Chapitre III

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Le plafond de ma chambre est blanc, blanc comme les touches d'un piano. Je suis allongée sur mon lit, seule, normalement on aurait dû être deux mais les filles sont en nombre impairs ce qui me laisse de côté, et ce n'est pas plus mal. J'écoute de la musique moderne, pour changer, et en fond j'aperçois des yeux noisettes, sombres, profonds, qui m'observent dans mes rêves. Il m'obsède, je ne sais plus quoi faire, il a tout chamboulé et je ne sais plus comment faire pour reconstruire le bazar.
Je me lève, ma chambre est banale, sur la table de chevet en bois il y a une photo de ma maman et moi, elle me manque tellement... Je donnerai tous ce que j'ai pour lui parler, au moins une fois, d'autant que je me sens encore plus étouffée dans cet endroit, il n'y a que le piano qui me permet de m'évader. Je n'ai pas vraiment connu mon père, il est mort quand j'étais encore très jeune ce qui me rend d'autant plus triste, même si je sais dans quelles circonstances il est mort ça fait tout de même mal de se dire que l'on aurait pu avoir de merveilleux souvenirs ensemble...
Les murs sont blancs et le parquet est en bois sombre, le plafond est haut, ce qui est normal puisque le château qui constitue l'école doit bien dater du XIXeme siècle. En face des deux lits on a une petite commode pour ranger nos affaires, mon lit est à côté de la fenêtre. De cette fenêtre je peux voir sa chambre, lui aussi dort auprès de celle-ci et contrairement à d'habitude il n'y est pas, je ne vois aucune lumière dans aucune fenêtres de l'aile des garçons...

- Tu m'espionnes?

Je sursaute, me retourne et me retrouve nez à nez avec un torse fin et très bien formé, je perd l'équilibre jusqu'à ce que deux mains me retiennent fermement par les épaules pour ne pas que une tombe.

- Eh, tout doux, attention... Je suis désolé, je ne voulais pas te faire peur...

- Mais tu m'as quand même fais peur gros bêta!

Il écarquille les yeux, je ne sais pas si c'est parce qu'il est surpris que je l'insulte ou parce qu'au contraire c'est une insulte complètement démodée. Et puis je le vois sourire et ce seul sourire me submerge, mais comment fait-il pour me faire perdre tous les moyens?!

- Gros bêta j'aime bien mais je préférerais que tu m'appelles mon coeur, mon amour ou un petit surnom mignon, je suis sûr que tu vois de quoi je parle.

Et il se met à rire, je n'ai jamais entendu son rire et je dois avouer que je regrette car on dirait un ange qui rigole, il nous emmène dans !e cieux. Je reprends mes esprits.

- Même pas en rêve.

- Trop tard, je l'ai déjà rêvé.

Je sens le chaud me monter aux joues, il a rêvé de moi...

- Ok, d'accord... Hum... Qu'est-ce que tu fais là?

- Je m'inquiétais, je voulais venir voir comment tu allais.

- Je vais bien, c'est bon.

- C'est pour ça que tu as les yeux rouges.

Je lui lance une regard noir et vu sa réaction je pense qu'il a comprit et que tout va bien!

- Mais non je rigole, tu as de très beaux yeux et sinon c'était surtout pour te dire que tu dois allais manger, ça fait dix minutes que ça a donné et crois-le ou non, tout le monde s'inquiète.

Je suis pétrifiée, j'étais tellement absorbée dans mes pensées avec la musique à fond que je n'ai pas entendu la sonnerie et puis... Comment ça tout le monde s'inquiète ? Ils ne me connaissent pas et je ne suis pas leur amie...
Je le regarde, ce mirage qui hante mes rêves...il commene à partir vers la porte et comme un aimant je le suis.

Nous entrons dans la cantine, tout le monde nous regarde ou plutôt tout le monde me regarde. Comment ça se fait que tout d'un coup j'ai une existence, petite soit-elle, dans leurs vies? Je remarque que contrairement aux autres, Olivia me regarde avec un regard noir, un regard de tueur, des frissons me montent dans la nuque et je marche d'un pas pressant vers le comptoir, je prends un plateau, des couverts, le plat et un dessert et je cours à moitié vers ma table, dans mon coin sombre. Il me suit.

Le Requiem De L'amourOù les histoires vivent. Découvrez maintenant