Chapitre 11

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M A Ë L Y S S


Il était vingt-et-une heures trente, quand Jean débarqua chez nous affolé. Il ne prit pas le temps de nous saluer et entra directement dans le vif du sujet.

- Cette folle recherche Diana pour la tuer!

Mon père qui lisait un article sur l'économie du pays leva la tête sous le choc. Il retira ses lunettes de repos.

- Tu peux répéter s'il te plaît?

- Tu as très bien entendu! Mme Saiko a décidé de tuer l'héritière de l'entreprise Alezia.

- Une branche de ton entreprise papa? demandai-je.

Il hocha la tête pensif. Il essayait de trouver un moyen pour sauver cette demoiselle.

- Tu peux y aller? demanda-t-il.

- Impossible. Elle a réussi à bloquer l'accès du train dans ce sens. Pour le chemin du retour, le train est en marche jusqu'à 22h30.

- Mince! J'aurais dû faire le lien plus tôt.

- Papa, qu'est-ce qui se passe? m'inquiétai-je.

- Vas dans ta chambre Maëlyss. Cette histoire ne te concerne pas.

Je n'insistai pas et me levai du canapé. J'eus à peine le temps de monter une marche d'escaliers que j'entendis:

- Quand vas-tu lui dire la vérité?

Je reconnus la voix de Jean. Il semblait inquiet.

- Pour le moment, il y a d'autres problèmes à régler...

- Mais ce problème est majeur tonton! Plus tôt elle le saura, mieux ça sera!

- Jean, ce n'est pas le problème!

- Je comprends. Donc je vais lui dire moi-même.

- Tu ne comprends pas!! Une fois qu'elle l'aura appris, elle n'agira pas naturellement. Et tout le monde sera au courant à ce propos.

Un silence s'abattut, laissant mon coeur lourd. Pourquoi continuaient-ils de parler de façon mystérieuse, même pendant mon "absence"!? Cette histoire me chiffonnait énormément. Je continuai mon chemin jusqu'à ma chambre. J'hésitai à ouvrir la porte. J'étais prise d'un sentiment étrange. Mon coeur tambourinait sauvagement. J'étais en colère. Mais pas seulement. C'était quelque chose de très puissant, puisqu'il m'encourageait à faire ce qu'il m'avait interdit.

J'ouvris la porte et me jetai sur mon dressing. Je pris une robe mauve à froufrous qui m'arrivait aux genoux et la déposai sur mon lit. Je sortis une robe noir. Le bustier était parsemé de paillettes. Elle était courte devant mais longue derrière. Après une sage réflexion, je choisis la noire. J'avais décidé de porter la veste blanche en cuir que Jean m'avait offert il n'y avait pas longtemps de cela.

Je partis à la salle de bain, pris une douche, et décidai de changer de coiffure. Je n'aimais pas avoir mes cheveux lâchés à longueur de journée. Je les attachai en un magnifique chignon en laissant deux mèches sur les côtés. Pour mettre mes yeux bleus, j'attrapai l'une des mèches après l'avoir tournée sur elle même à plusieurs reprises, et l'accrochai à l'aide d'une barrette vers mon chignon. Cette barrette était décorée d'une petite fleur bleue.

Mon chef-d'œuvre m'avait ébloui. J'étais beaucoup mieux comme ça. Par contre, je ne possédais pas de palettes de maquillages. Je ne m'y connaissais pas du tout en cette matière. Je demanderai à Léa lorsque j'arriverai chez elle, pensai-je automatiquement.

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