8.Et quand la nuit tombe , les larmes aussi.

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«On est tristes , et nos cœurs saignent mais on se cache derrière nos grandes gueules et nos mots durs»

Je n'ai aucune notion du temps , je sais juste qu'on est en plein milieu de la nuit et que je n'ai toujours pas fermé l'œil.  Je me redresse et me rassois dans le coin de la pièce légèrement éclairer , le silence est calmant mais je n'arrive pas à m'empêcher de penser à serait-ce autre chose que sa mort , au fond de moi je sais qu'il n'est pas mort du cancer ou d'une maladie. Je sais qu'il n'est pas mort au hasard , il y'a une raison. Il me l'aurais dis , je savais tous les détails de sa vie même les plus sordides.
Peut-être , peut-être que son meilleur ami ma menti , il ne s'est pas gênée pour mentir à mon sujet alors pourquoi pas sur son pote ?
J'essaye de me rassurer comme je peux.
Seule au milieu de ma peine , je dit stop ; Je tire ma révérence.

Elle se regardait dans le miroir de sa minuscule salle de bain , l'œil hagard une boîte de lexomil à la main dans la main. La fatigue , l'angoisse , mais surtout une inexplicable douleur pouvaient se lire sur les traits tendues de son visage.
Maintenant une heure qu'elle n'a pas bouger , qu'elle n'avais pas parlé , qu'elle se tenait immobile , glacé dans sa souffrance , sans pouvoir agir. C'était comme si le temps s'était arrêté et , que les secondes ne s'étaient écoulées , depuis qu'elle avait croisé au détour d'une photo l'être pour qui elle aurait tout donner.

Alors chaque soir elle luttait ardemment , pour ne pas s'endormir à jamais. Elle luttait dangereusement contre son envie de se foutre en l'air.
Mais chaque soirs envers et contre tous , elle gardais au fond du gouffre où auparavant se logeait dans son coeur une timide lumière.
Une minuscule lueur d'espoir , la pensée presque ridicule que son calvaire allait s'apaiser. Mais à chaque réveille était plus décevant que le précédent , plus douloureux ,plus déroutant. L'estomac barré par une blessure profonde , le cœur serré par les regrets , les yeux brouillés par les larmes , après des heures amorphes sur son lit , elle en sortait enfin pour se mettre à la fenêtre. Puis son regard , oscillait entre le sombre spectacle de la rue et la pendule en bois suspendu à côté. Elle regardait défiler les gens , qui avançait à une lenteur déconcertante.

Ni amis , ni distraction pour apaiser ses jours. Ni nourriture , ni douceur pour apaiser ses maux. Les plaisirs de cette vie la rendait malade. Elle se laissait mourir doucement au même rythme que le temps.

Mettre un point final pathétique , dans le récit de mes tourments. Difficilement , j'ouvre enfin le tendre poison. J'en extrait une poignée de petites pilules blanches qui donne à la pigmentation de ma peau une couleur grisâtre. La main tremblante , je les approches de mes lévres entre-ouvertes. Des douloureuses larmes perlent de mes yeux. J'ai mal. Mais le calvaire est bientôt fini.

Au fond de mon coeur j'hurle , je suis rempli de tristesse , je suis au bord du gouffre une sensation éperdument douloureuse , cette sensation qui me laisse sans voix mais mes pensées se multiplient.
Ce soir il serait temps de vider ce sac , qui pèse lourd sur mes épaules. Je dois vider ce sac de larmes , qui est un lourd fardeau , mais ce soir je vais mettre un terme à tout cela.

Soudain , au fond de l'appartement j'entend un pib impersonnel qui retentit de plus en plus fort. Un appel. Juste avant d'en finir ? Je me précipite alors jusqu'au téléphone. Un numéro inconnu s'affiche sur mon téléphone dansant par les vibrations. Sans réfléchir j'ai mis fin à ma fin pour un numéro inconnu. La détermination qui était si présente s'est envolé en un son. Alors autant répondre ;

-«Allô ?»

Il venait du fond des entrailles , presque inaudible et roc à la fois.
Un rire d'homme sincère et joyeux sors du cellulaire.

-« Ah nan c'est pas Jawad là ?»

-«Non..»

- « Ok désolé , mauvais numéro , attends , attends.»

J'entends un homme ou plusieurs parler derrière. Mais si il s'est trompé de numéro pourquoi me demande-t'il d'attendre ?

-«Excuse le maton guette.»

Je ne réponds pas.

- «Merde sa à couper.»

- «Nan , attends.»

Pourquoi ? Pourquoi je retourne pas à mon suicide ? Je démande à un parfait inconnu de m'attendre..Attendre quoi de moi ? Y'a plus rien à attendre d'une épave comme moi.

- «Oui Mlle , qu'est ce qui se passe ?»

Alors sans prévenir , à la place de paroles se sont d'énormes sanglots qui sortent de ma bouche... Je pleure toutes ses fois , où par pudeur envers moi-même , je n'ai laissée sortir ma souffrance.

-« Doucement , doucement. On a le droit de pleurer Mlle mais doucement , on pleure pour se libérer pas pour se charcuter.»

C'est dans cette étrange nuit , par une étrange coïncidence , qu'a commencer cette étrange conversation.

Le récit de Firdaws-«Poussière d'empire»Où les histoires vivent. Découvrez maintenant