Côte Ouest.

Grain de sable.

Au moins la vingtième fois que je vient ici.

Au moins la vingtième fois que je vis ici.

Au moins la vingtième fois que je trempe ici.

Mes cauchemars dans chaque grain de sable, mes rêves dans chaque goutte d'eau.

Je te vois encore, au loin là bas, tu me fais rire. Ma guitare est encore posée, elle prends le sable dans ses cordes.

Marche, cours, vole, mais reste près de mes yeux pour que je puisse encore t'admirer. Admiration presque coupable, aucun mot n'est sorti de ma bouche quand je t'ai parlé

Je voudrais tellement que tu lises dans mes pensées, ça m'éviterais d'être ridicule, à tes yeux, tes yeux si clairs, tes mains si fines, finalement je pourrais rester des heures

Et des heures ici, avec toi, à portée de mon regard convoitant ton corps, tes yeux, ta bouche.

Mais après tout, qu' est ce que je risques, à venir te voir ? C'est vrai quoi, tu me connaît même pas, je connais pas ton prénom. Autant perdre mais au moins j'aurais tenté.

Tenté, tant de fois, foie et courage, rage et envie, vie.

Partage la avec moi, même une nuit, nuit et jour je m'en fout, fout tout en l'air , pour nous laisser vivre, enfin, comme on le voudrait, dressés contre le monde, si ingrat, si con, consternés, toujours.

En réalité, je pourrais courir, tu es à 100m de moi. Mais je suis retenu ici et je laisse mes pensées s'en aller dans ta direction, pour qu'elles te parlent à ma place.

Tu sais, on appelle ça le feeling, cette chose stupide qui peut fixer des regards et rapprocher des lèvres, j'y crois pas tellement.

Faut que je retrouve mes écouteurs, ils passent encore cette chanson qui me fait écrire n'importe quoi.. j'espère que tu comprendras quand je te le ferait lire.

Est ce que je dois rentrer chez moi ?

BDR.