Chapitre 5 : Débardeur.

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(A lire avec Crazy in Love, voir média )

Débardeur.

J'observe minutieusement mon reflet dans le miroir. Mes traits d'eye-liner sont parfaitement dessinés. Mes cils sont courbés comme il le faut grâce au mascara. Je n'ai pas mis de fond-de-teint pour cacher mes tâches de rousseur. Avec le temps, j'ai appris à les apprécier. Je passe une main dans mes cheveux, histoire de leur redonner du volume. Ils sont ondulés, et ma coupe -contrairement aux autres jours- ressemble à quelque chose. Je soupire bruyamment et débouche mon tube de rouge à lèvres. J'applique délicatement le produit sur mes lippes. Celles-ci deviennent rouge sang. J'étire ma bouche et un "faux-sourire" se dessine sur mon visage. Bizarrement, j'appréhende cette soirée. Non pas que je crains que mon père découvre ma petite escapade, je me demande simplement si Harry va venir me voir ou pas. Mais, malheureusement, j'ai l'impression qu'il est du genre à faire traîner les choses. Pourtant, je n'ai qu'une envie, c'est de le voir débarquer devant moi, un verre à la main. J'examine ma tenue une dernière fois, une jupe rouge taille haute assorti à une chemise blanche. J'enfile mes talons compensés et ma veste en jean. Je glisse un peu d'argent -au cas ou je ne serais pas capable de rentrer avec Nicki- et mon téléphone. Je referme soigneusement à clé la porte de ma chambre afin d'éviter toute intrusion. Je déniche de gros gants en cuire et une corde assez épaisse enfoui sous mon armoire. J'attache celle-ci solidement à mon balcon. J'enjambe la barrière et réussis docilement à saisir fermement la corde. Je descends tranquillement. Et c'est dans ces moments là que je bénis mes parents d'avoir un grand jardin à l'arrière de chez nous. Je suis sûre que, si ma chambre était situé près de l'entrée, les voisins n'auraient pas hésité à signaler mes sorties à Ethan et Pénélope. Je laisse mes gants en cuire dans l'herbe fraiche et regagne la route. Nicki est censée venir -accompagnée d'Adams- à vingt-deux heures trente. Je suis en avance de cinq minutes. J'attends patiemment au bout de la rue, près du rond-point. La voiture endommagée d'Adams se pointe une dizaine de minutes plus tard. J'imagine déjà l'excuse. Nicki prenait trop de temps pour s'habiller, et patati et patata. En réalité, Adams avait seulement essayé de la dissuadé de m'emmener. Comme d'habitude. Je monte à l'arrière du véhicule cabossé et murmure un petit "salut". La mâchoire d'Adams est contractée et je sais pertinemment que c'est de ma faute. Il sert si fort le volant entre ses doigts que ses jointures en sont blanches. Nicki pose une main sur le biceps de son copain, afin de le calmer... Nous arrivons près d'un petit patelin d'une dizaine de maison. La voiture s'immobilise et je me jète hors de l'habitacle. Je retrouve enfin de l'oxygène une fois que l'air frais s'immisce dans mes poumons. J'entre dans la maison, suivi de près par mon amie et son amoureux. L'ambiance est visiblement présente. Et, comme à chaque soirée, certaines personnes sont déjà en train de vider leurs tripes dans le jardin. Les packs de bouteilles de bières -comme celles de téquila- sont entassés dans un coin de la pièce. Je repère immédiatement le groupe de Harry -et Harry lui-même- au fond du gigantesque salon, un gobelet en plastique dans la main. J'attrape ma lèvre inférieure entre mes dents.

 J'attrape ma lèvre inférieure entre mes dents

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GabriellaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant