Le son du silence

Jour 14

Au début elle n'était rien. Juste une fille aux airs perdus sur un banc. Ca aurait très bien pu s'arrêter là. Mais voilà, petit à petit, Lune s'était immissée dans son monde, la rencontrer était devenue une routine, jusqu'à devenir un élément indispensable de sa journée. Tout ça c'était fini maintenant. Le train du quotidien avait déraillé pour un manque d'attention. Bilan de l'accident : deux blessés graves avec deux cœurs brisés et un mort : leur amitié.

Zachary s'engouffra dans le tram, l'air renfrogné. Il faillit ne pas la reconnaître, avec ses cheveux coupés. Elle portait une robe t-shirt assortie d'un gilet, et se tenait sur la rame d'en face. "Toujours aussi belle." songea-t-il. Derrière lui, les portes commençaient à se fermer. Il bouscula des personnes en courant pour sortit à temps. Lune était assise sur un banc, plongée dans sa lecture en attendant son tram. Il cria son nom, mais évidemment elle ne l'entendit pas. L'appeler était un simple réflexe, un cri du cœur. Il fit le tour et traversa afin de se trouver de son côté. Essoufflé, il se posta devant elle. Elle dû sentir son regard posé sur elle car elle releva les yeux vers lui. Ceux-ci lui lancèrent des éclairs. Elle ferma son livre et se leva subitement, s'apprêtant à partir.  Il lui attrapa le bras.

- Lune, écoute-moi...

Puis il se rendit compte de ce qu'il venait de dire. Il claqua la paume de sa main contre son front.

- Merde, je ne trouve jamais les bons mots.

Elle sourit malgré elle. Alors elle croisa les bras pour lui montrer sa colère.

- Lune, je sais que je suis nul. Je sais que tu m'en veux et que tu as toutes les raisons de le faire. Mais s'il te plait, pardonne-moi. Je me comporterais bien pour une fois, je deviendrais le garçon que tu mérites.

Le cœur de la jeune fille lui disait " Jettes-toi dans ses bras !" et son cerveau lui criait " Fuis ! Pars en courant !". Tiraillée entre les deux, elle resta sur place, les bras ballants.

- Je t'aime Lune. avoua-t-il le rouge aux joues.

Le cœur gagna sur le cerveau. Elle se rapprocha de lui en souriant. Il se pencha et déposa un délicat baiser sur ses lèvres. Elle y répondit à cœur joie.

L'amour est un langage universelle.