Chapitre V

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William a gardé le silence pour mes parents, je lui en suis éternellement reconnaissante, si les gens commencent à se poser des questions que ma famille ça pourrait très vite mal tourné pour moi.

Tout le monde a su l'incident avec Olivia, toutes ses amies lui ont tourné le dos, dégoutée de son acte mais Olivia ne se laissa pas aller, au contraire, elle avait l'air encore plus déterminée et maintenant elle me lance des regards assassins à tout bout de champs... Elle me fait peur, très peur, et je pense savoir pourquoi elle est là, ce qui redouble ma frustration.

William reste la plupart de sont temps avec moi et ça me convient très bien, plus que très bien même, j'ai affreusement peur pour lui mais maintenant c'est trop tard, je ne peux absolument plus reprendre le dessus, il a gagné et je dois faire tout mon possible pour le protéger. Qui a dit que ce n'était que les garçons qui sauvaient les personnes en détresse? Mon amour ne cesse de grandir pour lui surtout depuis que je lui ai dit pour mon mariage arrangé, il ne s'est pas du tout laissé démonter, au contraire il cherche un moyen pour détourner cette situation, il m'a proposé de fuir, de tuer mon futur mari, de changer d'identité et tout un t'as d'idées aussi farfelues l'une que l'autre, on a bien rigoler grâce à ça d'ailleurs, il a vraiment beaucoup d'imagination.

Le prof de musique nous a demandé de faire des musiques de chambre en duo, comme personne ne s'y attendait je me suis mise avec William. Nous sommes donc dans ma salle de piano, il est venu avec son violon et nous avons décidé de jouer la troisième sonate de Grieg, le deuxième mouvement.

Nous jouons pour l'instant chacun son tour pour entendre ce que fais son partenaire, c'est à son tour de jouer, je m'accroche fort à mon tabouret de peur de chavirer à sa première note, oui il me fait vraiment perdre la tête. Il ferme les yeux, respire, et entonne son premier mouvement qui fait monter le son de sa note jusque dans mon coeur. Sa musicalité est surprenante ou est-ce moi qui déforme les choses? Je ne sais pas, mais dans tous les cas c'est merveilleux et juste magique. Il finit sa dernière note et me regarde avec des yeux brillants. Je vois bien qu'il attend que je dise quelque chose mais je ne sais vraiment pas quoi dire, je suis juste subjuguée, son morceau m'a porté loin, très loin de cette pièce et je ne peux plus parler, ma voix s'est envolée avec ses notes.

- Éléa, ce n'est pas bien?

Je ravale ma salive et lui sourit.

- Non au contraire, c'était incroyable.

Ses yeux pétillent face à mon compliment.

- Tu dis ça pour être gentille.

- Mais bien sûr, j'ai que ça à faire. Je ne dis jamais de compliments aux gens d'habitude donc tu devrais plutôt en profiter avant que je ne revienne sur les propos.

Il me regarde d'un air sévère mais ne vois bien qu'il essaie d'étouffer son rire.

- Je ne vois pas ce qu'il y a de drôle.

À mes mots il explose de rire et me regarde avec ses yeux enfantins qui me liquéfie sur place.

- Mais c'est toi qui est drôle!

- Je ne vois pas pourquoi, je n'ai rien dis d'extraordinaire.

- Non tu n'as rien dis mais par contre ton siège en a pris un sacré coup.

Je regarde soudain mon tabouret à qui j'arrachais toutes les coutures une par une sans même m'en rendre compte. Quand je vous disais qu'il me faisait un effet monstre, ce garçon me désespère mais du bon côté.

- Et merde, je ne l'avais même pas remarqué !

- C'est moi qui te fais cette effet? Me dit-il avec son petit sourire en coin.

Le Requiem De L'amourOù les histoires vivent. Découvrez maintenant