Deux ailes pour une vie

Chapitre 15

J'oublierais ton nom de mille façons, et cette certitude me fait plus mal encore.

Je me réveillais en sursaut, à côté de moi, Ariel fit un bond.

-Ça ne va pas?

-Un mauvais rêve, maugréai-je.

-Raconte-moi mon cœur.

-Nous étions à l'Etern'L, mais tu ne parvenais pas à me sauver et la voiture me renversait, et je me retrouvais à l'hôpital. Tu étais là, et Joanna aussi. J'entendais tout mais ne pouvais ni parler, ni bouger.

-Oh Elly...

Il me prit dans ses bras avec douceur.

-Ariel ... Quand ... Quand tu partiras, alors mon monde s'écroulera. L'amour ne sera plus, plus rien n'existera hormis la douleur de ton absence, grandissante jour après jour. La nuit je rêverais qu'ensemble, nous volons, et au réveil ce sera encore pire de te savoir autre part. Où seras-tu exactement? Avec qui? Que feras-tu? Tu sais, je crois que jamais personne ne me manqueras autant que toi quand tu t'en iras. Je t'en pris, dis moi qu'au moins, tu seras là, même dans l'ombre. Je ne veux pas te voir disparaitre de ma mémoire, parce que ces instants qu'on a vécu ensemble seront les meilleurs de toute ma vie..

Je finis en pleurs dans les bras de mon ange.

-Elly, ne penses pas à ça maintenant, il nous reste du temps.

-Non, Ariel, et tu sais que c'est vrai. Je t'en pris, reste.

-Je ne peux pas, mais je serais toujours là, quelque part, à veiller sur toi.

-Et si on t'en empêche?

Il ne répondit pas, et je sus alors que c'était ce qui se passerait. On l'empêcherait de me voir, même de loin, et je pleurais de plus belle. Il allait disparaître et me laisser seule.

-Elly... Écoutes, tu ne te souviendras de rien

-Comment ça? M'écriai-je.

-Tu te souviendras peut-être de moi, comme d'un rêve, sans jamais me voir réellement.

-Non! Non je ne veux pas, tu n'as pas le droit!

-Mais je n'aurais pas le choix.

-Je ne veux pas t'oublier, tu es ma parcelle de bonheur dans ce monde de brute. Tu es à moi, et ça paraît égoïste, mais c'est comme ça que je le ressens. Tu es à moi!

Il n'ajouta rien et me serra tout contre lui, en embrassant ma tête. Prise d'un excès de désespoir, je l'embrassais sur la bouche en crochetant mes bras autours de son cou. Si j'avais deux semaines à peine devant moi, alors je le voulais, tout entier, tout à moi. Mais il m'arrêta avant que je ne puisse faire quoi que ce soit, en prenant mes deux poignets dans sa main droite, les bloquant au dessus de ma tête.

-Non, souffla-t-il.

-Je te veux, contrai-je. Il nous reste deux semaines ensemble, alors je te veux.

-Pas maintenant, pas comme ça. Soit patiente, je serais tout à toi, si tu le souhaites toujours, très bientôt.

-Je le souhaite maintenant et se sera toujours le cas demain, et les jours qui suivront!

-Je ferais mieux de m'en aller, on se verra plus tard.

-Non...

-C'est mieux comme ça Elly. Je te vois plus tard. Je vous emmène, toi et Noémie, faire du karting.

Je ne répondis pas, et il disparut dans la nuit. Il n'était que quatre heures, et je n'avais pas envie de me rendormir. Il était parti, alors qu'il ne nous restait pas beaucoup de temps, j'étais contre. Il ne pouvait pas faire ça.