Chapitre 3 : C'est quoi ton job ?

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J'ouvris la porte de la chambre 208 que je connaissais bien maintenant pour y venir tous les jours depuis une semaine. Cette fois Minho se leva calmement, comme s'il m'attendait.

- T'en as mis du temps.
- Déjà que je te fais sortir, tu ne vas quand même pas trouver le moyen de te plaindre ! lui fis-je remarquer en souriant.

Il me rendit mon sourire et ne se fit pas prier pour quitter sa cellule. A l'extérieur, deux gardes baraqués nous attendaient.

- Rapport à ta première évasion, l'informais-je en voyant son air interrogateur.

Il leva les yeux au ciel, trouvant les précautions prises démesurées et me suivit à travers les couloirs.

- Et tu m'emmènes où ?
- Je vais te monter mon travail ici !
- Je ne veux pas savoir ce que tu fais avec eux, ça ne m'intéresse pas, me dit Minho d'un ton sec et cassant.
- Mais moi je veux que tu le vois. Je ne comprend pas pourquoi tu hais à ce point le WICKED. On cherche juste un remède à la braise pour sauver des centaines de vies.

Comme à l'habitude, un silence pesant s'installa entre nous. Je le guidai jusqu'au laboratoire où je passai le plus clair de mes journées sans oser briser ce silence. Nous pûmes entrer une fois que le tatouage que j'avais à l'arrière de la nuque fut scanné ainsi que celui de Minho. Pratiquement à l'instant ou la porte s'ouvrit pour nous dévoiler le labo, je me retournai vers lui pour voir sa réaction, un peu anxieuse. Il balayait la salle du regard tout en gardant cette expression dure sur le visage.

- Suis moi, je vais te montrer à quoi je sert ici, dis-je en attrapant sa main.

Je le guidai jusqu'à mon espace de recherche et me plantait derrière l'un des écrans. Ce n'est qu'au moment où j'eus besoin de mes deux mains que je remarquais que je tenais la sienne. Je la lâchai instinctivement, un peu gênée de la situation. J'avais fais ça par automatisme ! Forcément, lorsque l'on était ensemble cela ne posait pas de problème, mais maintenant qu'il n'a même plus confiance en moi, il faudrait peut être que je perde ces habitudes ! Je toussai légèrement pour reprendre un peu de contenance et me lançai dans mes explications.

- J'ai créé l'algorithme qui nous permet de décrypter ce qui se passe dans notre cerveau. Enfin, disons que je l'ai amélioré. C'est grâce à mes recherches que l'on a pu déterminer dans quelles zones de notre cerveau le virus qui combat la Braise se situe, expliquais-je très concentrée tout en montrant sur l'écran devant moi les zones du lobe occipital et du lobe temporal gauche. Mais depuis que vous êtes sorti du Labyrinthe, je n'ai plus vraiment de schémas à analyser donc je me concentre sur un vaccin contre la Braise. C'est vraiment compliqué, le virus subit des mutations incessamment. Alors on n'arrive pas à isoler l'antigène qui nous permettrait de créer la substance active du vaccin qui provoquerait une réaction immunitaire positive chez le patient. D'autant plus qu'un vaccin est utile seulement si l'individu n'est pas atteint. Moi j'aimerais mettre au point un antidote pour ceux qui sont atteint depuis peu, ou alors si c'est impossible, une substance qui stopperait l'évolution de la maladie.

Je jetai un coup d'œil à Minho pour voir s'il comprenait ce que je lui disais et je le surpris en train de m'observer attentivement. Il ne détourna pas les yeux, soutenant ainsi mon regard. Je me perdis un instant dans ses yeux sombres. Mais quel cliché je suis ! Manquerait plus que "j'oublie tout autour de moi et qu'il n'y ai plus que nous deux face à face, perdu dans l'immensité de nos sentiments". C'est très niais.

- Tu m'écoutais au moins ? lui demandai-je d'un ton accusateur avec un sourire naissant sur les lèvres.
- J'ai décroché quand tu as parlé de mutation et d'antigène.
- Donc tu n'as écouté que la moitié de ce que j'ai raconté ! le réprimandai-je.

Souviens toi [MINHO TMR] - Le LabyrintheOù les histoires vivent. Découvrez maintenant