Différente

Chapitre 6

Je m'allongeais dans mon lit, épuisée après une longue journée de cours. J'étais sur le point de m'endormir lorsque mon portable se mit à vibrer. Je soupirais en voyant que c'était un message de Manon. Hier, elle avait été blessée par les regards désapprobateurs des autres à cause de notre relation. Je sentais encore la colère monter en moi, et je ne répondis pas à son message. Je relus mon cours une dernière fois avant de m'endormir.

Le lendemain, je me levais avec la même humeur sombre. Je ne voulais pas y aller, mais je ne pouvais pas rater l'examen de mathématiques. J'étais une bonne élève, donc je savais que je pourrais le réussir facilement. Je me préparais rapidement, mangeais mon petit déjeuner, et partais en voiture pour aller chercher Manon.

Elle m'attendait déjà en bas de chez elle, et je descendis de la voiture pour m'asseoir sur son palier. Elle s'excusa encore une fois, posa la tête sur mon épaule et me murmura un "je t'aime" dans l'oreille. Je frissonnais, et nous nous embrassions avant de partir en direction du lycée. Nous décidions de ne plus nous cacher et de ne plus nous soucier des regards désapprobateurs des autres.

Les semaines passèrent, et les gens se lassèrent de nous regarder comme si nous étions des bêtes de foire. Mais un soir, Manon m'appelait en pleurs. Elle avait besoin de moi. Je me dépêchais donc d'aller chez elle.

Sa mère m'ouvrit la porte, et j'entrais dans le salon pour monter à l'étage. En arrivant dans la chambre de Manon, je la vis allongée sur le lit, le visage enfoui dans le coussin. Des cartons étaient empilés un peu partout. Elle me raconta alors que ses parents avaient été mutés à Londres, et qu'elle déménagerait bientôt. Nous avons pleuré ensemble, et j'ai compris que c'était la fin. Manon ne voulait pas continuer notre relation à distance, et je ne pouvais pas la forcer à changer d'avis.

Je l'ai serrée dans mes bras, en larmes, et j'ai quitté sa maison. J'ai essayé d'appeler Adeline, mais elle ne répondait pas. J'ai alors appelé Julie, une fille isolée dans ma classe. Elle m'a écoutée et a essayé de me réconforter, mais j'étais dans un état pitoyable. Elle a promis de rester au téléphone jusqu'à ce que je m'endorme.

J'ai fermé les yeux, épuisée d'avoir pleuré toutes les larmes de mon corps, et j'ai plongé dans les bras de Morphée. Je n'oublierai jamais Manon, et je ne regretterai jamais de l'avoir aimée.