Chapitre 5

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Qui êtes-vous pour juger la vie que je vis ? Je sais que je ne suis pas parfait et je ne vis pas pour l'être ! Mais avant de commencer à pointer le doigt, assurez-vous que vos mains soient propres. (Bob Marley)

Juger, c'est de toute évidence ne pas comprendre puisque, si l'on comprenait, on ne pourrait pas juger... (André Malraux)

Les membres de l'équipe restent bouche-bées. Pour la première fois, tous regardent leur patron différemment : comme un être capable de s'effondrer. Chaque individu à ses failles, personne ne peut être fort tout le temps.

John s'adresse à Antoine :

- Tu peux me trouver l'adresse d'Aurélia ?

- Bien sûr ! Réponds Antoine, aussi surpris par le passage du vouvoiement au tutoiement de la part de son patron que Love tout à l'heure. Il ne prend pas la peine de relever.

- Il me l'a faut pour ce matin.

Antoine lance un coup d'œil discret à la seule horloge de la pièce : midi moins 10. Il lui reste dix minutes. Alors que John s'enferme dans son bureau et avale un cachet d'aspirine, Antoine attrape à la hâte son ordinateur ultra équipé et s'installe à la table. Son ordinateur, c'est lui qu'il l'a perfectionné, y installant des tas et des tas de programmes et de logiciels en tout genre.

Flashback

Antoine a vingt ans. Il dort paisiblement dans son lit, sa petite copine de l'époque à ses côtés. Son meilleur ami, Nathan, un peu plus âgé que lui, dort sur le vieux canapé brun, à l'opposé de la pièce. C'est une petite chambre d'étudiant. Il y a un bureau, avec posé dessus un ordinateur et des cahiers. Antoine en est à sa deuxième années en informatique et il accepte d'héberger gratuitement Nathan, dealer de drogue à ses heures perdues et partisan des coups foireux. Soudain quelqu'un frappe violemment à la porte, qui vibre.

- Ouvrez la porte, c'est la police.

L'homme tambourine davantage à la porte, réveillant les trois amis.

- Qu'est-ce qu'on fait? Demande Nathan. On est fichu, pas moyen de sortir d'ici.

- On ouvre, ils n'ont aucunes preuves contre nous, n'est-ce pas ? Réponds le plus jeune mais aussi le plus réfléchit des deux.

- J'ai de la drogue plein les poches.

- Mais tu es totalement inconscient. Le réprimande l'étudiant.

- Qu'est-ce que vous avez encore fait, les mecs ? Questionne Angeline, la petite amie.

Les deux garçons se regardent d'un air grave. Ils savent très bien pourquoi la police est là, ils savent qu'ils ne s'en sortiront pas. Antoine n'aurait jamais du accepter de suivre Nathan dans son idée.

Il y a deux jours, Nathan et des potes à lui ont braqués une bijouterie dans le but de revendre les diamants. C'était le soir, l'alarme était branchée et pas moyen d'entrer sans la déclencher. Antoine, pour aider son ami a rembourser ses dettes, a accepté de désactiver l'alarme. Un vrai jeu d'enfant pour ce passionné. Ensuite, il a fait le guet pendant tout le braquage. Le cambriolage terminé, les amis sont repartis aussi vite qu'ils sont arrivés. Les diamants ont étés divisés et Nathan a pu rembourser ses dettes.

La tension grimpe dans la pièce. Le policier derrière la porte s'impatiente. Sur le point de défoncer la porte, Antoine lui crie.

- On se rend.

- Quoi ? Lui jette son ami, interloqué.

- Nous n'avons pas d'autres choix.

Antoine ouvre la porte. Un policier l'empoigne immédiatement, deux autres pénètrent dans la chambre et embarque Nathan et Angeline. Cette dernière tente de se défendre :

L'illusion d'un cœur qui bat [Arrêtée]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant