Savages : Chapitre 2

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Ses cheveux s'ébouriffaient à cause de la brise chaude de l'été. Il se levait de sa chaise longue et remit un polo, il était temps pour lui de partir. Ses amis l'attendaient. Il salua ses parents. Newt avait un avenir tout tracé, il reprendrait la multinationale de son père. Il se regardait un peu dans la glace et remit le col de son polo correctement. Il devait être impeccable, son père était quelqu'un de stricte, de maniaque et qui appliquait une discipline presque militaire. Il était l'un des hommes les plus puissants du comté. Son fils devait être à l'image de sa réussite.
Il descendait les escaliers qui pavaient l'entrée de sa demeure et monta dans sa voiture, il ouvrit le toit ouvrant de la décapotable et démarra son moteur. Il filait à toute allure sur les petites routes de campagne qui surplombaient la forêt. Il aimait conduire, ça le rendait vivant, ça lui insufflait l'air plus fort dans ses poumons. Il aimait que le vent lui fouette le visage, qu'il y ait cette morsure d'air sur sa peau, cette adrénaline qui montait dans son ventre lorsqu'il appuyait plus fortement sur la pédale d'accélération. Rouler vite lui donnait une impression de voler.
Newt était un enfant unique, gâté et riche, ce qui lui donnait un sacré avantage sur la société car il partait bien dans la vie. Son avenir brûlait de mille feux devant lui.

Il abordait une mine souriante aujourd'hui, le soleil brillait avec une telle ferveur que ça rendait rayonnant le garçon. Il était en deuxième année de droit, à l'université et il passait beaucoup de temps à travailler. Ce qui rendait ses parents très fiers de lui. Il était le parfait et charismatique gamin de bonne famille, cultivé et ouvert d'esprit. Il mit ses lunettes de soleil et se gara devant la maison de Teresa. La brune ne tarda pas. Newt avait beaucoup d'amis, c'était quelqu'un de sociable, de charmant et d'agréable autant à écouter parler qu'à regarder. Il était d'une étrange beauté, presque angélique, qui sortait du commun des mortels, une beauté qui ne laisse personne indifférent. Accueillant avec un bon caractère, il ressentait sans cesse ce besoin d'aller vers les gens, d'être extraverti, de vivre chaque instant comme un nouveau contact avec le monde. Mais sa beauté était un vecteur principal de sa popularité.
Jamais il ne doutait de lui, jamais il ne ressentait la peur d'aller parler à des inconnus, de leur prouver qu'une conversation pouvait changer leur vie. Il aimait le monde, les gens, il les aimait au point de vouloir découvrir les 7 milliards d'humains de la planète Terre. Il trouvait l'humanité ressourçante. Il ne voyait que le bien dans chaque personne, ce disant que c'était la faute à pas de chance si leur vie prenait un tournant sanguinaire, violent ou suicidaire. Il aimait contempler l'humanité dans son entièreté.
Altruiste et généreux, il n'hésitait pas à partager son savoir et ses découvertes, il n'hésitait pas à partager son amour pour l'espèce humaine aussi. Il se sentait bien quand il était baigné dans la foule, que les épaules des autres frôlaient les siennes, que ses doigts rencontraient le tissu des autres, il aimait sentir leurs souffles rauques, entendre leurs voix comme si c'était la plus belle mélodie du monde.
En réalité, il n'y avait qu'une voix qu'il aimait particulièrement, une seule qu'il cherchait en vain dans la foule, dans les rues blindées du samedi après-midi. Il n'en cherchait qu'une mais elle ne résonnait que dans sa tête. Cette voix qui le faisait vibrer, qui lui parlait, qui chantait parfois. Cette voix qui lui donnait des frissons. Ce n'était pas la sienne, pas la petite voix que l'on a dans sa tête, non, c'était la voix d'une autre personne. Comme un lien indescriptible avec l'inconnu. Cette voix restait sans visage, elle était une musique dans l'obscurité que lui imposaient ses paupières closes. Elle venait dans la nuit, agrémenter ses songes d'une mélodie à laquelle Newt s'était accroché, comme un navire a besoin de son ancre, comme un marin a besoin de son phare. Cette voix qui lui parlait dans ses songes l'avait rendu accro à ce son. Il ne s'en passait plus, et les rares nuits où il ne lui restait que le silence, il se sentait profondément triste, perdu et abandonné. Pourtant, il était de loin l'un des garçons les plus enjoués de la Terre. Mais ce secret qu'il gardait enfoui dans ses entrailles lui donnait encore plus envie de se surpasser. 

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