Chapitre 2

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W E S L E Y

- Vingt-cinq, vingt-six..., comptais-je devant les regards noirs de mes amis.

- Où tu as trouvé tout ça!? s'écria Sam sous le choc.

Je haussai les épaules, trop occupé à compter et savourer ma victoire.

- J'en suis à trente-deux, soupirai-je de soulagement. Et vous?

- Quinze, avoua Evan en enfonçant sa casquette dans sa tête.

- Et toi Sam!? demandai-je en fronçant les sourcils.

Celui-ci laissa tomber son sac vidé d'objets volés. J'écarquillai les yeux. Evan se mit à rire en regardant le contenu. Nous savions désormais qui était le perdant.

- T'es sérieux là? demandai-je encore sous le choc.

- Il y a une jolie fille qui m'a demandé d'arrêter alors...

- Quatre seulement! répliqua Evan entre deux rires. Ce n'est pas toi qui disais que c'était Wes qui allait perdre?

- J'ai dit ça moi?

- Plus important, intervins-je avec un sourire sadique. Le gage!

Le fameux perdant tenta de fuir mais fut intercepté par le croche pied de mon autre ami. Sa tête mangea le sol sans délicatesse, ce qui nous entraîna dans un fou rire.

- Alors Evan! Tu penses à quoi?

- Passer une journée avec Diana.

Diana était classée comme la plus moche et la plus répugnante du bidonville. Son physique laissait à désirer. Il faut savoir que cette adolescente de seize ans lui avait déjà déclaré son amour à plusieurs reprises. Et étrangement, Sam était apeuré lorsqu'elle passait à proximité. Impossible de savoir ce qu'il s'était passé entre eux pour observer un tel comportement.

- C'est une blague? lâcha-t-il dégoûté par cette idée.

- Très bonne idée Evan! Non attends, j'ai mieux! annonçai-je en me frottant les mains malicieusement.

- Oh non, je n'aime pas quand t'es comme ça, avoua Sam. Je dois m'attendre à l'impossible.

- Tu dois réussir à la dégoûter.

- Mais c'est elle qui me dégoûte! répliqua le brun en balançant son bras. T'as vu comment elle est crade? Elle se lave une fois tous les deux mois et ses dents!! Tu as vu ses dents!? Elles sont jaunes comme le maïs voire noires... Non, je ne peux pas! C'est au-dessus de mes forces.

- Si tu refuses, commençai-je pensif, tu devras l'embrasser!

Il manqua de s'étouffer. Evan retira sa casquette et remit sa coupe en place. Ses cheveux noirs étaient bien entretenus contrairement à la majorité des habitants de ce maudit bidonville.

- Je ne sais pas lequel est le pire! déclara-t-il ironiquement en faisant tournoyer la casquette sur son index.

- Fais ton choix Sam. T'as jusqu'à demain pour réfléchir.

Les échecsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant