Leïa d'Heaveron
Je ne cesse de triturer mes cheveux, l'anxiété doit se lire sur mon visage pâle, je me regarde depuis maintenant une heure dans le miroir de ma chambre.
- Leïa ? Je peux entrer ? demande une voix que je reconnaîtrais entre toutes les autres.
Je ne réponds rien et elle entre dans la vaste chambre qui m'appartient depuis cinq ans. Sans qu'elle s'y attende, je me jette dans ses bras et une larme coule le long de ma joue, mais je l'essuie vite avant qu'elle n'ait le temps de la voir.
Je me redresse pour voir son visage si semblable au mien et pourtant tellement différent.
- Laïla... et si nous sommes séparées ? Je ne pourrais pas !
- Nous ne serons pas séparées Leïa, sois en sûre.
Je plonge mon regard dans ses yeux si rares qui me réconfortent, et je lui sourit.
- Nous ne serons pas séparées, Laïla.
Mon affirmation la fait sourire, ce qui me fait plaisir. Je défroisse ma jupe verte d'eau du plat de la main et contemple mes ballerines vernies sans un mot.
- Bon on y va ? Vaut mieux ne pas être en retard ! s'exclame ma jumelle.
Nous sortons en trombe de ma chambre que je prends la précaution de fermer à clé, puis nous dévalons les escaliers au risque de nous tordre une cheville.
La douce chaleur de printemps caresse ma peau, nous tournons la tête à droite puis à gauche pour aviser du chemin le plus court et sur pour arriver à l'heure au Centre. Nous nous trouvons dans le quartier Ouest de WitchBury, notre école, ou plutôt village dans lequel nous résidons et où se trouve notre école. Autour de nous s'étendent des plaines verdoyantes et des forêts sont disséminées un peu partout. En regardant au bout du chemin des résidences, on aperçoit un bout de mer qui touche notre côte.
Au loin, on peut distinguer les immeubles du quartier Centre, nos bâtiments de cours, les logements de nos professeurs, des élèves du Centre mais aussi la salle de la cérémonie annuelle.
- Par là ! dis-je en indiquant la vaste plaine dégagée.
Nous commençons à courir dans le vent frais qui s'engouffre dans nos cheveux. Nos jupes d'uniformes flottent, portées par le vent, mais nous ne faisons rien pour les en empêcher et continuons de courir. Ma cravate de la même couleur que ma jupe s'est décrochée et vole maintenant avec mes cheveux qui tournoient dans mon deux.
Notre avancée est remarquable je ne pensais pas arriver jusque là en si peu de temps ; il doit nous rester un bon petit kilomètre qui font bien mal aux pieds à cause des ballerines mais sinon je pense que nous serons à l'heure.
Nous traversons une forêt peu épaisse et nous engouffrons à nouveau dans le vent et la lumière. Quand nous atteignons le seuil du quartier Centre délimité par des trottoirs maintenant en béton, nous stoppons notre course effrénée pour marcher tranquillement comme les autres passants qui nous auraient regardés d'un mauvais œil si nous avions continué de courir.
- Laï' ! Leï' ! nous appelle quelqu'un dans notre dos.
Nous nous retournons pour trouver Soleyman et Ivan dans leurs fabuleux uniformes oranges, signifiant qu'ils appartiennent au royaume du Sud.
Je me jette dans les bras de notre cousin, Soleyman, avant ma sœur qui en profite pour prendre la place dans les bras de son meilleur ami.
- Alors ? Pas trop anxieuses les filles ? nous demande le premier le sourire aux lèvres.
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Le cercle des cinq mages
FantasiaIls sont cinq. Cinq jeunes adolescents de quinze ans. Ils ne se connaissent pas mais vont apprendre, tout en tâchant de protéger leur monde. ---