Chapitre 9 : Bolonaise.

68 2 4
                                    

(A lire avec Teenage Dream, voir média)

Bolonaise.

J'ajuste mon tee-shirt et mes cheveux une dernière fois sous le regard observateur de ma mère. Je me retourne vers elle, légèrement anxieuse. Même si ce rendez-vous n'est pas avec la personne que j'aime. Je ne sais absolument pas comment va se dérouler ce tête à tête. D'autant plus je ne suis jamais restée seule avec un garçon plus d'une heure. Pénélope se lève et s'occupe elle-même de mes cheveux. Je suis complètement figée sur place. Il va falloir que je m'habitue à recevoir des gestes d'affection. Je l'observe dans le blanc des yeux. Je suis presque intimidée par ma propre mère.

- Tu es sûre que tu ne veux pas passer par la porte ?
- Non, si papa me voit je...
- Je peux te défendre, me coupe-t-elle. Je suis ta mère et j'ai aussi mon mot à dire sur ton éducation.
- Oh, ça ce voit !
- Gaby, s'il te plaît, murmure-t-elle.
- Pardon... J'ai pas encore l'habitude.

Elle sourit tristement. J'enfile un perfecto noir. Je glisse mon téléphone dans ma poche et un peu d'argent, comme d'habitude. On ne sait jamais, si les choses tourneraient au vinaigre... Je passe gentiment une main sur l'épaule de maman. C'est la seule chose que je suis capable de faire. Je n'arrive pas à faire d'autres mouvements. Elle me sourit tendrement, et me glisse un regard comme pour me dire "sois prudente". J'acquiesce et sors ma corde de sous mon armoire. Et j'applique mon rituel : je prends mes gants en cuire, accroche solidement la corde, enjambe la balustrade et descends tranquillement jusqu'à ce que mes pieds rencontrent la terre ferme. Je regagne le bout de la rue. La voiture de Zayn -je suppose- est déjà là. C'est un vieux cabriolet. Il sort précipitamment du véhicule. Il s'est vraiment mis sur son trente et un. Heureusement, il n'est tout de même pas venu vêtu d'un costard. Il se baisse vers moi et me fait la bise. Il se gratte la nuque. Il semble tellement stressé. Je fixe la porte de la voiture. Ce n'est qu'après deux minutes de silence intense qu'il se précipite sur la porte de l'automobile et me l'ouvre, tel un gentleman. Je le remercie d'un hochement de tête. Ni lui, ni moins, osons prononcer le moindre mot. Il tourne la clé et le moteur rugit. Je toussote tandis que la voiture parcours les kilomètres qui nous séparent de la pizzeria. Je sors mon portable et m'empresse d'envoyer un message à Harold. Je suis certaine qu'il aurait tous de suite su engager la conversation. Et moi aussi d'ailleurs.

Moi :
Et voilà... C'est partie pour une soirée qui s'annonce... En fait j'en sais rien.

Harry :
Je te promets une soirée mieux que toutes celles auxquelles tu as été dans ta vie.

Moi :
J'espère bien, je ne tiens pas à être déçu de toi.

- Euh, alors... Comment ça va, les cours ? Demande-t-il soudainement.
- Oh, tranquille. Je me débrouille. Et toi ?
- Disons que je suis en chute libre.
- Oh désolée.
- J'espère que tu n'auras pas de problème avec ton père par ma faute.
- Non, ne t'en fais pas, le rassuré-je.

Je suis toujours aussi attentive à la route. J'adore Seattle de nuit. Toutes ces lumières, cette vie dehors. D'autant plus que j'ai rarement l'occasion d'admirer le paysage rural. J'ai toujours ce même émerveillement en admirant l'extérieur.

- Tu ne sors pas beaucoup, constate-t-il.
- Non, effectivement.
- Et bien, c'est l'occasion.
- Oui, comme tu dis.

Encore un moment silencieux. C'est tellement intimidant. Déjà que je ne sais pas quoi dire, alors s'il ne se ménage pas un minimum pour faire la conversation... Enfin un vrai conciliabule. Pas des constats stupides comme le précédent. Parfois, je me demande ce qu'il lui passe par la tête. Ne sachant pas quoi faire, je m'amuse avec l'anneau autour de mon doigt. Je regrette peu à peu d'avoir accepter ce rencard. Il n'y a aucun intérêt pour moi puisque je ne ressens rien pour Zayn.

GabriellaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant