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Six ans plus tard mai 2028

Au début de la séparation, les semaines sans mes enfants étaient très longues et dures à vivre. Je passais mes soirées sur mon canapé, avec du chocolat et des films où les histoires d'amour sont toujours parfaites ce qui, forcément, m'agaçais, me rendais plus déprimée et me faisais manger plus de chocolat.

Mais au bout de quelques mois, déjà, j'ai appris qu'il sortait avec cette jeunette avec qui il m'avait trompé. J'étais loin d'être jalouse, je voulais juste le faire regretter alors je me suis motivée et j'ai pris un abonnement dans une salle de sport, ce qui était plus radical que de faire des footings tous les matins, comme j'avais fait avant. Le sport est devenu un moyen pour moi de libérer toute la rage et le dégoût que je ressentais.

J'avais un coach sportif particulier et le jour où il était absent, j'ai tapé dans l'œil de son remplaçant.

Non, mais, littéralement tapé dans l'œil, le pauvre a eu un cocard pendant deux semaines. Je l'ai invité à boire un verre pour m'excuser, et de fils en aiguille ... Nous voilà aujourd'hui, six ans plus tard, à vivre ensemble. Je ne vois plus Cameron depuis, je dépose les enfants sans descendre de la voiture, et si l'on doit se parler cela se fait par sms. Je sais seulement qu'il n'a pas refait sa vie comme j'ai refait la mienne, car Nina ne sait pas tenir sa langue.

Sacha – Maman, on va être en retard !

Amelia – Oui, oui, j'arrive chéri !

Je boutonne mon jean puis descends rejoindre mes enfants, impatients, dans l'entrée. J'embrasse Harry, glisse mes pieds dans mes sneakers et ouvre la porte d'entrée.

Harry – A ce soir la petite famille !

Nina – A ce soir Harrold !

Il grogne un ''Tu vas voir Nina, je ne vais pas te rater tout à l'heure'' qui la fait éclater de rire. Je dépose d'abord Nina et Sacha puis conduis jusqu'au collège privé d'Hugo.

Amelia – Chéri, resserre ta cravate. Et tu fais attention ce soir, s'il te plaît.

Hugo – Oui maman, ne t'inquiète pas.

Amelia – Bien sûr que je m'inquiète, puisque tu ne seras pas sous ma surveillance !

Hugo – Je serais sous celle de papa, ça va, tu lui as fait confiance pendant treize ans, pourquoi t'essaierai pas de recommencer pendant une soirée ?

Il m'embrasse rapidement la joue puis sort de la voiture en claquant la porte. Et beh, sa crise d'adolescence commence trop tôt à mon goût. Il n'a jamais digérer notre divorce, et encore moins le fait qu'on ne s'adresse même plus la parole.

Je décide de griller quelques feux rouges pour arriver à l'heure. Une fois garée, je vais rapidement acheter des cafés pour mes collègues. Il y a plus de monde que d'habitude, et je dois attendre, ce qui m'énerve. Un homme, bien plus grand que moi, attend aussi, parlant au téléphone. Deux commandes sont posées sur le bar, je tends la main pour en attraper une mais l'homme essaie de l'attraper aussi. Nos mains se touchent, on tourne la tête en même temps pour gueuler et vous savez quoi ?

Aucun son n'a réussi à sortir de ma bouche. J'ai l'impression d'avoir des palpitations et, brusquement, je trouve qu'on étouffe dans ce café ; trop de monde, trop de bruit, trop chaud.

Je prends l'autre commande et pars rapidement, tête basse.

Je viens de revoir mon ex-mari, et je n'aurais pas dû ressentir ce que j'ai ressenti.

•••

Oui, j'arrête ici.
Oui, je suis sadique.
Libre à vous d'imaginer la suite comme vous le voulez ! ;)

-marie, ♥

divorced (c.d)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant