Dernièrement, une lectrice m'a demandé où je puisais mon inspiration. Voici ce que je lui ai répondu:
C'est une excellente question dont la réponse est, d'après moi, différente pour chaque auteur. Je dirais que c'est un savant mélange d'expériences personnelles, d'observations, de lectures (et pas seulement des romans), de rêveries, d'audace, de méditation et je pourrais continuer comme ça pendant des pages et des pages! Posez-vous souvent des questions débutant par "qu'est-ce qui arriverait si..." Dans mon cas, c'est comme ça que j'ai démarré l'écriture de "Ma femme en bleu". Qu'est-ce qui arriverait si un gars qui essaie de noyer sa peine d'amour dans l'alcool en venait frapper une femme extra-terrestre en pleine nuit? Même chose pour "Le déclencheur" : Qu'est-ce qui arrivait à un voleur à la tire s'il volait un téléphone intelligent programmé pour faire sauter une bombe au milieu d'une grande manifestation?
J'ai lu quelque part dans un livre qu'on devrait considérer notre univers d'écrivain comme un vaste puits où puise nos idées. Ce puits, on le remplit avec nos expériences, notre curiosité, nos lectures, etc. Chaque jour apporte son lot d'idées : que ce soit en écoutant une conversation entre deux personnes au resto, dans une file d'attente à l'épicerie, par exemple, ou en feuilletant une revue (scientifique, artistique, de mode, d'affaires). Je les glane comme ça, comme on médite, et je les range quelque part dans un coin pas trop poussiéreux de mon esprit.
L'idée du puits est intéressante car elle suppose deux choses: le dépôt et le retrait, comme à la banque.
Cueillette et dépôt
Soyez attentif à tout ce qui vous entoure. Prenez une note mentale de chacune des idées qui pourraient germer de cette rencontre imprévue dans votre quotidien.
Si votre mémoire vous joue des tours, notez les idées (des plus farfelues aux plus géniales) sur les pages d'un carnet ou dans votre téléphone intelligent. Ne vous souciez pas de les élaborer. Laisser mariner.
Vos rêves sont aussi d'excellentes sources de vitamines I-D! Gardez un petit carnet et un crayon tout près de votre oreiller.
Retrait
On pourrait croire que notre cerveau dispose d'assez d'espace pour que nous puissions faire des réserves d'idées à l'infini. Ne vous y laissez pas prendre. Pour éviter d'oublier et tarir la source claire, il faut régulièrement cueillir dans ce jardin secret de votre créativité. Asseyez-vous dans un café ou à la table de cuisine et explorez votre idée. Explosez-en toutes les particules pour créer, faire naître cet embryon d'histoire qui pourrait être le prochain défi de votre vie de jeune écrivain.
Pourquoi faire des retraits? Pour laisser de la place à d'autres idées. Un puits, comme un étang, doit voir son contenu se renouveler, respirer et bouger. Sinon, tout cela stagne et on a trop d'idées qui mijotent, résultant d'une bouillie difforme.
Idées = roman?
Vos idées ne serviront pas toujours à façonner un roman de 500 pages. Le peintre fait de nombreuses esquisses, de petits tableaux, des essais ici et là, avant de se commettre dans un grand format. Écrivez une nouvelle, un tweet, une pensée, un poème, un haiku. Faites une session de remue-méninges (brain storming) seul ou avec des copains. Testez vos idées. Plus vous serez en mouvement, plus l'inspiration viendra. Vos idées peuvent aussi s'intégrer dans un travail en cours pour éviter le syndrôme de la page blanche (dont je parlerai dans une autre chronique).
Mais surtout, restez attentif car même en mode de création et d'écriture, les idées viendront toujours et vous devrez les noter pour un usage ultérieur.
Vous aimez ces conseils? À vous de les partager et surtout de les mettre en oeuvre. Merci de vos commentaires. Ils sont toujours appréciés. Bonne écriture!
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Non-FictionCe guide est basé sur mon expérience d'écrivain, d'animateur d'ateliers d'écriture et de lecteur. Au cours des dernières années, j'ai eu la chance de publier un roman à compte d'auteur et de voir deux de mes nouvelles publiées dans une revue littéra...