Chapitre 10

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Toujours en tenant sa main, Maxwell l'entraina dans le couloir de gauche. Une suite de portes se succédaient des deux côtés du corridor, le jeune homme marcha jusqu'à celle qui se trouvait le plus au fond et l'ouvrit avant d'y entrer. Marie le suivit, ravit d'avance du calme dont elle allait pouvoir profiter, éloignée ainsi des grands vampires de ce monde qui ne voyaient en elle qu'une bête curieuse.

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La pièce dans laquelle ils venaient d'entrer était une grande bibliothèque. Des tonnes d'étagères étaient fixées sur tous les murs peints en rouge, des pouffes pourpres étaient installés sur le sol au milieu de la pièce, à côté se trouvait une grande table en chêne noir entourait de chaises. Le parquet et les étagères  étaient aussi noirs que la table. Dans l'air flottée une légère odeur de vieux manuscrits.

- Bon, fait moi voir tes bras, demanda Maxwell à Marie en s'asseyant à la table.

    Elle déposa la veste de smoking que Maxwell lui avait prêté sur le dossier de la chaise et s'assit en se tournant vers lui et en lui tendant ses bras. Il les frôla du bout des doigts, comme fascinait.

- C'est vraiment bizarre que tu ne guérisses pas, dit-il innocemment.

    Marie se crispa, le jeune homme remarqua son erreur et tenta de se rattraper.

- Enfin, non... je voulais dire que... désolé, finit-il par dire en baissant misérablement la tête.

- Y a pas de mal, c'est pas grave, voulut-elle le rassurer, mais ils savaient tout deux que ça l'avait  profondément blessé.

    Un silence gêné s'installa entre eux, ils se fuyaient du regard, évitaient de se toucher. Maxwell fut le premier à le briser en lui disant d'une petite voix :

- Je peux te donner un peu de mon sang, ça t'aideras peut-être à guérir plus vite.

    Marie hocha la tête, toujours sans oser le regarder dans les yeux.

- Oui, j'ai déjà essayé avec ma sœur, normalement ça marche.

    Elle entendit le bruit familier des crocs transperçant la chair, Maxwell approcha son poignet des lèvres de la jeune fille et elle but le liquide chaud qui s'en écoulait abondamment. Le sang de vampire était bien plus gouteux que celui des humains, mais ils avaient interdiction de boire celui d'un autre buveur de sang sans son accord. Marie décolla à contre cœur sa bouche du poignet de Maxwell.

- Tu peux continuer si tu veux, lui dit ce dernier en rougissant légèrement.

    Ce coup-ci elle posa son regard droit dans le sien, tentant de le cerner, de déchiffrer son expression. Sa proposition était tentante mais inhabituel, les vampires chérissaient le nectar rouge qui les maintenait en vie, d'autant plus s'il s'agissait du leur, même sa propre famille ne lui avait jamais autorisé à le faire –sauf pour les cas de force majeur- et elle-même ne donnerait pas son sang à n'importe qui. Et puis il y avait un côté un peu... malsain de faire ça en famille ou entre amis, puisque c'était surtout une pratique utiliser par les couples vampires, pour se prouver qu'ils s'aiment, assez comparable à un baiser. C'est pourquoi cette proposition laissait Marie plutôt perplexe. N'obtenant pas de réponse, Maxwell commença à bafouiller avec un drôle de sourire gêné :

- Ha,ha, ha...  je rigole... c'était... une blague !

    Peu convainquant mais elle décida de ne pas l'embarrasser d'avantage.

- Tu m'as fait peur ! (puis elle enchaina) On ferait mieux d'y aller, les autres doivent se demander où est-ce qu'on est passé.

- Oui tu as raison.

La Dynastie du SangOù les histoires vivent. Découvrez maintenant