Le récit de Firdaws-«Poussière d'empire»

4.« A chaque jour suffit sa peine.»

« Elle n'est pas folle ,
Elle y croit c'est tout ,
Elle le voit partout,
Elle l'attend debout ,
Une rose à la main ,
À part lui elle n'attend rien ,
Le regard absent ,
Elle est seule et lui parle souvent.
Elle n'est pas folle ,
Elle l'aime c'est tout.»

Il est là dans sa chambre , elle n'y croit pas , elle tombe à terre , elle lui parle , elle lui déclare son amour , a quel point elle regrette de l'avoir laissé mourir seul. Elle le supplie de revenir , qu'elle a besoin de lui. Que sans lui elle n'est plus rien , elle est juste folle de lui.

Firdaws est allongée sur son matelas , les yeux rivés au plafond. Elle croit voir ses yeux encore une fois. Il était banal , brun , le teint basané mais ces yeux se faisaient démarquée , il n'avait pas les yeux verts , bleu non ils étaient noirs. On ne pouvait apercevoir sa pupille.
Elle se lève , en repensant à la scène qui s'est déroulée hier. Elle n'a même pas vu , celui qui l'a défendu. Mais elle s'en fiche , pour elle plus rien n'a d'importance. Pour vous dire , elle a abandonné la prière , son seul refuge.
Petite princesse n'a plus son repère , elle n'a plus de sourire , ses épaules sont trop petites pour supporter ces maux.

En rentrant du boulot , elle est vide , elle est fatiguée de cette routine. Elle a la haine de nettoyer , ces poussières qui ne sont pas siennes. Assise sur son fauteuil , elle scrute ce sac de sport , c'est décidée elle veux extérioriser sa rage.
Capuche noire sur la tête , démarche de bonhomme. Mademoiselle veut reprendre du poil de la bête alors que son coeur crie à l'aide.
Elle avait la main sur le coeur , mais on lui a arracher le bras. La vie est dur. Encaissé les coups ou les éviter ?

Cela faisait une éternité , qu'elle n'est pas venue à la salle. Elle observe ces jeunes sur le ring , frapper est leur seul échappatoire.

«..- J'suis désolé ma fille , je suis la si ta  besoin ,
-C'est pas de ta faute Khali , murmura Firdaws ,
-Allez viens dans mes bras , rigola Zakarya.»

Elle se jeta dans ses bras , Zakarya était comme un père pour elle , c'était en quelque sorte le papa du quartier. Ils les a vu grandir , il l'a vu une petite gamine de 16 ans qui rêvait d'être une machine de guerre avec Saïd *rire* a une jeune femme qui a tout perdu. Est- ce un destin tragique ?

Après ce bref échange affectif , chacun remet sa carapace.

Dans le ring , Firdaws se déchaîne sur Zakarya. Il ne l'a jamais vu aussi violente , où est passée cette jeune fille qu'il connaissait ?
Le combat , continue Zakarya s'essouffle , elle ne veut pas arrêter , elle n'est plus elle même , comme si ce combat c'était toute sa life. Le diable a pris possession de son corps et de son cœur.
Il tombe net , l'élève a dépassé le maître. Toutes les personnes qui savourait ce combat , qui prenait plaisir à regarder la haine de cette femme sortir de son corps , ils sont tous sous le choque personne n'avait réussi à battre Zak , le Zak !
Cette homme assis sur un banc était là depuis le début , il l'observait , avec sa capuche noire , personne ne la remarquer. Il ricane , il ne l'a jamais vue dans cette état aussi vulnérable. Non , il regarde Firdaws , les autres diront qu'elle est dur mais lui il sait qu'elle n'a jamais été aussi vulnérable. Il s'empresse de s'enfuir avant qu'elle ne le voit. Il va la venger , il va faire des représailles , il a le sang plus chaud que les latins.

Cela n'a même pas pris un jour , pour que tout le quartier sois au courant que la tarpin du tiek's a fait manger le bitume à Zakarya.
Voilà une raison de plus , pour qu'elle ne sorte pas de chez elle. Sauf qu'elle n'a pas le choix , son frigo est vide tout comme son coeur. A peine un pied dehors que ces commères viennent la voir pour prendre de ses nouvelle. Dites leurs que la haine , ne s'efface pas même avec Photoshop.
Elle ne prend même pas la peine de leur répondre , elle fais ses courses à Lidl comme la plupart des gens qui sont en galères ou qui veulent un peu économiser.

Elle avance , écouteurs aux oreilles , elle s'arrête un moment pour se reposer avec ces sacs de courses qui pèsent une tonne. Sauf avant qu'elle ne se baisse pour les prendre , une autre personne l'a déjà fait à sa place. Elle se retourne sourcils froncée , elle voit un homme assez grand , imposant , mais ce qui l'interpelle c'est cette imposante barbe. L'homme ne prend même pas la peine de lui parler et avance face au bloc de Firdaws. Elle est choquée , ces hommes la , elle les respectaient , Saïd les appelaient Frère muz 2.0. L'homme en question est déjà arrivé au bloc. Elle court pour le rattraper et le remercier mais il ne s'arrête pas là et rentre dans le bloc en l'attendant.

-Euh..euh..merci.

Il ne prend pas le temps de lui répondre et monte les escaliers quatre à quatre. Arrivé à son étage , elle le remercie encore une fois. Cette fois-ci il lui adresse la parole le regard toujours scotché au sol : « Ne me remercie pas , et si le mec qui voulait te frapper la dernière fois reviens t'embêter , dis le moi.»

Il part à toute allure , sans lui laisser le temps de lui répondre. C'était donc lui , qui l'avait défendue. En plus de ça , elle n'a pas besoin de son aide. Elle n'a jamais vu un homme aussi pieux qui en donne l'impression. C'est la première fois qu'un homme ne la regarde pas , rectification ne regarde pas son corps.
Il doit craindre Dieu lui.

Le soir viens , elle ne dors pas , ses factures s'entassent , ses problèmes s'entassent. Toute la nuit , elle gribouille son cahier pour ne pas faire de crises d'angoisse sa l'aide. Dans son monde , les jeunes te traquent et te frappent , ou les petits se butent , fument du crack et montent en grade.
Ces idées-noirs avait disparu pour laisser placer au néant , elle n'a plus de pensées  , elle est vide. Pour la première fois , elle réussi à s'endormir , son pouce entre ses lèvres. Elle a l'air apaisée mais ce n'est qu'une impression.

Le soleil se lève , la haine se réveil , une nouvelle journée commence.
Elle se rappelle des paroles de Saïd : - Ne respecte jamais ceux qui ne te respectent pas , regarde-les dans les yeux avec ton regard le plus noir pour les faire trembler de peur.

Elle n'a jamais réussi à appliquer son conseil. Elle était respectueuse , le regard timide , mais maintenant elle a le coeur le plus niqué de Paname.

Sa banlieue la consume , sa cité part en couilles de jour en jour.
Aujourd'hui , elle veut changer de vie , cela va prendre du temps mais son premier objectif est de quitter son boulot pour un nouveau job ou elle ne se casse pas le dos pour un petit salaire de misère.
Elle aire dans les rues de sa ville , laissant son CV dans chaque magasin , elle a fais un effort pour être présentable. Elle veut se donner toutes ses chances. La nuit commence à tomber , elle s'empresse de rentrer. Dans le bus elle reçoit un message :« Hey ! C'est Karima jspr que t'va bien viens à la Chicha Lounge.»
Elle hésite , après tout , sa va lui faire peut-être faire changer les idées.