Chapitre 2

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En rejoignant Annabelle, elle me sermonna sur le fait que je sois souvent en retard ces temps-ci et que ça serait la dernière fois qu'elle m'attendrait avant les cours. J'essayais de lui expliquer qu'en ce moment mon réveil avait des problèmes et qu'il ne sonnait que quand il le souhaitait mais elle ne voulu rien entendre.

Elle avança d'un pas qui se voulait plus rapide que moi pour bien montrer qu'elle faisait la sourde oreille et faisait voler sa longue queue de cheval blonde de gauche à droite grâce à sa cadence dynamique. Elle était de dos mais on pouvait malgré tout distinguer sa fine silhouette, son jean noir et sa veste en jean s'accorder parfaitement à son corps gracieux.

Elle s'arrêta brusquement et se retourna vers moi, me laissant apparaitre son visage aussi magnifique soit-il. Ses yeux de biche parfaitement maquillés ressortaient ses yeux verts et son rouge à lèvre de couleur mat mettait en avant ses lèvres idéalement dessinées. Malgré son apparence superficielle, Anna était une fille avec le coeur sur la main et sa popularité ne lui montait en rien à la tête.

Elle m'arracha de mes pensées en criant un "à ce soir" presque habituel et je me rendis compte que la sonnerie du lycée avait retentit. Nous avons alors pris des couloirs différents pour retrouver nos salles de cours respectives. Lorsque j'arrivais à temps devant la porte du cours de Mrs.Ratrovski, celle-ci ne put s'empêcher de me lancer un petit pique du genre "juste à temps, pour une fois". Toute la classe s'est mise à me dévisager et je pris la dernière place libre dans la classe. Point positif, je n'avais pas à chercher d'excuse.

J'étais assis à côté d'une fille à lunettes, que je n'avais jamais remarqué jusqu'à présent. Ses cheveux châtains attachés en chignon lui donné un air discret mais sûre d'elle.
Pendant que notre professeur de français nous rappelait ô combien il était important de savoir parler plusieurs langues, je me demandais si cette fille était nouvelle ou pas.

Je ne n'avais jamais fais attention à sa présence depuis le début de l'année alors que je prends toujours soin de me rappeler du visage des gens qui m'entoure. Annabelle me disait souvent que c'était "flippant" d'essayer de me souvenir des personnes physiquement mais je lui répondais que ça permettait au cerveau de se développer. Même si en réalité je n'en avais aucune idée.

Depuis tout petit, me souvenir du visage des gens qui m'entoure et pour moi normal. Je ne me souviens plus de quand est ce que j'ai commencé à pratiquer ce "hobby" mais c'est devenu inconsciemment une manie. Alors pourquoi je ne me souvenais pas du visage de la fille à lunettes?

Deuxième sonnerie de la matinée, et ça ne faisait que commencer. À quelques minutes de la fin de la pause, peu avant la reprise des cours, je croisais Anna qui avait l'air préoccupée et perturbée. Sa queue de cheval habituelle, très haute et tirée vers l'arrière était défaite et quelques mèches blondes de sa nuque s'échappaient de son élastique. Elle ne négligeait jamais sa coiffure ou son maquillage. À partir de ce moment, j'ai su que quelque chose ne tourné pas rond. J'ai essayé de l'interpeller mais elle ne me répondit pas. Je remarquais qu'elle n'avait même pas fait attention à ma présence. J'ai voulu la poursuivre mais mon cours d'histoire aller commencer.

Je rentrais alors dans la salle et comme à mon habitude, m'installait au fond près de la fenêtre, pensant à l'attitude bizarre qu'Anna venait d'avoir.

Tous les autres élèves s'étaient installés à l'avant de la salle de classe, le plus près possible du bureau du professeur.

- Dans quelle classe je suis tombé? pensais-je intérieurement.

Devant moi était installé la fille à lunettes du premier cours. Je la regardais attentivement de dos et m'aperçus qu'une lueur étrange l'entourée. Une lueur pure, si fine, presque transparente et d'une beauté tel que je n'avais jamais vu. Je n'arrivais plus à tirer mon regard de celle-ci et quand elle se retourna je ne pris même pas la peine de détourner les yeux, lorsqu'elle prit la parole.

- Si tu comptes me mater pendant tout le cours, essaie de le faire discrètement au moins, raillât-elle. Ou alors tu vas encore te prendre une remarque par un prof.

Sa voix était douce, mais à la façon dont elle avait lancé sa phrase montré qu'elle devait avoir un sacré caractère. La lueur qui l'entourait ne s'effaçait pas et je trouvais ça à la fois fascinant, mystérieux et troublant.

- Tu... Tu as une sorte de... Comment dire. Une sorte de lueur qui t'entoure, dis-je.

Je ne sais pas ce qu'il m'a prit de dire lui dire, ça peut paraître bizarre de lancer ça comme ça. Elle a sûrement dû me prendre pour un fou mais c'est la seule chose que j'ai trouvé à répondre. Ce qui était encore plus bizarre c'était sa réaction. Elle blêmit et murmura doucement:

- Adam?!

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