Chapitre 4 : La voiture aux vitres teintées

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Une semaine passa, nous n'avions aucune nouvelle de Giulia. Nous espérons qu'elle y aillait mieux. Mais j'avais l'impression que cette rencontre avait perturbé mon quotidien. Je me sentais espionné, je n'en avais pas parlé à Mamma de peur de trop l'inquiéter. J'avais cette sensation que l'on me suivait en voiture, mais les voitures que j'apercevais étaient bien sûr, toutes différentes. Je devenais paranoïaque, je craignais quelque chose, mais je ne sais pas quoi exactement. Mais un jour, tous mes doutes se confirmèrent. Un dimanche matin, alors qu'Eléonora et moi avions décidé de faire deux trois courses ensemble sur la place du marché de Trapani. Eléonora fit une rencontre étrange. Le marché était à son comble, tout le monde profita du marché pour ses prix abordables. La vie n'était pas facile en Italie. Je n'arrivais plus à voir le sol tellement, il y avait du monde. Alors que je m'arrêtai à un stand de fruits et de légumes. Eléonora me laissa quelques minutes pour aller prendre ses pains typiquement italiens la " ciabatta" à la boulangerie non loin du marché. On a été séparé peut-être dix petites minutes. Un peu, plus tard, je vis Eléonora me rejoindre, elle paraissait toute pâle. Elle avait l'air dans ses pensées. Je la regardai un instant puis je tournai mon regard vers une voiture qui roulait sur l'une des routes non-barrer par le marché. Cette voiture aux vitres teintées me semblait familière. Eléonora était absente, jusqu'au moment où je lui adressai la parole.

- Alors tu as trouvé tes fameux pains sorellastra ?! Dis-je

- Euh ... Oui oui, j'ai mes pains.

Je la regardai étonnée de sa réponse. Je, lui demandais-je si elle allait bien ? Elle me répondit que oui, elle avait juste un mal de crâne désagréable. En rentrant, Eléonora me proposa de venir boire une tasse de thé dans son nouveau cocon familial. J'avais un petit contre temps, il fallait que je ramène les courses à la maison et aide Mamma à entretenir la maison.

- J'aimerais bien Eléonora ! Mais je dois aider Mamma.

- Euh, je comprends ! Je te propose donc de venir dîner avec nous ce soir.

- D'accord, puisque tu insistes ! À ce soir sorellastra.

Après avoir rangé la maison, et préparer à manger avec Mamma. Nous décidions d'aller chez le coiffeur. Maman opta pour un petit soin pas trop chère et des boucles. Quant à moi je l'ai juste accompagné, j'aime partager des moments avec elle. C'est incroyable comme je me sens en sécurité avec elle. Alors que les femmes du salon me regardaient étrangement. Mamma leva la voix et dit : " Regardez ma fille comme elle est belle, aucun homme ne mériterait cette perle au teint matte". Elle me regarda à travers le miroir et me fit un clin d'œil. J'étais très gêné, mais je comprenais la démarche de maman. Le coiffeur qui coiffait maman ajouta : " C'est vrai qu'elle est belle et différente des autres ". Mamma sortis du salon de coiffure toute pimpante.

- J'ai horreur qu'on regarde mon enfant de cette manière !

- Maman ce n'est rien, tu sais ! Il y a juste des jours où c'est un peu plus désagréable.

- J'aimerais te garder auprès de moi toute ma vie, sans que tu te maries chéri. Ajouta-t-elle

Je la regardai, le sourire aux lèvres. Je lui réponds qu'un jour ou l'autre, je partirais de la maison que je sois mariée ou pas. Une femme arrivée à un certains âge qui n'est toujours pas marier, c'est très mal vu chez nous. Mais en 1970, les femmes commencent à essayer de prendre leur indépendance. Puis où trouverais-je un mari qui m'accepterait pour ce que je suis, dans une Italie raciste et conservatrice ?
Il est 20 h, et je ne suis toujours pas prête. Papa m'accompagne en voiture chez Émilio et Eléonora. Il habite au nord de Trapani, nous nous sommes un peu plus au sud près de la mer. Papa salue son fils aîné et sa belle-fille et il s'en alla. Eléonora avait préparé de bonnes escalopes milanaise et des tomates mozzarella au basilic. Après avoir mangé avec mon frère et ma belle-sœur. Émilio alla regarder son football dans un café du quartier. Pendant qu'on nettoie la table et la vaisselle avec Eléonora, elle s'interrompt brusquement. Je m'arrêtai aussi, surprise de son comportement. Elle me regarde et me demande de m'asseoir. Elle n'est pas à l'aise, ça se fait voit sur son visage.

- Assis toi Graziella ! J'ai quelque chose à te dire ! Ordonne-t-elle

- Mais ... Qu'est-ce qui se passe Eléonora ? Tu as un comportement étrange depuis notre retour du marché.

Je m'assois tout en gardant la serviette dans les mains, qui me servait à essuyer la table à manger. Elle s'assoit à son tour et m'explique ce qui c'est passé ce matin-là, alors qu'elle sortait de la boulangerie.

- Je venais de sortir de la boulangerie, en rangeant mes courses dans mon sac en tissus sur le trottoir. J'aperçus une voiture s'arrêtant devant moi, surprise, je levai la tête. C'était une voiture noire aux vitres teintées à vrai dire, Graziella, j'eus la chair de poule. La vitre arrière se baissa lentement, les minutes paraissait longues. Un bel homme, aux yeux verts et les cheveux très bruns me fixèrent. Je le fixai à mon tour sachant que faire. Il ajouta aussitôt : "Qui est la jeune demoiselle se trouvant avec vous sur le marché ? "
J'ouvrais les yeux grands ouvert en entendant cette question déplacer. Ce n'est pas si difficile de prononcer, ne serait-ce qu'un simple " Bonjour Madame " quelle impolitesse. Je me suis mise à bégayer, je n'arrivais plus à articuler.
Je lui répondis prise de panique : " Graziella ma belle-sœur ... " Mais au moment où je voulus à mon tour lui poser une question. La voiture démarra aussitôt qu'elle y était venue.

Je resta bouche bée face à son annonce. Tout se mit dans l'ordre dans ma tête. C'est pour cela qu'elle était devenue étrange, à son retour de la boulangerie. Mais qui était donc cet homme ?

- Tu ne m'en veux pas, j'espère ? Je suis désolé encore désolé, Graziella ! J'ai peur de t'avoir mise en danger.

- Non ! Je comprends ta réaction. Comment ça en danger ?? Répondis-je étonné de son affirmation

- Écoute après mettre à remémorer cet épisode en boucle, sur le chemin de mon retour vers la maison. Je reconnus l'homme dans la voiture.

Elle s'est mise à rougir, elle était vraiment mal à l'aise ça se voyait qu'elle culpabilisait d'en avoir trop dit. Mais je compatissais et je ne voulais surtout pas la mettre mal à l'aise. Mais je pris conscience que ça pouvait peut-être être grave.

- Comment ça Eléonora ?! Qui ça peut bien être ? Tu le connais ?

- Pas vraiment Graziella ! Mais je pense que c'est Tiano Puccinelli qui te recherche ! Son visage m'est revenu un peu plus tard.

Quand elle prononça le nom de "Puccinelli, mon cœur se mit à faire un bon. L'accident au mariage me revint en tête. Je ne me sentais pas très bien. Je ne suis pas du genre à stresser pour un rien. Mais Puccinelli veut dire fils de l'un des plus grands mafieux du sud de l'Italie. Mais pourquoi un fils de mafieux chercherait à savoir un plus à mon sujet, moi une simple habitante de Trapani. Après avoir entendu les 10 milles hypothèses d'Eléonora concernant les démarches du fils Puccinelli. Je décidai de rentrer chez moi, la boule au ventre accompagné par mon frère en voiture. Pendant qu'il chantait en même temps qu'une chanteuse italienne à la radio. Je repensais à ce que ma belle-sœur m'avait appris.
Je m'allonge dans mon lit, anxieuse. Je ferme les yeux en espérant que je croiserais ou entendrais plus jamais parler de cet homme et ni de son nom de famille.

GraziellaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant