Hors La Loi

27

Un peu plus de 3 ans plus tard

Je suis dans la cuisine en train de faire la vaisselle, quand quelqu'un sonne à la porte. Je termine de laver mon assiette et je m'essuie les mains. J'entends un homme parler dans l'entrer.

_ "Ma chérie, je t'ai dit que c'était maman qui devait ouvrir la porte !" je dis à Nina en arrivant dans l'entrée.

A peine arrivée dans l'entrée que ma fille court vers moi. Je me mets à genoux et je lui prends les main.

_ "T'as compris ma chérie ? Tu ne dois pas ouvrir la porte."

_ "Oui maman..." me répond-elle en gonflant ses joues.

Je lui souris pour lui montrer que je ne suis pas fâchée, et je me relève pour parler au visiteur. Je tombe face à un homme. Mes yeux tombent dans les siens. Bleus. Je connais ces yeux-là... Noah. Il me reconnaît aussi, puisqu'il se bloque. Il a son badge du FBI dans sa main.

_ "Lucie ?"

Je ne lui réponds pas, incapable de produire le moindre son. J'ai changé d'identité pour ne pas que le FBI me retrouve, et le voilà. Mais à sa tête, je vois bien qu'il ne s'attendait pas à me voir. Ce n'est donc pas pour moi qu'il est ici ? Je continue de le fixer. Ses yeux ne me quitte pas.

_ "Maman ! Je veux du chocolat !" crie Nina en s'accrochant à ma jambe.

Je baisse mes yeux vers elle, tout comme Noah. Je sais à quoi il pense.

_ "Tu as qu'elle âge ma puce ?" lui demande Noah.

_ "Trois ans !" répond fièrement ma fille en lui présentant trois de ses doigts.

Je souris. Je suis tellement fière de ma fille. Je l'aime tellement. Quand j'ai su que j'étais enceinte, j'ai eu peur, et j'ai pensé avorter. Mais j'étais enceinte de plusieurs mois déjà, je ne pouvais plus interrompre ma grossesse. Oui, j'ai fait un déni de grossesse. Mais je suis contente d'avoir eu ma petite chérie, même si ça n'a pas été facile tous les jours.

Noah continue de regarder Nina. Il va finir par comprendre. Je lui ferme la porte au nez. Il cogne contre la porte.

_ "Lucie, ouvre la porte ! Je vais entrer ou sinon !"

Je me mets à genoux, pour être à la hauteur de ma fille.

_ "Nina, tu peux monter dans ta chambre s'il te plaît ?"

_ "Tu connais le monsieur dehors maman ?"

_ "Monte ma chérie."

À peine Nina à l'étage, Noah ouvre la porte et entre dans la maison. Il s'avance vers moi, mais je recule de quelques pas. Je ne veux pas qu'il s'approche.

_ "C'est ma fille ?"

_ "Non... Le père c'est... Dean..."

Je ne devrais pas lui mentir, mais c'est plus fort que moi. Comme pour me donner tort, Nina descend en criant.

_ "Maman ! Maman !"

_ "Nina, je t'ai dit de rester en haut !" je la reprend fermement.

_ "Mais maman..."

Nina se met à pleurer, alors je la prends dans mes bras pour la calmer.

_ "Je veux tonton Nicolas et tonton Dean !" me dit-elle entre deux sanglots en s'accrochant à mon cou.

Nicolas est resté mon ami, tout comme Dean. Je me suis excusée auprès de Dean, et nous sommes redevenus amis naturellement.

_ "Oui ma chérie, ils viendront demain. Tu veux une tartine de Nutella ?"

_ "Oui !"

Je vais dans la cuisine en portant Nina, sans me soucier de Noah. J'installe Nina sur une chaise dans la salle à manger et je vais dans la cuisine préparer la tartine. Je retourne dans la salle à manger, mais Nina est en train de parler à Noah. Aucun des deux ne m'a remarqué, alors je reste à ma place et je ne bouge pas.

_ "Comment tu connais ma maman ?"

_ "J'ai travaillé avec elle."

_ "Tu connais mon papa aussi ?"

_ "Je... Je ne sais pas... Peut-être. Qui est ton papa ?"

Je ne pensais pas que Nina poserais des questions sur son père. Elle ne m'en pose que très rarement à moi, sa mère.

_ "Maman m'a dit que papa était un super héros, qu'il arrêtait les méchants."

Je décide d'arrêter là la conversation. Je sais que Noah a compris qu'il était le père, mais je ne veux pas que Nina le soit. Elle n'a que trois ans. Elle ne peut pas comprendre.

Noah se lève et m'attrape par le coude pour m'emmener dans la cuisine.

_ "C'est ma fille. J'ai une petite fille. Pourquoi tu ne me l'as pas dit avant ?"

_ "Je l'ai découvert après m'être enfuie. Noah... Pourquoi tu es ici ?"

_ "J'enquête sur un vol qui a été commis à quelques maisons."

_ "Ce n'est pas moi, si tu te demandes. Tu sais que je ne procède pas comme ça, et j'ai arrêté tout ça."

_ "Je ne t'ai pas accusé. Lucie... J'ai essayé de te retrouver..."

Je reste silencieuse. Il s'approche de moi. Ça fait trois ans que je ne l'ai pas vu... mais je suis malgré tout toujours amoureuse de lui. Mon coeur se met à battre de plus en plus vite. J'ai envie qu'il m'embrasse. Il continue à s'avancer vers moi, et quand son visage se retrouve à quelques centimètres du mien, je ferme les yeux. Je veux sentir ses lèvres contre les miennes. Je n'ai pas attendre très longtemps pour cela. Il m'embrasse et je me mets sur la pointe des pieds pour l'embrasser à mon tour. Je recule mon visage pour reprendre son souffle, mais il avance encore son visage. Il pose son front sur le mien.

_ "Noah... C'est pas une bonne idée... Je ne peux pas..."

_ "Tu m'as manqué Lucie. Je ne te laisserais plus jamais m'échapper."

_ "Je ne peux pas..." je répète, avant d'embrasser encore une fois Noah.

Il répond à mon baiser, sa langue vient danser avec la mienne.

_ "Maman !"

Je recule mon visage, pour de bon cette fois.

_ "Tu devrais partir."

_ "Pas question. Je ne partirais pas. Je veux voir grandir ma fille."

Sans me laisser le temps de réagir, il retourne dans la salle à manger. Il prend Nina dans ses bras.

_ "Ma puce... Je suis ton papa."

_ "C'est vrai ? T'es mon papa à moi ?"

_ "Rien qu'à toi ma puce."

Nina passe ses bras autour du cou de son père. Je vois le visage de ma fille s'illuminer de joie à la vue de son papa. Je m'en veux de l'avoir privé de son père aussi longtemps, quand je vois sa mine ravie. Et je vois que Noah est très content aussi. J'observe Noah, il n'a pas changé le moins du monde. Il est toujours aussi beau. Malgré tout ce qu'il a fait, malgré sa trahison, je l'aime. J'aime Noah plus que tout. Une larme monte à mes yeux. Noah me remarque et vient vers moi, en portant toujours notre fille. Il pose ses lèvres sur les miennes et Nina applaudit. Je souris à travers mes larmes. J'ai enfin ce que j'ai toujours rêver : une famille.