh... non, pas vraiment..." bredouillai-je.

Elle me sourit doucement et prit ma main dans la sienne.

"C'est normal d'avoir des doutes et des questionnements sur sa propre sexualité, tu sais," me dit-elle.

Je la regardai avec étonnement. Comment avait-elle su ? Était-ce si évident que ça ?

"Je... je ne sais pas de quoi tu parles," répondis-je en détournant le regard.

Elle se rapprocha un peu plus de moi, et je pouvais sentir sa chaleur corporelle. Elle passa une main dans mes cheveux et me regarda droit dans les yeux.

"Tu n'as pas à avoir peur ou honte de tes sentiments, Marie. Tout ce que tu ressens, c'est normal et ça ne te définit pas en tant que personne. Tu es toujours toi, peu importe qui tu aimes," me dit-elle avec douceur.

Je ne savais plus quoi penser, quoi dire. Tout ce que je savais, c'est que je me sentais bien avec elle, plus que je ne l'avais jamais ressenti avec quelqu'un d'autre. Et cette sensation me terrifiait.

Je me levai brusquement, libérant ma main de la sienne.

"Je crois qu'il est temps d'aller dormir, il se fait tard," dis-je en essayant de paraître calme.

Elle acquiesça, comprenant que je n'étais pas prête à discuter plus avant de ce sujet. Nous nous glissâmes sous les couvertures, mais je ne pus m'empêcher de ressentir un mélange de confusion, de désir et de peur en sentant son corps tout près du mien.

Finalement, après quelques minutes, je me retournai vers elle et lui murmurai :

"Manon... est-ce que tu pourrais rester avec moi cette nuit ?"

Elle me sourit tendrement, caressant doucement ma joue.

"Bien sûr, Marie. Je suis là pour toi," dit-elle avant de m'embrasser délicatement sur les lèvres.

Cette nuit-là, j'appris beaucoup sur moi-même, sur mes désirs et mes peurs. Mais surtout, j'appris que l'amour ne connaît pas de genre ni de frontières, et que c'est la connexion profonde entre deux personnes qui compte le plus. 

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