4. Secrets

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La jeune fille, surprise, fixait l'escalier vide. Elle retint à grand-peine une exclamation de surprise, lorsque la tête de James apparut tout à coup devant elle. Elle tendit la main pour le toucher.

- Une cape d'invisibilité ? Ça alors, je n'en avais jamais vu !

- Elle me vient de mon père, lui expliqua-t-il.

- Je comprends mieux pourquoi les Maraudeurs se sont si peu fait attraper, malgré leurs nombreux méfaits, pouffa-t-elle.

Il lui sourit franchement, ôta la cape de ses épaules et la déposa sur le dossier d'un fauteuil. Il sortit alors un parchemin de sa poche, posa sa baguette dessus, et chuchota :

- Je jure solennellement que mes intentions sont mauvaises.

Lily écarquilla les yeux. Un plan de Poudlard venait d'apparaître sous ses yeux. De nombreux petits points s'y trouvaient, accompagnés de noms. Elle chercha fébrilement la tour de Gryffondor, et vit, près de la cheminée, les deux leurs.

- Où avez-vous trouvé une telle carte, James ?

- Regarde, Lily, ce qui est écrit tout en haut, lui désigna-t-il.

Elle tourna les yeux vers l'inscription, qu'elle n'avait pas encore remarquée : "Messieurs Lunard, Queudver, Patmol et Cornedrue, spécialistes en assistance aux Maniganceurs de Mauvais Coups, sont fiers de vous présenter la Carte Du Maraudeur." Elle le regarda, perplexe.

- Lunard, c'est Remus, Queudver c'est Peter, Sirius est Patmol, et moi Cornedrue.

Elle posa une main devant sa bouche, stupéfaite.

- Vous... vous... comment avez-vous fait ? C'est de la très haute magie !

- Oh, il nous a fallu trois ans pour la mettre au point, tu sais, lui répondit-il en lui souriant doucement.

- Avec un tel niveau, je comprends pourquoi tu te permets de ne pas toujours écouter en cours, se mit-elle à rire.

Il joignit son rire au sien, puis lui avoua :

- Tous les soirs, avant de m'endormir, je regarde le point te représentant, et je te souhaite bonne nuit.

Émue, elle l'embrassa doucement.

- Il reste un secret, reprit-il d'un ton grave. Mais, pour celui-là, il nous faut aller ailleurs, je ne veux pas courir le risque d'être surpris !

Elle le regarda, étonnée. Il l'embrassa et lui demanda de lui faire confiance, et elle acquiesça. Il vérifia la Carte du Maraudeur, glissa la cape sur eux, et entraîna Lily hors du domaine des Gryffondor.

***

Ils se déplacèrent aussi silencieusement que possible, James vérifiant de temps en temps la carte. Après avoir traversé une bonne partie du château, ils arrivèrent devant un placard à balais. James posa sa main sur la porte puis appuya sur un noeud du bois, qui se mit à luire légèrement. Il ouvrit, et fit entrer Lily dans ce qui se révéla être une petite pièce confortable, meublée de gros coussins et d'un grand tapis. Une réserve de bièraubeurre et de confiseries de Honeydukes, ainsi que des farces et attrapes de Zonko, se trouvaient dans un coin. La jeune fille observa la pièce, d'abord surprise, puis se mit à rire.

- Eh bien, moi qui croyais que votre quartier général était votre dortoir !

- C'est difficile, lui expliqua-t-il, amusé, John Kendal y est souvent en même temps que nous. Nous avions besoin d'un endroit tranquille pour travailler, finit-il dans un clin d'oeil.

- Et c'est donc là que vous avez mis au point la carte ? demanda-t-elle dans un sourire.

- Oui, nous avons utilisé des livres qu'il n'aurait surtout pas fallu laisser traîner n'importe où, se rappela-t-il en riant.

- Ah oui ? questionna-t-elle, soudain effrayée.

- Pas de magie noire, rassure-toi ! se récria-t-il en levant ses deux mains devant lui. Mais plusieurs livres de la Réserve, oui. Et pas que pour la Carte.

- Et personne ne vous a jamais surpris ? s'étonna-t-elle.

- Aucun risque ! se mit-il à rire. Seul l'un de nous quatre peut ouvrir cette pièce, et seulement en appuyant à l'endroit précis où je l'ai fait. N'importe qui d'autre ne verra qu'un placard à balai.

- Décidément, vous êtes des garçons pleins de ressources ! lui dit-elle avec un regard admiratif. Quel dommage que vous les ayez tant utilisées contre le règlement... finit-elle sur un ton navré.

- Ma Lily jolie, fit-il gravement en levant son menton vers lui, c'est lorsque l'un de nous quatre était malheureux que nous faisions le plus de coups, pour lui changer les idées.

Elle se mit à rire.

- Vous êtes incroyables ! Alors, si vous aviez été tout le temps heureux, vous auriez été beaucoup plus sages ? lui lança-t-elle, l'air mutin.

- Oui, il y a des tonnes de choses que nous n'aurions pas faites, à commencer par la Carte du Maraudeur, et... ce que je voulais te montrer.

- Ce n'est pas cette pièce ?

- Non, elle n'a pas tant d'importance que ça - même si je ferai en sorte que tu puisses l'ouvrir quand tu veux, avant de repartir.

Elle le remercia du regard, avant de le fixer, d'un air interrogatif. James la fit asseoir, l'embrassa, s'écarta doucement d'elle jusqu'au milieu de la pièce. Il lui fit alors un clin d'oeil et se transforma en cerf. Lily l'observa, sidérée. Il lui fit un nouveau clin d'oeil, qui la sortit de sa torpeur. Il avait les mêmes yeux chocolat.

Elle se releva et s'approcha de lui. Elle tendit sa main, hésitante, vers son museau, qu'il vint doucement y glisser. S'enhardissant, elle se mit à lui caresser le front, la tête, puis le dos. Elle toucha ses bois, et souffla tout à coup, le regardant droit dans les yeux :

- Cornedrue... Tu m'as dit que tu étais Cornedrue... C'est pour ça ?

Il hocha la tête, et elle aurait juré voir un sourire étirer ses lèvres. Elle entoura son cou de ses bras, et se blottit contre le cerf. Le jeune homme reprit sa forme, et la serra contre lui. Ils s'embrassèrent à nouveau, passionnément. Puis elle le regarda sérieusement.

- Depuis combien de temps es-tu un Animagus, James ?

- Depuis notre cinquième année, à vrai dire, répondit-il, un petit sourire au coin des lèvres.

- Je crois que plus rien ne devrait me surprendre, de ta part, James Potter ! s'exclama-t-elle, d'abord effarée, puis amusée. Et tu n'es pas si prétentieux ni arrogant que je l'ai cru, pour ne jamais t'être vanté de ton niveau et de tes capacités, finit-elle, avant de l'embrasser.

Il se mit à rire, mais s'arrêta devant l'air grave qu'elle avait pris.

- James... C'est pour Remus que vous avez fait ça ?

Il sursauta.

- Il est toujours malade à la pleine lune, James, et son épouvantard est une sphère argentée... Il y a longtemps que j'ai deviné, mon amour, depuis que lui et moi sommes devenus amis, en cinquième année.

- Il sait que tu sais ? demanda James, si étonné qu'il ne releva pas la manière dont elle l'avait appelé.

- Non, j'ai toujours fait comme si de rien n'était, pour ne pas lui faire de peine ou le mettre mal à l'aise, lui répondit-elle. Mais tu n'as pas répondu à ma question. C'est pour lui que tu es devenu un Animagus, n'est-ce pas ? Pour rester à ses côtés durant les transformations ? Et je présume, du coup, que Sirius en est un aussi, et probablement Peter aussi, avec votre aide ?

- Tu es particulièrement perspicace, ma Lily, tu as tout compris, en effet, dit-il dans un soupir, en la serrant contre lui.

Ils s'embrassèrent à nouveau.

Il va neiger - Lily et James PotterOù les histoires vivent. Découvrez maintenant