Les meurtres d'Aganda

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Quelqu'un de tout à fait normal. Qui pourrait me soupçonner ?

De toute façon personne ne pouvait se douter de quoi que ce soit à mon sujet. Psychopathe ? Oui, c'est moi. Je le suis tellement que j'ai envie de tuer. Tuer des gens, des hommes, des femmes, les décimer.

Depuis ma tendre enfance, je n'avais fait que voir des scènes d'horreur. À tel point que cela ne me faisait plus rien. Aucune émotion, si ce n'était le plaisir.

La vue du sang me réjouit, d'autant plus que les cadavres m'amusent. La mort n'est qu'un jeu pour moi.

La vie des gens ? Elle ne tenait qu'à un fil. Et ce fil ne dépendait que de ma décision. C'était devenu un métier, une passion.

Revenons quelques années en arrière. Je me rappelle encore de mes cadavres. J'en avais toute une collection ! Je m'amusais à tuer les "pauvres" petites bêtes. Les pauvres petites... C'est hilarant.

Désormais, cela ne me suffisait plus. Les animaux ne criaient pas, ne suppliaient pas. Avec des gens c'était bien plus drôle !

Surtout ceux qui ne méritaient pas leur vie ou ceux qui la trouvaient pénible. Pathétique.

Je ne faisais que leur rendre service, je n'étais pas dans le tort.

Je suis une justicière, je rends service aux gens.

Et comment on me remerciait ? On s'acharnait à me retrouver. On me traquait. Bonjour la reconnaissance. Ingrats !

Les forces de l'ordre étaient vraiment tenaces. Mais de toute façon, leur tueur, moi, était un fantôme.

On verra bien qui se fera prendre...

Chacun de mes meurtres était une œuvre d'art. Une œuvre non signée, non reconnue. Aucune trace du peintre.

C'est comme lorsque l'on veut faire un film, le réalisateur n'est jamais devant la caméra. Telle était ma place.

On me connaît sous le nom de Keyla Clarkson. Bientôt 17 ans. Aah.. Si jeune et pourtant si violente. Fabuleux !

D'après les enquêteurs, il est impossible qu'une adolescente puisse tuer environ douze personnes plus âgées qu'elle, et donc plus fortes, en un seul malheureux mois.

C'est insensé, n'est-ce pas ?

Pourtant, c'est la véritable vérité. J'ai cette impression qu'on me sous-estime... Mais cela est préférable pour mon identité.

Je me baladais en ville, de jour ou de nuit. Je connaissais les moindres coins et recoins. Repérer une victime était d'autant plus facile.

Après, il suffisait de la suivre ou de l'attirer. Comme un poisson avec un appât. Ça marche à tout les coups ! L'être humain n'est qu'être humain après tout. La stupidité, ça le connaît.

Après m'être amusée, il suffit que je range mon jouet. Plutôt le mettre à la poubelle. Je n'ai que faire d'un jouet brisé, inutile. Je nettoie mon terrain de jeu temporaire, détruis toute preuve et si l'envie m'y prend, je laisse une petite carte visite.

La seule marque qu'ils auront de moi ces petits fouineurs. Malgré cela, un indice de taille si je puis dire, ils n'arrivent toujours pas à me retrouver. Incompétents.

Est-ce que mourir fait souffrir ? Je veux dire, lorsqu'on meurt naturellement. Comme ça. Lorsqu'on ferme une bonne fois pour toute nos yeux.

Je crois bien que non.

On ne souffre presque pas. Au moins, pas autant que lorsqu'on se fait tuer. Je peux le voir sur le visage crispé, horrifié de mes victimes.

Sales hypocrites, arnaqueurs, escrocs, pessimistes, névrosés, faux-suicidaires...

S'ils la désirent tant, cette mort, je suis heureuse de la leur offrir.

D'ailleurs, il faudra bientôt que j'y aille moi.

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La jeune rousse se leva d'un bond, prit son sac et sortit tranquillement du bâtiment délabré dans lequel elle avait pris refuge. Il fallait chercher une autre base.

Elle vit la vie d'une nomade avec comme seules affaires un petit sac. La curiosité est un vilain défaut, pas la peine de demander ce qui se trouve dedans. Vous risqueriez votre vie après tout.

Un secret révélé risque toujours d'atteindre les oreilles du monde entier. Vu ses activités, Keyla ne devrait pas risquer cela. Et, sans aucune pitié, elle détruira toute source de fuite d'informations. C'était soit elle, soit l'autre.

Sa nouvelle base déterminée, elle devait aller chasser. Le choix d'une nouvelle proie s'impose.

Et une autre journée de routine commençait.

Journal d'une psychopatheOù les histoires vivent. Découvrez maintenant