Chapitre 4

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La conscience morale est le nom que la lâcheté, fuyant la bataille, gribouille sur son bouclier  (Oscar Wilde)

Ne demandez jamais quelle est l'origine d'un homme, interrogez plutôt sa vie et vous saurez qui il est. (Abd el-Kader)

C'est deux heures plus tard, aux alentours de onze heures, que John entame enfin le dernier dossier de la pile. Il les classent en trois tas : Les prioritaires, Les compliqués, et Les impossibles. C'est dans cette dernière pile que John a le plus de remords de classer un dossier, parce que ce sont ceux sur lesquels ils n'interviendront pas.

Il laisse échapper un soupir lorsqu'il le referme enfin.

Soudainement, il entend des gens s'agiter dans les couloirs, des voix lui parviennent paraissant se disputer. Il lui semble reconnaître la voix de Romy, mais il ne parvient pas à distinguer les autres. Brusquement, une voix sort du lot, plus forte, plus menaçante.

John se pétrifie sur place : cette voix il ne la connaît que trop bien. Elle le paralyse d'effroi.

Il sort, à moitié tétanisé, à la rencontre de Victor Kennedy. Il ne lui faut pas longtemps pour remarquer que celui-ci est ivre.

- Où est-elle ? Dis moi où elle se cache John. Hurle Kennedy.

Cette voix, ce personnage imposant autant qu'il est intimidant ramène John à ses vieux démons. Il se sent tout à coup tiré en arrière, six ans plus tôt le jour où ce même homme, alors son patron, lui a annoncé la mort de son ami.

Flashback

John, 34 ans, est attablé à une table, il réexamine des pièces à convictions. Perfectionniste et jamais sûr de lui, il ne se pardonnerai pas une erreur.

Quelqu'un passe derrière lui et fait claquer sa main sur son épaule : c'est le chef Kennedy.

- Il est temps de rentrer maintenant John, il est passé une heure du matin. Ta femme et tes enfants doivent s'inquiéter.

- J'aime travailler tard.

Les yeux de Kennedy se pose sur l'objet que John tient entre ses mains : un bout de scotch adhésif.

- Il est mort John, il ne fera plus de mal à qui que ce soit de là où il est. Tu as bien agit en tirant, tu as sauvé de nombreuses personnes. Le trafic d'être humain est une chose inhumaine. Son sort, il l'a bien cherché, alors ne te culpabilise pas trop, d'accord ?

- Je veux être sûr que je ne me suis pas trompé.

- C'était le bon gars. Maintenant, si ça peut te rassurer de repasser tout ça, vas-y. Dit-il en désignant tout les preuves éparpillés sur la table. Mais pense à te reposer, sois raisonnable mon garçon.

- J'y penserais.

- Bien sûr que non. Tu vas passer la nuit là, je me trompe ?

Le téléphone dans le bureau du chef se met à sonner ne laissant pas à John le temps de répondre.

- Qui peut bien m'appeler à une heure pareil ?

Il quitte John pour aller répondre. Ce soir là, il n'y a qu'eux deux dans les locaux du FBI. D'habitude James reste également mais cette fois-là il est rentré précipitamment en raison d'un problème avec Aurélia, sa fille de 13 ans.

John regarde le chef. Il n'entend pas la conversation, toutefois, il comprend de suite que quelque chose s'est produit. Le chef raccroche et se tient la tête à deux mains, avant d'asséner un coup à la fenêtre qui se brise aussitôt. Sa main se recouvre de sang et des bouts de verre se fiche dans celle-ci. Il devient livide lorsqu'il sort du bureau et s'avance vers John.

L'illusion d'un cœur qui bat [Arrêtée]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant