Hypocrisie lunaire

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La beauté de la lune,

A capté mon triste regard.

Et seule au milieu de la brume,

Je souris dans le noir.

Personne ne me comprend,

Mais je l'aime, c'est ainsi!

Cet étrange monarque fascinant,

Du ténébreux royaume de la Nuit.


A cette âme tourmentée, de sa voix mélodieuse, la Raison répond:


Du haut de son trône dans les nues accroché,

Certes sa lueur bienveillante éclaire le monde.

Mais il assiste à tous les crimes de l'humanité,

Unique spectateurs de ces actes immondes. 

Complice muet, témoin aphone, puits sans fond,

Il emmène au matin tous les nocturnes secrets

Et les enfouit dans des abîmes des plus profonds

Celui de sa conscience blanche immaculée.


Les loups malheureux chantent ses louanges,

Et son réconfort ils pensent aussi recevoir

Mais ils sont victimes d'un fallacieux échange:

Celui des merveilleux rêves contre le désespoir.

Cela peut sans doute paraître très étrange,

Mais la lune n'est pas ce qu'elle laisse voir:

Car dans quel monde aurait-on vu un ange,

Pouvant faire irradier sa lumière dans la cruauté du noir?

I.I


Monologue d'une littéraireOù les histoires vivent. Découvrez maintenant