Chapitre 1

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Les rêves: des images qui ont un sens, d'autres qui n'en ont pas, des paroles qui peuvent aider a comprendre, d'autres que l'on ne comprend pas. Un mystère qui bien souvent reste entier, un voyage que tout le monde peut faire, un voyage au fond de soi. (auteur inconnu)

Mardi 17 mars

02 h 23 minutes

Cela fait maintenant plus de cinq heures que le jour a fait place à la nuit. Encore une de ces nuits où il pleut à n'en plus finir, où les gouttes tombent lourdement sur le toit produisant une insupportable mélodie pour les personnes qui, couchées dans leur lit, essayent péniblement de trouver le sommeil. Sachant tous pertinemment que demain matin, à leur réveil, ils trouveront des rues inondées de partout et des égouts qui déborderont.

Exception faite de la pluie, aucun autre bruit ne vient perturber le calme paisible de la ville. Ceux qui peuvent dorment à poings fermés tandis que d'autres, pour diverses raisons, se retournent et retournent inlassablement dans leur lit en regardant les heures qui défilent. Ils rêvent, de tout et de rien. De leur préoccupation de la journée, de celle qui suivra ou tout simplement de leurs désirs les plus chers. Comme celui, peut-être, de s'évader de cette vie en devenant, rien que l'instant d'une nuit; la personne qu'ils souhaiteraient être plus que tout au monde.

Pourtant, tout le monde n'est pas comme ça. Il y a aussi ceux pour qui rêver est devenu trop difficile parce que lorsque les rêves se transforment en cauchemars qui viennent vous hanter nuit après nuit et qui resurgissent même pendant le jour il devient préférable de ne pas fermer les yeux.

A travers la nuit noire une lumière se distingue derrière les rideaux d'une maison, une maison très bien entretenue. La couleur blanche des façades est intacte, on pourrait presque croire qu'elle vient juste d'être refaite. C'est une grande maison large en longueur et qui comporte trois étages. Son toit rouge contraste fortement avec la couleur blanche, il ressort dans la nuit, à peu près autant que les étoiles dans le ciel sombre.

Il n'y a pas que l'aspect qui fait de cette maison la plus enviée du quartier. En effet elle a été construite avec les matériaux les plus solides qu'on puissent trouver sur le marché. Solides oui, bon marché non. Ce n'est pas le genre de maison accessible à tous. Il ne serait pas convenable de traiter les autres maisons du quartier d'antiquités, elles restent toutes habitables et accueillantes, mais aucunes n'arrivent à la hauteur de celle-ci. Elle a le charme des grandes villas.

Au niveau de son deuxième étage, il y a un balcon extérieur orné de pots de fleurs accrochés au garde-fou qui donnent des couleurs joyeuses et positives à la maison. Elles ne reflètent pas du tout le chaos qui s'installe entre ces quatre murs. C'est justement là, derrière la vitre fermée par des rideaux oranges, qu'émane une lumière de lampe allumée. Comme un rappel rassurant qui nous montrent que, dans la nuit profonde, nous ne sommes jamais seuls.

Un homme est assis sur le canapé du salon se tenant la tête entre les deux mains comme un ultime remède contre les mauvais tours que lui jouent son esprit. Comme si ses mains avaient le pouvoir d'aspirer la douleur, de la faire disparaître.

Cet homme c'est John Cornac, 40 ans, chef d'une équipe du FBI dont le travail consiste à rechercher et à secourir des personnes portées disparues mais qui enquête aussi sur des meurtres si besoin est. Dans ces cas là leur travail n'est plus de trouver la victime mais l'assassin avant qu'il ne repasse à l'action.

Assis, tout seul, il attend un soulagement qui ne viendra jamais. Il n'arrive pas à trouver le sommeil malgré la fatigue accumulée durant ces deux derniers jours. Alors résigné, il s'est levé de son lit, plus par lassitude, et a pris une aspirine dont les effets se font inexistants.

L'illusion d'un cœur qui bat [Arrêtée]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant