Epilogue

719 44 20
                                    

 Vu du ciel, le spectacle était vraiment beau. Il doutait cependant que sur place, ce soit agréable. Avec les odeurs et tout ça. Personne n'aimait sentir le cochon grillé, en particulier quand le cochon était un humain. D'après ce qu'on lui avait dit, ça donnait la gerbe.

Et puis ces deux-là, tout fiers d'avoir tué un combattant du Divin... Ils mériteraient une bonne fessée chrétienne. Ouais, Jésus avait une sacrée planche à la place de la main. Ca avait peut-être un lien avec son papa. Enfin, son beau-père, pas le vrai. Le vrai n'avait même pas de main à proprement parler.

Le plus grand, l'humain le plus résistant qu'il ait jamais vu, pris le démon dans ses bras pour l'emporter chez lui. Ces deux âmes maudites allaient encore pêcher, et encore, et encore... Il ne pouvait pas dire qu'il n'avait pas aimé regarder, il aimait le porno, comme tout le monde, mais quand même... Avec un démon ! Ce type n'avait aucune jugeote ou quoi ? Enfin, il fallait des cons partout comme disait sa mère, sinon les Enfers seraient aussi vides que le pantalon de Gabriel.

L'ange se leva de son petit nuage et s'étira. Avec toute cette histoire, il avait une mission. C'est que le moine avait une sacrée trempe, même pour un agent des cieux. Sachant qu'il allait mourir, il avait réussi à faire une prière d'invocation et sans faute encore. C'était sur lui que c'était tombé et il était... Assez emmerdé, il fallait le dire. Mais bon, il était dans le coin, alors pas le choix. Et puis, ça faisait quelque chose comme cinquante ans qu'il n'avait pas foutu un pied dans ce merdier. Il devait mériter sa croûte.

« JEAN ! A TABLE ! »

L'ange pressa ses mains sur ses oreilles, même si ça ne servait strictement à rien puisque la voix de sa mère résonnait dans sa tête comme si elle s'y était pris avec un marteau-piqueur. Il lui renvoya un « J'ARRIVE ! » sur le même ton et prit son envol. Il allait la prendre, cette mission, pas de problème. Le petit succube allait en baver. Mais avant, un bon repas. On ne crachait jamais sur les quenelles à l'ambroisie de sa maman. Elles étaient juste... Diaboliquement divines.  

Croisades - tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant