Gabriella

Chapitre 15 : Roméo

( A lire avec Lego House, voir média)

Je souris fièrement en attachant la corde à mon balcon. Je suis si heureuse que Harry passe chez moi. Et je suis également contente que Pénélope ait accepté que mon ami vienne ici. Enfin, mon soit disant ami Howard qui compte m'aider en biologie. Je ne mens pas totalement. Et puis, Pénélope n'est pas dupe. Elle sait parfaitement que nous n'allons pas réviser. La seule chose dont elle n'est pas au courant, c'est l'âge qu'à Harry. Je ne connais la pas encore vraiment. Je préfère être certaine que je puisse me confier à elle aveuglément. Et puis un an d'écart, qui verra la différence. Je me dirige vers la salle de bain et brosse ma crinière nouvellement longue. Je vérifie une dernière fois ma tenue. Je veux être certaine que je sois un minimum présentable. Même si Nicki est persuadée que je suis magnifique, belle et sublime, je n'en crois pas un mot. Je ne suis pas laide, mais il ne faut pas exagérer sur mon niveau de beauté. Il y a probablement une infinité de fille plus élégante que moi.
Je fais les cents pas dans ma chambre en attendant Harry. En réalité, je suis angoissée. Harry m'a invité à un rendez vous, et je ne sais pas si je dois considérer cette après-midi comme un moment galant ou romantique ou tout simplement comme une après-midi entre amis. Enfin, réellement, la questions est, qu'est-ce que je ressens maintenant ?
Probablement quelque chose d'assez difficile à expliquer.
Prenons l'exemple d'une éruption volcanique. Je crois que ça résume parfaitement l'état actuel de mon cerveau. Mes pensées ne sont plus claires. Il m'est impossible de mettre un mot bien précis sur mon ressenti. Et c'est très agaçant.
Harry devrait arriver dans quelques minutes. Je commence à faire les cents pas dans ma chambre. Je sursaute lorsque j'entends une voix provenir de dehors.

- Il se moque bien des balafres celui qui n'a jamais reçu de blessures.

A ce moment je dois ressembler à un animal. Je cesse de piétiner le sol de ma chambre et accours au balcon, reconnaissant deux choses, d'abord la voix d'Harry et ensuite le début de la réplique de la scène du balcon de Roméo et Juliette.

- Mais doucement ! Quelle lumière brille à cette fenêtre ?

Je l'écoute déballer son texte, fondant littéralement à son petit jeu.

- C'est là l'Orient, et Juliette en est le soleil. Lève-toi, clair soleil, et tue la lune jalouse qui est déjà malade et pâle, du chagrin de te voir tellement plus belle, toi sa servante.

Je redescends immédiatement les pieds sur terre lorsque j'entends la porte claquer, insinuant le retour d'Ethan.

- La ferme Roméo. Si mon père t'entend je suis morte, et ma mère aussi. Alors ramène tes fesses ici avant que quelqu'un ne t'aperçoive.

Harry me fixe et prend cet air faussement ahuri et stupide. Il se racle la gorge et s'agenouille juste à côté de la corde. Il lève ses yeux émeraude vers moi et me regarde avec ses pupilles joueuses et espiègles.

- Eh bien, ne lui obéis plus, puisqu'elle...
- Ça suffit, je le coupe, c'est loin d'être une blague.

Il murmure quelque chose que je ne suis pas en mesure d'entendre et s'empare fermement de la corde après s'être relevé. Il escalade sans problème. Et ce n'est pas étonnant vu les muscles qui ornent ses bras. Il enjambe la rambarde et se redresse. Il me surplombe de sa taille imposante, me rendant obligée de lever la tête.

- Dans le livre, Juliette est légèrement plus receptive aux mots de Roméo.
- Dans le livre, Juliette vit dans un palais donc son père n'est pas dans le salon guettant les moindres bruits venant de la chambre de Juliette.
- Tu marques un point, admet-il.

J'entre dans ma chambre suivit du bouclé. Il s'assoit sur mon lit et attrape une photo de Nicki et moi posé sur ma table de nuit. Il la contemple avant de la reposer exactement au même endroit. Il recommence son exploration et ses yeux vont vers mes CDs. Quelques exclamations joyeuses s'échappent parfois de ses lèvres lorsqu'il lit le nom de certains artistes. Lors de sa dernière venue ici, il n'a pas eu l'occasion de terminer sa passionnante exploration de ma chambre étant donné qu'il a dû partir précipitamment. Je m'assois sur mon lit.