Jour 7

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Comme une pluie blonde tombant à ses pieds, les mèches de cheveux tombaient au fil des coups de ciseaux. La vision troublée par des larmes de rage, Lune coupait ses cheveux de façon hasardeuse. Elle les coupa bien court, histoire que, la prochaine fois, on puisse bien voir qu'elle portait un appareil auditif. Elle ne jouerait plus jamais à faire semblant, à faire comme si un garçon pouvait tomber amoureux d'elle comme une fille normale. Son propre jeu s'était retourné contre elle. Quand elle estima que son carnage était terminé, elle posa les ciseaux sur l'évier. Des mèches courtes coupées inégalement partaient dans tous les sens, mais elle s'en moquait. D'un revers de la main, elle essuya ses larmes.

Puis, calmement, elle attrapa un balai et balaya ses cheveux tombés à terre, comme elle balayait ses dernières miettes d'espoir.


Assis sur le banc, Zachary tapait nerveusement du pied. Les rôles avaient été inversés, maintenant c'était lui qui l'attendait. Il se pencha pour enfouir son visage dans ses mains. Mais quel imbécile ! Il s'en voulait atrocement. Il était vraiment trop bête. Voilà pourquoi il se retrouvait sur ce banc, un bouquet de fleurs à ses côtés, à attendre quelqu'un dont il redoutait plus que tout l'absence. Les fleurs, c'était pour se faire pardonner. Et puis, Lune, elle méritait toutes les fleurs du monde, et des mecs bien mieux que lui. Seulement, le rejoindrait-elle aujourd'hui ? Lui accorderait-elle une chance ? A moins qu'il les ait déjà toutes usées.

Il attendit jusque tard dans la nuit pour partir, tenant tristement du bout des doigts son bouquet, les pétales de roses tombant au sol comme des larmes écarlates.


Le son du silenceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant