Orage

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Tout était calme et agréable mais au loin, à l'Ouest, grondait un orage dans un ciel assombri et quelques éclairs marquaient l'horizon.

Le soir tombait et le spectacle de la foudre qui éclairait les nuages rendait ce moment d'observation magnifique. Le grondement du tonnerre, rugissant de concert avec le roulement agressif des vagues berçaient les embarcations sur le port de violentes secousses affectueuses.

Un nouvel éclair zèbre le ciel; puis quelques infimes secondes de silence avant que ne retentisse la décharge, frappant la voûte céleste, la faisant résonner dans l'écho infini de son immensité.

Je lève la tête: une goutte me tombe sur le nez, puis une autre sur la joue, avant qu'une avalanche d'eau de pluie ne m'arrose de la tête aux pieds. L'orage déverse sa colère et pleure, pleure à s'en dessécher les yeux, ses larmes de pluie tambourinant le sable de la côte, trempant tout le monde de son désespoir.

Ce spectacle, si violent, si déchirant, et pourtant d'une infinie douceur, me fait pleurer à l'unisson avec l'orage si malheureux et inconsolable. Mes propres larmes se mêlent au sel des siennes et la confusion de l'instant me fait sourire, seule debout sur la plage.

Quiconque passerait par là se dirait: "Pauvre fille, elle a perdu la tête..." en se hâtant d'aller se mettre à l'abri. Mais en levant les yeux vers le ciel illuminé de mille feux, vous comprendrez alors la folie qui m'a prise. Mais qui se soucie vraiment de la beauté que nous offre le temps?

Monologue d'une littéraireOù les histoires vivent. Découvrez maintenant