Don't leave me.

Chapitre 5 : Insolence

Point de vue Alya

Son père me regardait désormais, froidement. Mais je n'en avais que faire. Je n'allais pas le laisser insulter son fils sans réagir, même si pour cela, je devais attirer les foudres de cet homme bien trop prétentieux à mon goût.

Je continuais de le regarder dans les yeux, sans un battement de cils. Je voulais qu'il comprenne, que contrairement à la plupart des gens présents ici, je n'avais aucunement peur de lui.

Calum resserra ma main, et j'ignorais ce que ça signifiait. Son père, dont je ne connaissais toujours pas le nom, rigolait à présent. Je fronça les sourcils, plongée dans une incompréhension totale.

Pourquoi diable rigole-t-il ?

- Tu es bien sûre de toi, Alya Tawson. Si tu penses que j'ignore qui tu es, tu te trompes lourdement. Je connais ton père depuis des années, et je n'hésiterais pas une seconde avant de lui parler de ton comportement, dit-il.

Il connaît mon père. Autant dire que j'étais mal, très mal. J'appréhendais déjà mon retour, sachant pertinemment ce qui m'attendait : de nouveaux coups, de nouveaux bleus, de nouvelles douleurs. Pourtant, je ne regrettais rien.

- Alya n'a rien fait de mal, père, souffla Calum.

- Ah oui ? Rigola ce dernier.

- Elle a évoqué un fait, tu ne sais rien de ton propre fils, dit Calum.

- Le seul fils digne de ce nom que j'ai, s'appelle Dani. Alors épargne moi tes mascarades, Calum. Et déguerpissez de ma vue, tous les deux, répondit-il froidement.

Calum m'emmena vers le buffet, pour s'éloigner le plus possible de son père, j'imagine.

- Je suis désolée.

- Il ne faut pas, Alya. Clark mérite qu'on lui dise ses quatre vérités.

- Clark ? Demandais-je.

- Mon géniteur.

- Visiblement, je ne suis pas la seule à utiliser ce terme, rigolais-je nerveusement.

Alors que je repartais dans mes pensées, Calum bougea sa main devant mes yeux. Je l'observa, longuement. Peut-être trop longtemps vu le sourire qui naissait sur ses lèvres. Fines, mais tellement, attirantes.

- Veux-tu quelque chose à boire ? Me questionna-t-il.

- Un coca, s'il te plaît.

- Un coca ? En soirée ? Dit-il en arquant les sourcils.

- Je n'ai jamais touché à l'alcool, avouais-je.

- Ne veux-tu pas y goûter ?

- Non, dis-je fermement.

Je ne finirais pas comme mon père, jamais. Je ne voulais pas. Pas après ce que j'ai vécu, ce serait...idiot.

Peu de temps après, Calum me tendit mon verre.

- Merci.

- Veux-tu qu'on aille dehors ? J'étouffe ici, déclara-t-il.

- Avec plaisir.

On se dirigeait donc à l'extérieur, et je fus bouche bée. Son jardin est magnifique. Une grande étendue d'herbe, et une forêt au loin.

- Peut-on y aller ?

- Bien sûr, je vais allumer les lumières, attends moi ici, me dit-il.